Une création composée pendant le confinement, portée par un kilomètre de soudure.
Il manquait un peu de ce soleil qui brûle les chaumes de la Castille, aucun souffle de vent non plus, qui à défaut de pousser les ailes d’un moulin, aurait pu faire onduler la toile d’un bleu électrique dressée à l’angle des cours Colbert et Sully.
Vendredi 18 septembre, « a las cinco de la tarde », le chevalier Don Quichotte et Sancho Panza, son fidèle écuyer, chevauchant par-delà les frontières et défiant toutes les lois du confinement, se présentaient au cœur du village, en quête d’hospitalité.
Accueilli par Jean-Jacques Aulombard, premier édile, Alain Poincheval, peintre sculpteur, accompagné de Christophe Dechaine-Vallade, orfèvre et soudeur de génie, Yannec Tomada, sculpteur et fondeur de bronzes d’art, l’équipage monté sur Rossinante et Rucio, retrouvait une lumière qui lui manquait depuis le 10 mai 2020.
Alain Poincheval s’autorisait alors une entorse au protocole en éludant les présentations, et posait d’emblée une question qui ne se posait peut-être pas : « Pourquoi Don Quichotte et Sancho Panza ? ». L’occasion pour Alain Suzonpoinchevalegre d’évoquer un imaginaire dans lequel « le chevalier du rêve et de l’utopie chevauche sur ses terres d’Espagne, et Sancho Panza trottine sur sa bête de somme ... /... Tandis que dans ma tête les moulins à vent déploient leurs ailes et la magie, je prends le pari d’offrir cette image à Chalabre, un autre rêve abouti de mon passé ».
Avec le précieux concours des amis Christophe et Yannec, Alain voyait la magie prendre corps, l’union s’illuminer, les dès étaient jetés. « Le confinement a fait le reste, les nuits étaient chaudes, longues, traversées des bruits des bidons et ferrailles, qui trouvent une autre destinée,… ça fait du bruit la destinée, une destinée de l’avant à l’après, dans le même temps où les visages et le livre des mémoires étaient coulés dans la ville des cloches, à Villedieu-les-Poêles ». L'artiste poursuivait en saluant l’esprit de Cervantès, qui avait permis de forger une amitié, avant de s’adresser au « manchot de Lépante » : « Merci à toi Cervantès. Le temps d’un confinement peut aussi nous élever vers un monde imaginaire aux pays des rêves et des utopies ».
Au pied d’une œuvre offerte à la Ville de Chalabre, « en mémoire d’une vie habitée des pourpres, des ors, et des bleus sous les soleils d’Espagne », Alain Suzonpoinchevalegre remerciait chaleureusement Jean-Jacques Aulombard de l’avoir suivi dans « cette folle entreprise ».
La radio Pyrénées FM était présente sur l'événement, avec Marc Mollier et Marie Duc (ci-dessus)
accompagnés de Patrice Salerno pour l'interview...
... et Jean Clergue (ci-dessous), pour un entretien avec Laurence Bourgeois et Jean-Marc Barrier
Le jour d'avant, ci-après, en images
Un à un, les éléments de la statue équestre rejoignent le lieu de rendez-vous
Le clin d'œil de Jérôme Escande aux Crinières du Kercorb
Vacances abrégées pour Pascal Mellado, mais pour la bonne cause
Le cours Sully enveloppé dans un flou nocturne
Sol y sombra
Des bras, des pieds, des pattes, des jambes, des mains, des sabots,...
Les touches finales de Christophe Dechaine-Vallade
Une dernière main pour Yannec Tomada, avant la pose du livre des mémoires
Vendredi 18 septembre 2020, le soleil éclaire le Cours Sully...
... et les visages de Yannec Tomada, Alain Poincheval et Christophe Dechaine-Vallade
(photo Christian Garcia)
Plus d'images de la cérémonie inaugurale, dans l'article du samedi 19 septembre 2020