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Poésie - Page 21

  • Sans ponctuation ? : « , ! ; ».

    Du bon usage des points, tel est le propos qui obsède JIEL en cette fin d'été. « En mettre ou ne pas en mettre, that is the... » ou mieux vaut-il dire, « ... telle est la question ? ». Car point n'est notre dessein, de froisser les sujets atteints d'anglophobie chronique (ceci est une parenthèse).

    Sans ponctuation ? : « , ! ; ».

    Un poème est une chanson
    Mais chacun écrit sa mélodie
    Nulle place pour la ponctuation
    Qui installe trop d’interdits

    Ne vous en laissez point conter
    Allez donc vagabonder soyez libre
    Haussez le ton ou osez vous apitoyer
    Comme bon vous semble il faut lire 

    Le point cette petite tache sans raison
    Quelles que soient vos envies
    Vient dicter sa loi vous interrompt
    Peu soucieux de la cadence choisie

    La virgule discrète au détour d’un mot
    Vous alerte sur votre souffle qui baisse
    Vous prend-elle vraiment pour un sot
    Qui seriez sans elle pris de faiblesse

    Le point virgule ce mystérieux intrus
    N’a d’autre dessein que de vous molester
    Car en sa présence le lecteur est perdu
    Devez vous ralentir stopper ou sauter

    Droit dans ses bottes le point d’exclamation
    Ce tapageur révolté se pose la question
    Car près de son cousin d’interrogation
    Est-ce là sa place dans la conversation

    Les deux points comme majordome
    Sont là pour vous annoncer les guillemets
    Puis malgré vous ça papote et fredonne
    Que vous aimiez ou pas il faut s’accoutumer

    Cessez de nous importuner signes égarés
    Retournez vers la prose votre maison
    Ne nous en veuillez pas de vous remercier
    Mais votre présence bride notre passion

    Un poème est une chanson
    Mais chacun sa partition
    La mélodie est plus belle sans ponctuation


    Chers lecteurs ne soyez point troublés !
    Le poète ne se plait-il pas à provoquer ?
    Car je vous le dis sans ambages :
    « En vous penchant délicatement
    Sur des poèmes parfois capricieux,
    Vous dévoilerez un secret ! la certitude
    Que privé de ces charmants petits signes, 
    Le vers est pareil à une fleur sans parfum ;
    Et que le mot se languit sans ponctuation ».


    JIEL

  • Le nouveau camarade

    A quelques heures d'un grand rendez-vous dans la cour de récré prévu pour le jeudi 2 septembre, JIEL se souvient. 

    Le nouveau camarade

    Dans la cour d’une petite école de village,
    Les enfants excités accueillaient ce matin,
    Événement inhabituel, un nouveau visage.
    En quelques minutes fut adopté le galopin...

    Sans retenue ni calcul comme sont les bambins,
    Chacun voulait partager jeux ou éclats de rire.
    Quand la cloche tinta, tous pour saisir sa main,  
    Trop heureux de pouvoir partager son pupitre.

    Le maître ramena le calme et distilla sa leçon.
    La journée passa ainsi dans une belle euphorie,
    De la présentation au partage avec ce petit garçon.
    A la cloche, la ruée fut mémorable vrai charivari !

    Chacun avait mille choses à raconter à sa famille.
    Le soir au diner ce fut l’unique sujet de conversation,
    Entre courses folles, marelle et pitreries avec Camille,
    Il fut même difficile de se coucher dans l’exaltation.

    Le lendemain, les mamans devant l’école endormie
    Attendaient impatientes celui qui la veille tint la vedette.
    Quand elles virent enfin ce grand sourire de bonhomie,
    Surprise ! car les potaches n’avaient pas décrit ses pommettes.

    Les enfants en effet ne retinrent de ce mioche que l’essentiel,
    Ce qui à leurs yeux méritait d’être raconté et puis voilà !
    Dans leurs histoires ils avaient oublié un détail superficiel,
    Que la peau de Camille était aussi noire que du chocolat.

    JIEL

  • La vraie histoire du Lièvre et de la Tortue

    jielEn ce dernier lundi de juillet, JIEL propose la résolution d’une énigme qui longtemps a laissé croire aux potaches qu’une tortue pouvait être plus rapide à la course qu’un lièvre… Maître Jean de la Fontaine avait pourtant donné quelques pistes, que notre poète a pu exploiter pour faire la lumière sur ce mystère et révéler enfin, « La vraie histoire du Lièvre et de la Tortue ».

    Les Fables : Le Lièvre et la Tortue, La Tortue et les deux Canards.

    « Pardon Maître pour la suite ! »

    La vraie histoire du Lièvre et de la Tortue

    Depuis les bancs de l’école, nul n’ignore sans doute

    Cette rocambolesque histoire d’une tortue émérite

    Qui défiât, sans mesure, un lièvre dont elle croisa la route.

    Ce pari extravagant et son issue pour le moins insolite,

    Laisse planer le doute sur l’enchainement de l’intrigue.

    Comment une tortue, aussi maligne fut-elle, put vaincre,

    Même au pas de course avec de si petites gigues ?

    Cette gageure eut été impossible, il faut s’en convaincre.

    Même si dans la course, «... partir à point » est un bon début,

    Il paraît peu probable que tout miser sur le départ suffise !

    Voilà donc ici narrée, la vraie histoire de l’intrépide Tortue,

    Qui arriva la première, avec l’aide des Canards ses complices.

    Si vous ignorez tout de l’intervention de ces palmipèdes volants,

    C’est qu’à l’école, les professeurs à leur sujet furent moins prolixes.

    Le Grand Maître écrivit sur la Tortue un autre conte plus décoiffant ;

    Cette histoire, moins connue, est peut-être la clef de notre énigme !

    ... Ce jour là, sitôt le départ donné, le Lièvre pris de l’avance ;

    Puis comme vous le savez : « il broute, se distrait et par fin s’endort… ».

    Tandis que depuis le ciel, deux canards observent de dame tortue la vaillance.

    Telle volonté dans cette hâte de lenteur, à leurs yeux mérite meilleur sort !

    Les oiseaux piquent, se posent à ses cotés et dans un élan de solidarité

    Forgent en un éclair une machine pour le moins innovante.

    Dans la gueule, en travers, ils lui passent un bâton d’une grande solidité ;

    Puis chaque canard prend la branche par un bout, idée savante !

    Quelques battements d’ailes plus tard, voilà la tortue enlevée !

    Le lièvre dans son sommeil voyant l’aéroplane, croit rêver.

    La voltigeuse, près de l’arrivée, avec précaution est parachutée,

    Et par miracle céleste, la course s’en trouve gagnée.

    La suite vous la connaissez, quand ce fada de lièvre

    Vit sa concurrente si près du but, il était bien tard ;

    Ses efforts ne renversèrent point l’issue de l’épreuve.

    Toute la faune alentour en liesse vint applaudir tortue... et canards !

    Après tel épilogue, la morale de cette fable pourrait être :

    « L’union fait la force..! ». Maître, l’auriez-vous choisie peut-être ?

    C’est tout du moins ce dont rêve le modeste élève par trop envieux.

    JIEL

  • Madiba

    Visage emblématique de l'Afrique du Sud moderne, né le 18 juillet 1918 à Mvezo (province du Cap), il s’appelait Nelson Mandela († 5 décembre 2013). JIEL se souvient avec admiration de Madiba.

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    Madiba

    Sur une île mystérieuse du bout du monde,
    Entre deux océans une prison moribonde,
    Robben-Island qui raisonne dans l’histoire
    Comme une terre choisie pour exutoire.

    Dans ce lieu de privation d’humanité,
    Les militants de la vie toujours ont lutté ;
    La couleur de leur peau pour seul étendard,
    Leur légitime combat pour seul rempart.

    Parmi eux un homme, leur chef emblématique ;
    Fort de ses seules convictions pragmatiques,
    Armé d’un simple crayon et de bouts de papier,
    Il écrira pour sortir son peuple du guêpier.

    Cette oeuvre magistrale d'une vie sacrifiée
    Entière à la lutte pour un idéal sanctifié ;
    Mandela sur ce long chemin vers la liberté
    A tracé la voie à tous les hommes ligotés.

    Cet ouvrage refermé, un sentiment confus
    Nous entraîne chacun vers ce malaise diffus,
    Celui qui nous révèle notre propre condition,
    Nous fait vaciller du haut de nos convictions.

    Le plaidoyer de l’avocat n’est qu’un message
    Qui malgré les blessures a la grandeur du sage ;
    Sans s’égarer sur les sentiers de la vengeance
    Demain seule compte l’universelle tolérance.

    Le sacrifice de cet être doit nous conduire
    A cheminer sans détour pour voir luire
    Au plus profond de chacune de nos envies,
    Les valeurs fondamentales de nos vies.

    Pour Madiba dans les rêveries les plus amères,
    Le bel arc en ciel est toujours éphémère.
    Mais pour réconcilier la pluie et la lumière,
    Inlassablement il revient embellir nos chimères.

    Sur une île mystérieuse du bout du monde,
    Entre les murs d’un pénitencier immonde,
    Un jour j’ai ramassé une petite pierre noire,
    Un caillou précieux que je garde à ta mémoire.

    JIEL