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marie-louise saddier

  • C'était hier : « Ils allaient, ils chantaient, l’âme sans épouvante… »

    Le texte qui suit avait été écrit en 1998 par Marie-Louise Saddier, à l'occasion du 80e anniversaire de l'Armistice de 1918 (publié dans L'Indépendant du dimanche 15 novembre 1998).

    marie-louise saddier

    Août 1914, les jeunes Chalabrois sur le quai de la gare s’apprêtent à rejoindre le front

    Photo Collection Marie Debosque († Août 2020)

    « Il y a 84 ans, c’étaient les mêmes jeunes soldats pleins de bravoure et d’honneur que ceux de l’An II de la République, magnifiés par Victor Hugo. Ils étaient partis dans l’enthousiasme défendre la patrie en danger et c’est dans la boue avec le cœur meurtri qu’ils sont tombés, « suite à des blessures causées par des éclats d’obus », comme il est écrit dans les registres d’état civil de 1915, 1916, 1917, 1918. Et c’était dans la Meuse, en Argonne, sur la Marne, dans la Somme ou dans l’Aisne, aux confins de la Belgique ou à Monastir en Grèce.

    A Chalabre, au monument aux Morts, devant la statue représentant la France meurtrie, mais campée fièrement dans sa dignité et devant la stèle aux 38 noms de jeunes Chalabrois dont les patronymes évoquent nos familles, la minute de recueillement pendant la sonnerie aux morts fut intense d’émotion. Le discours du ministre d’état lu par M. le maire de Chalabre ressuscita tous les souvenirs dans le cœur des plus anciens, les plus jeunes écoutaient avec le sens du solennel. Les gerbes que portaient Sylvain, Xavier, Jérôme, Frédéric et Sébastien, les hymnes interprétés avec toujours la même recherche de justesse et de sobriété par l’ensemble Batucada, la fin de la cérémonie se déroula au cimetière devant la stèle érigée en mémoire de tous les soldats tués au champ d’honneur.

    Précédant le dépôt de la gerbe des anciens combattants, les plus petits de l’école primaire accompagnés de leur instituteur et de quelques parents, vivant peut-être eux-mêmes ce que devaient avoir vécu les parents des jeunes disparus de 1914 à 1918, ont déposé une rose sur les tombes du carré des soldats morts pour la France. Ainsi Antoine Sérié, qui le 4 septembre 1916 est mort à 28 ans à Cerisy-Gailly dans la Somme, ainsi Antoine Villeneuve, ainsi Paulin Barrière, mort à 37 ans sur la Marne à Prouilly, ainsi François Tourtrol, mort trois mois après la déclaration de guerre en Belgique, à 20 ans, ainsi Sylvain Siran, ainsi Paul et Jean Aragou (dont les registres n’indiquent aucune trace). Ainsi Paul Lafitte, qui à 21 ans est mort en mai 1915 à la bataille de Carency, ainsi Albin Faure, mort le 18 septembre 1918 dans le secteur des Eparges dans la Meuse, « tué à l’ennemi », ainsi Raymond Rigaud. Ainsi tous ceux là dont les corps ont été regroupés dans le carré militaire ont reçu en ce 11 novembre 1998, l’hommage de Gaël, Anaïs, Christophe, Laura, Alexi, Christelle, Dorian, Julie, Vincent et Jennifer, Nicolas et Aurélie, Michel, Audrey, Claude, Hugo. Avec une rose, ils ont su dire merci. Tous ceux qui accompagnaient cette cérémonie ont du ressentir en eux-mêmes la grandeur d’une telle rencontre, hors du temps. « Ils allaient, ils chantaient, l’âme sans épouvante, et les pieds sans souliers ».

  • C’était hier : Un ouvrage qui raconte l’abolition de l’Ancien Régime

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du vendredi 9 mai 2003.

    chalabre en thermidor,marie-louise saddierMarie-Louise Saddier a présenté ses écrits au pied de la cheminée du France (Photos archives, Avril 2003).

    « A quoi bon scruter le passé ? Est-ce simple curiosité ou besoin de s’équilibrer soi-même lorsque le présent s’effiloche, se sentir épaulé par la fugitive présence de ces frères du passé, allant par les mêmes chemins, foulant la même poussière ». Ce temps lointain est finalement très proche pour Marie-Louise Saddier qui évoque dans son ouvrage intitulé « Chalabre en Thermidor », un tournant extraordinaire de l’Histoire amorcé le 5 mai 1789 avec la convocation des Etats Généraux à Paris.

    chalabre en thermidor,marie-louise saddierComment les Chalabrois vécurent l’abolition de l’Ancien Régime, comment le pays de Kercorb perdit son statut de Terre Privilégiée, tel est le fruit de quatre années de recherches menées au plus profond des archives de la commune de Chalabre. Recherches rythmées par la passion, le doute, parfois même le découragement, mais surtout par le désir de faire partager l’angoisse vécue à Chalabre pendant les moments terribles de la Terreur.

    Une dédicace pour Dominique Dumons, gérant de l'imprimerie du Noisetier.

    Marie-Louise Saddier présentait tout dernièrement son ouvrage dans les salons de l’Hôtel de France où régnait une belle affluence, chacun se pressant, afin de pouvoir échanger quelques mots avec « Malou » et obtenir une dédicace. Pour la remercier surtout d’avoir « exhumé un ballot d’archives vouées à la poussière, le transformer en un moment de vie, de passion, de feu, de cette Révolution Française nourrie d’abord de vertu ».       

    « Chalabre en Thermidor » est disponible en librairie ou chez Marie-Louise Saddier, cours Sully à Chalabre.

    chalabre en thermidor,marie-louise saddier

    Malou et Momon Arnou ont révisé leurs cours d'Histoire 

  • C’était hier : Anne Brenon invitée de l’ASPAK

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du vendredi 19 avril 2002.

    anne brenon,marie-louise saddier,aspakElle vient de signer un nouvel ouvrage intitulé « L’Impénitente », Anne Brenon (photo) sera en Kercorb aujourd’hui vendredi 19 avril à 18 h, à l’initiative de l’ASPAK. A cette occasion, Marie-Louise Saddier, présidente de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine artistique en Kercorb communique : « Vendredi 19 avril, Chalabre invite les habitants à une rencontre qui ne peut laisser personne dans l’indifférence. Il y a quelques années, peu de temps à vrai dire, Anne Brenon a séjourné à Chalabre face à la mairie et l’on se souvient de la silhouette fine et brune, élancée et vive qui tenait la main d’une petite fille au nom évocateur. Anne et sa fille Jordane, animées de la même passion que manifestaient « les bonnes femmes », prenaient possession de notre village en mal d’histoire.

    Quelque temps après, Anne disparut à nos yeux, aspirée par l’air, le calme, l’apaisement d’une solitude ariégeoise, source pour elle d’épanouissement. Elle viendra vendredi nous entretenir de sa préoccupation première : faire connaître un peu plus rigoureusement que les « on dit » habituels et parfois erronés, la naissance, les aléas, les efforts héroïques de ceux qui ont donné leur vie pour apporter au monde le témoignage de leur foi. Ont-ils été convaincants ? Que reste-t-il de ce bouleversement religieux ? Des questions, des demandes, c’est pour cela que Anne Brenon évoquera ce catharisme mystérieux pour beaucoup, et qu’elle va replacer cette attitude que l’on appelée « hérésie », dans le contexte historique et social de son époque.

    Gardienne de cette pureté d’esprit et de pensée, elle va avec la rigueur toute scientifique d’une historienne hors pair, nous démontrer que la résistance des Cathares était menée contre l’Inquisition qui voulait anéantir à jamais cette religion contraire et donc dérangeante. Elle démontrera que toute résistance pleinement consentie et héroïquement défendue dénote un cheminement qui ennoblit l’être humain. Nous attendons un public avide de questions que Anne Brenon éclaircira de ses réponses documentées. Venez nombreux, rendez-vous vendredi à 18 heures au théâtre municipal de Chalabre ».                          

  • « Ils allaient, ils chantaient, l’âme sans épouvante… »

    Poilus.JPGAoût 1914, les jeunes Chalabrois sur le quai de la gare, s'apprêtent à rejoindre le front.

    Le texte qui suit avait été écrit en 1998 par Marie-Louise Saddier, à l'occasion du 80e anniversaire de l'Armistice de 1918 (publié dans L'Indépendant du dimanche 15 novembre 1998).

    Il y a 84 ans, c'étaient les mêmes jeunes soldats pleins de bravoure et d'honneur que ceux de l'An II de la République, magnifiés par Victor Hugo. Ils étaient partis dans l'enthousiasme défendre la patrie en danger et c'est dans la boue avec le cœur meurtri qu'ils sont tombés, « suite à des blessures causées par des éclats d'obus », comme il est écrit dans les registres d'état civil de 1915, 1916, 1917, 1918. Et c'était dans la Meuse, en Argonne, sur la Marne, dans la Somme ou dans l'Aisne, aux confins de la Belgique ou à Monastir en Grèce.

    A Chalabre, au monument aux Morts, devant la statue représentant la France meurtrie, mais campée fièrement dans sa dignité et devant la stèle aux 38 noms de jeunes Chalabrois dont les patronymes évoquent nos familles, la minute de recueillement pendant la sonnerie aux morts fut intense d'émotion. Le discours du ministre d'état lu par M. le maire de Chalabre ressuscita tous les souvenirs dans le cœur des plus anciens, les plus jeunes écoutaient avec le sens du solennel. Les gerbes que portaient Sylvain, Xavier, Jérôme, Frédéric et Sébastien, les hymnes interprétés avec toujours la même recherche de justesse et de sobriété par l'ensemble Batucada, la fin de la cérémonie se déroula au cimetière devant la stèle érigée en mémoire de tous les soldats tués au champ d'honneur.

    Précédant le dépôt de la gerbe des anciens combattants, les plus petits de l'école primaire accompagnés de leur instituteur et de quelques parents, vivant peut-être eux-mêmes ce que devaient avoir vécu les parents des jeunes disparus de 1914 à 1918, ont déposé une rose sur les tombes du carré des soldats morts pour la France. Ainsi Antoine Sérié, qui le 4 septembre 1916 est mort à 28 ans à Cerisy-Gailly dans la Somme, ainsi Antoine Villeneuve, ainsi Paulin Barrière, mort à 37 ans sur la Marne à Prouilly, ainsi François Tourtrol, mort trois mois après la déclaration de guerre en Belgique, à 20 ans, ainsi Sylvain Siran, ainsi Paul et Jean Aragou (dont les registres n'indiquent aucune trace). Ainsi Paul Lafitte, qui à 21 ans est mort en mai 1915 à la bataille de Carency, ainsi Albin Faure, mort le 18 septembre 1918 dans le secteur des Eparges dans la Meuse, « tué à l'ennemi », ainsi Raymond Rigaud. Ainsi tous ceux là dont les corps ont été regroupés dans le carré militaire ont reçu en ce 11 novembre 1998, l'hommage de Gaël, Anaïs, Christophe, Laura, Alexi, Christelle, Dorian, Julie, Vincent et Jennifer, Nicolas et Aurélie, Michel, Audrey, Claude, Hugo. Avec une rose, ils ont su dire merci. Tous ceux qui accompagnaient cette cérémonie ont dû ressentir en eux-mêmes la grandeur d'une telle rencontre, hors du temps. « Ils allaient, ils chantaient, l'âme sans épouvante, et les pieds sans souliers ! » (Victor Hugo, Les Châtiments).                  

                                        Marie-Louise Saddier (2006)