Sous ce titre, l'article qui suit avait été publié dans L'Indépendant du samedi 18 décembre 2004. Il faisait suite à la réception d'un mystérieux et anonyme message, trouvé au domicile du correspondant local. L'enquête menée à cette époque avait été longue et difficile, mais au final, l'auteur de la lettre avait pu être identifié. La prescription jouant en sa faveur, nous ne divulguerons ici que les initiales de son patronyme : MR.
Une obscure histoire autour du charivari de « Fluris ».
Après l’appel à l’unité lancé dernièrement à tous les « arrossegaires » désireux d’honorer la mémoire de Jacques Fleury, un énigmatique courrier à l’adresse du collectif pour le charivari de « Fluris » est parvenu dans la boîte aux lettres de notre titre. Dans lequel il apparaît que le mystère « Fluris » fait encore débat, en voici quelques extraits :
« Nos royales oreilles ont été importunées, agacées, choquées, scandalisées par la rumeur d’un écrit paru dans une gazette provinciale et publiée dans une contrée méridionale située aux marches pyrénéennes de notre royaume, et plus connue sous le nom de Kercorb ou Terre Privilégiée (ainsi qu’il apparaît sur la devanture d’un herboriste et apothicaire local).
Notre intendant général nous a informé sur ces faits regrettables et nous apprenons à notre grande et douloureuse stupeur que, en l’an du Seigneur 1697, notre dévoué contrôleur des gabelles le sieur Fleury fut navré et occis de male mort en la cité orgueilleuse de Chalabre. Mais il y a pire. La gazette affirme dans ses colonnes que, en l’an du Seigneur 1697, régnait sur la France notre très chrétien et vénéré père Louis XIIIe du nom. Or tout le monde sait que notre très chrétien et vénéré père Louis XIIIe du nom naquit en 1601 et trépassa à l’âge de 42 ans en l’an du Seigneur 1643. Par conséquent notre très chrétien et vénéré père Louis XIIIe du nom n’aurait pu régner en l’an du Seigneur 1697. Cette erreur est inadmissible, véritable crime de lèse-majesté étant donné que nous, Louis XIVe du nom par la grâce de Dieu régnons sur la France depuis l’an 1643 et exerçons notre divin pouvoir depuis le trépas de notre très estimé Cardinal Giolo Mazzarini en l’an du Seigneur 1661.
Par conséquent, le Seigneur Hugues des Arcis sénéchal de Carcassonne est chargé de constituer une chambre ardente qui siègera au château comtal de la Cité. Elle aura toute latitude pour ouïr et interroger par question ordinaire si nécessaire, les responsables de cette abomination. Le Seigneur Hugues des Arcis nous rendra compte personnellement des résultats de son enquête, afin que le coupable soit identifié, saisi au corps par les exempts et châtié à proportion de la gravité de sa faute ».
Assurément écrit par une plume consignée outre-tombe, ce texte a le grand mérite de rétablir une vérité historique, mais ne résout pas le mystère de « Fluris ». D’où la motivation intacte des petits « arrossegaires » du Kercorb, entendus mardi 13 décembre dernier sur les cours Colbert, Sully et d‘Aguesseau, criant un dernier « Bei fan les ans que tueron Fluris ! ».
Un article écrit et illustré par Patrick Lasseube sera mis en ligne très prochainement.