Les mots de JIEL, pour exprimer des sentiments partagés.
Poésie - Page 19
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Les couleurs du sang
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Le foudroyé
Un poème de JIEL en ce lundi 14 février, journée dédiée aux amoureux, qui le sont, qui le restent, qui vont l'être.
Le foudroyé
Dans les vertes collines bercées de langueur,
Les oiseaux tapageurs s’agitent en vain ;
Les plus belles fleurs te refusent leur senteur,
Les heures de l’absence s’étirent sans fin.La fraicheur du soir te caresse à peine,
Dans le ciel d’été la lune se voile de satin,
Tu ne perçois rien tant est grande ta peine,
D’une séparation si longue, depuis le matin.Tu n’es plus maître des pensées profondes,
Ton être tout entier ne t’appartient plus,
Une obsession irrépressible en toi gronde,
Cette douleur vive et douce ininterrompue.Dans ce grand désarroi, d’un simple regard,
Celle que tu espères chaque seconde,
Brisera les chaines détruira les remparts,
Tu ne vois plus qu’elle et s’efface le monde.L’éclair fulgurant t’a frappé sans crier gare,
Tu es amoureux ! C’est là ta seule souffrance,
Celle qui peut rendre fou qui est si rare,
Que tous espèrent ressentir un jour de chance.JIEL
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JIEL, le puits, le SOC
C’est un poème que les lecteurs avaient pu découvrir le jeudi 19 novembre 2020, et il fait aujourd'hui l’objet d’une publication dans le numéro 5 d’un journal intitulé « Le SOC ». Comme il se définit lui-même, « Le SOC est une revue umouristique, agitatrice et littéraire qui remue le bon sens. Le mouvement même de l’existence est là, dans le geste d’enfoncement du SOC au cœur du sol ». Après un numéro 0 inaugural paru en novembre 2020 (Solde), le SOC récidive avec un thème intitulé « Réservoir », dans lequel se dresse le puits de JIEL.
Le recueil est consultable dans son ensemble au format PDF, via le lien suivant :
Le puits
Plus de chaine sur la poulie rouillée,
Le seau de bois s’est brisé dans ce trou mouillé,
Une mousse noire, épaisse sur le fond mystérieux ;
Lumière proche et si lointaine de ce coeur pierreux.
Nul ne cherche la vie dans ces ténèbres aveugles,
Personne ne vient se pencher sur la chaude margelle ;
Céans, les cailloux n’agitent plus l’onde profonde,
Le silence fait écho aux silences qui se morfondent.
Sombres et prolifiques, des guirlandes de lierre
Vers le soleil s’étirent ; ultimes tortures de pierre.
Ivre d’une haine morbide, l’envahisseur poursuit
L’oeuvre de destruction lascive tout au fond du puits.
L’araignée cruelle dans sa toile a élu domicile,
Piégeant mouches et moustiques devenus dociles ;
Cafards et scarabées s’activent dans le cresson ;
De cette lugubre ménagerie soudain surgit un frisson !
Une chenille perdue se départie de son corps,
De frêles pattes tremblantes vont défier la mort,
Quelques frémissements d’ailes dorées,
Le périple commence vers la lumière adorée.
Le courageux trublion à la conquête du monde
Voltige et virevolte devant la paroi ronde,
La clarté se rapproche, la lumière apparaît,
Dans le bec d’une hirondelle le papillon disparaît.JIEL
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La magie de Noël,... encore un peu
Il faut imaginer le Père Noël, ses rennes et ses lutins, revenus chez eux, aux confins du cercle arctique. Ici bas, la magie de Noël s'est effacée peu à peu, tout naturellement. Avec l'envie de prolonger encore un instant cette trop courte parenthèse, un poème de Bernard, déposé au fond d’une hotte où il avait été oublié.
La magie de noël
En ce mois de décembre, les adultes sont inquiets
face à ce nouveau virus du nom de omicron,
seront-ils encore cette année au piquet,
pourront-ils faire la fête au cours du réveillon ?
Mais pour le petit Yann, pas encore sept ans
depuis le premier du mois sur le calendrier de l’avent
il ouvre bien les portes oubliant les soucis des grands
découvrant les surprises avec son air innocent.
Ca y est, c’est le vingt quatre, tout est ouvert,
il espère que le Père Noël a bien reçu sa lettre
et que malgré son grand âge et le froid de l’hiver
il puisse déposer les cadeaux derrière la fenêtre.
Il sait qu’il a beaucoup de travail le vieux barbu,
le chemin est tout tracé, d’abord chez papy et mamy
puis après chez tonton mais sans doute fourbu
il passera plus tard chez Nathalie et Thierry.
Il n’a pas oublié quelques présents pour la longue nuit,
quelques belles carottes pour les rennes épuisés,
et pour le père Noël un verre de vin et des biscuits
sous le regard du grand frère, complice et amusé.
Impatient, un bruit étrange sur la terrasse l’étonne,
il ouvre la fenêtre, plus de vin ni biscuits et carottes
il est passé, il court alors vers la véranda comme un cyclone
pour découvrir au pied du sapin tout le contenu de la hotte.
Bien généreux le père Noël, personne n’a été oublié,
il fait donc la distribution à toute la famille,
puis avec frénésie déchire les emballages colorés
pour contempler ces trésors avec ses yeux juvéniles.
Il n’a rien oublié ce bon et brave père Noël,
les jeux vidéo, les talkies walkies, le circuit automobile,
mais pas de train électrique et ses nombreux tunnels
mais avec quelques enveloppes parmi les playmobils.
Tout excité, il remercie le vieux monsieur venu du ciel
heureux comme un enfant dans toute son innocence
certainement pour la dernière fois, fini la magie de Noël,
car demain à l’école, il apprendra la vérité en silence.
Mais il n’oubliera jamais comme Papy ce jour de fête
ces Noëls des années 50 loin de baigner dans l’opulence,
les cubes en bois, un jeu de l’oie, cadeaux bien modestes
mais qui nous procuraient au saut du lit une joie immense.
Bernard