A l'image des voisins du Razès et de la Malepère, la récolte en Sonnacois aura été tardive, et plutôt moyenne.
La « colle » familiale a rentré le Merlot.
Voilà bien longtemps maintenant que le décor offert par le pays de Sonnac en a terminé avec sa métamorphose, depuis que la pomme a ravi la vedette à la treille. Et pourtant, perdu au milieu de ces plantations qui s’étendent à perte de vue, un petit lopin de terre résiste à l’usure du temps, lequel continue à donner bon an mal an de belles grappes de raisin. Dernière vigne du village, ses ceps avaient été plantés en 1947, au lendemain de la 2° guerre mondiale, par Ildevert Boussioux, grand-père de Frédéric. Ils donnaient alors un vin mâtiné, qualifié d’excellente «bibine», mais apprécié avec le respect qui s’impose envers tout produit consciencieusement cultivé.
Au fil des vendanges et entre deux journées de travail dans les pommiers des Vergers de la Galante, René, l'un des cinq enfants de Ildevert, rénovera le clos familial grâce à un cépage bordelais bien connu sous le nom de « Merlot ». L’opération de réhabilitation durera de 1995 à 2001, et cette vigne prodigue aujourd'hui un estimable nectar.
Implanté à quelques mètres seulement de l’atelier public où Aristide Peyronnie «le brulou de vi», cale son alambic l’hiver venu, le carré de vigne recevait dernièrement la visite de la «colle» familiale. Au terme de la vendange 2013, et par les bons soins de Christian, un tombereau garni a rejoint la cave coopérative de Routier, chargée de la vinification.