Noël qui approche
Quel calme en ce matin pâle et frileux !
Vivez, moments paisibles et doucereux
Bien que la magie de Noël soit à ma porte,
Vers l'ailleurs mon cœur me transporte.
Pas de silence en ma tête collée au carreau.
Elle tord et alourdit mon cœur de tant d'échos.
Je pressens la vague sournoise qui gronde,
Sous les paupières le regard se voile dans l'onde.
Rien n'y fait, souffle s'écoule et s'évade le temps
Reste en moi emmitouflée, mon âme d'enfant.
Pourtant, tant de nuits étoilées ornées du mystérieux
Ont perdu la fascination qui foudroyait mes yeux.
Tout afflue, ressuscite du plus profond de moi,
Mon être dans un grand vide se broie, se noie.
Il cherche en vain à s'engloutir dans la chaleur,
Des jours enfuis qui n'étaient que vrais bonheurs.
Pauvre hère, qu'espères tu à sonder ainsi le néant ?
Te voilà démuni, se sont englouties les joies d'antan
L'étoile étincelle, éclabousse d'or le haut des cieux
Tu avais un trésor quand ils étaient là, tous les deux.
Le clocher St Pierre tout illuminé finit de me ravager
Ces voix et regards disparus savaient tant donner.
Riez, rêvez beaux enfants, ne songez aux lendemains
Aimez et abusez de ceux qui vous tiennent la main.
Notre si belle enfance, dans l'innocence préservée
Sous les douces et merveilleuses saisons, s'égrenait
On ne la connaît que plus tard, dans ce temps qui passe
Qui gifle ou frappe, et vous apprend que tout est fugace.
Les flocons de neige se sont aussi perdus en chemin
Plus de bonhomme pour rougir et engourdir mes mains
Plus de boules explosées et de luges tirées dans les rues
La glace seule a figé mon enfance. Elle a bien disparu !
Ce sera quand, sous l'éclat et l'immensité du firmament
Que s'évanouira et s'éteindra à jamais mon âme d'enfant ?
Ce sera quand, emportée sous le ciel bas et gris de plomb
Que s'envolera et disparaîtra l'âme vers d'autres horizons ?
Cine
(Cine a également signé ces deux toiles)