La M.J.C. de Laroque d'Olmes (Ariège) proposait tout dernièrement la projection du film "Le silence des nanos". Un reportage riche, informatif et très dense, les nanotechnologies n'étant pas seulement un projet technique, mais aussi, un projet philosophique et politique.
Le débat qui a suivi aura été tout aussi riche. Un agriculteur posera le problème de la perte d'autonomie avec ces innovations qui, par le biais des brevets, appartiennent aux grandes firmes et non aux producteurs et aux consommateurs. Egalement dénoncés, les pôles de compétitivité qui se mettent en place et confisquent les innovations pour enrichir les grandes sociétés de la chimie, l'agro-alimentaire et la pharmacie. Un ouvrier du textile indiquera comment les nanotechnologies sont déjà présentes dans le textile en Ariège, prenant l’exemple des imperméabilisations spéciales ou des tissus autonettoyants (chaussettes dites "antibactéries").
Informer le consommateur. Un responsable d'association de consommateurs posera la question des risques pour l'environnement et la santé. Ces particules, 30 000 fois plus petites qu'un cheveu (1 000 fois pour une cellule), étant disséminées dans la nature en fin d'utilisation des produits, ou pénétrant le corps humain. Aucune étude toxicologique n’ayant été faite, les intervenants suggéraient qu'un étiquetage adéquat soit imposé afin d’informer le consommateur.
Faut-il accepter la production de nanoparticules ? Comment les boycotter lorsqu’il est établi que la plupart entrent dans la composition de produits destinés à la vidéosurveillance ou à l'armée ? Etait également pointée l'opacité dans laquelle ces choix sont imposés, en effet, le débat national a lieu depuis 2009, après dix ans d'installation des infrastructures de recherche et de production, et l’embauche actuelle de nombreux sociologues, invités à travailler sur l'acceptabilité sociale de ces choix.
En conclusion, tout le monde s'est accordé pour dire que la question des "nanos" est bien un choix de société. D’où la nécessité de faire connaître les "nanotechnologies", en élargissant le "collectif de réflexion sur les technosciences" et en diffusant le film. Les personnes intéressées peuvent demander Geneviève au 05 61 69 77 60. Les organisateurs tiennent à remercier Francis Ferrier et Myriam Torres, respectivement président et animatrice de la M.J.C., ainsi que Yves Lecourt pour leur dévouement et l'appui logistique.