C’est un poème que les lecteurs avaient pu découvrir le jeudi 19 novembre 2020, et il fait aujourd'hui l’objet d’une publication dans le numéro 5 d’un journal intitulé « Le SOC ». Comme il se définit lui-même, « Le SOC est une revue umouristique, agitatrice et littéraire qui remue le bon sens. Le mouvement même de l’existence est là, dans le geste d’enfoncement du SOC au cœur du sol ». Après un numéro 0 inaugural paru en novembre 2020 (Solde), le SOC récidive avec un thème intitulé « Réservoir », dans lequel se dresse le puits de JIEL.
Le recueil est consultable dans son ensemble au format PDF, via le lien suivant :
SOC 5 - Réservoir.pdf
Le puits
Plus de chaine sur la poulie rouillée,
Le seau de bois s’est brisé dans ce trou mouillé,
Une mousse noire, épaisse sur le fond mystérieux ;
Lumière proche et si lointaine de ce coeur pierreux.
Nul ne cherche la vie dans ces ténèbres aveugles,
Personne ne vient se pencher sur la chaude margelle ;
Céans, les cailloux n’agitent plus l’onde profonde,
Le silence fait écho aux silences qui se morfondent.
Sombres et prolifiques, des guirlandes de lierre
Vers le soleil s’étirent ; ultimes tortures de pierre.
Ivre d’une haine morbide, l’envahisseur poursuit
L’oeuvre de destruction lascive tout au fond du puits.
L’araignée cruelle dans sa toile a élu domicile,
Piégeant mouches et moustiques devenus dociles ;
Cafards et scarabées s’activent dans le cresson ;
De cette lugubre ménagerie soudain surgit un frisson !
Une chenille perdue se départie de son corps,
De frêles pattes tremblantes vont défier la mort,
Quelques frémissements d’ailes dorées,
Le périple commence vers la lumière adorée.
Le courageux trublion à la conquête du monde
Voltige et virevolte devant la paroi ronde,
La clarté se rapproche, la lumière apparaît,
Dans le bec d’une hirondelle le papillon disparaît.
JIEL