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  • « C'était leur travail »

    A l'image de nos écoliers, impatients de retrouver leurs bancs de classe, les poètes font leur rentrée. Bernard Cnocquart, félibre de la Vallée de l'Hers remet aujourd'hui en mémoire une activité qui fit les beaux jours du Peyrat, de Labastide-sur-l'Hers et de bien d'autres villages encore plus en amont. Ce récit avait permis à Bernard d'obtenir en 2021 le 1er prix du concours Traditions et Patrimoine en Pays-d'Olmes.

    bernard cnocquart

    « C'était leur travail »

    Durant toute mon enfance, au creux de notre maison,      

    On parlait bien souvent du travail des parents,         

    De cette industrie particulière, fleuron de cette région,            

    Jadis si prospère mais qui n’a su lutter face à ses concurrents. 

     

    Je veux parler de ce travail qui était artisanal,     

    Car c’était les mains de l’homme et tout son savoir-faire,     

    Qui partant d’une corne créaient cet objet original,                

    Ce joli peigne naturel qui était bien nécessaire. 

     

    Mon père m’a souvent dit, que dès quatorze ans,                 

    Le lendemain de son certificat, il est entré en apprentissage,  

    Sans contrat, avec seulement l’accord de ses parents,             

    Pour apprendre ce dur métier, bien loin d’un enfantillage. 

     

    Maman, durant notre bas âge, travaillait chez les particuliers,    

    Elle faisait des ménages, lessives et nombreux tricotages,     

    Et si durant un temps, elle a été employée à la filature Jouret,    

    Elle a vite rejoint Papa à la coopérative, sans manquer de courage. 

     

    Je les revois, tous les matins, juchés sur leur vélo,            

    Pour rejoindre cette usine devenue maintenant La Lausade,      

    Ce bâtiment en pierres, sombre et quelque peu vieillot,                 

    Et qui fut le théâtre pour eux d’une longue croisade. 

     

    Combien d’années ont-ils passées dans ce bruit infernal,           

    Recouverts de poussière et remplis de cette odeur tenace,            

    Avec ce simple poêle ne pouvant réchauffer le froid hivernal,        

    Parmi les meules, scies et courroies, véritables menaces.  

      

    Maman, avec le fichu recouvrant les cheveux et son tablier défraîchi, 

    Travaillait sur l’unique machine automatique, la stadeuse,              

    Elle plaçait les peignes dégrossis et réalisait la denture avec minutie, 

    Et pour une finition soignée, elle était aussi souvent perleuse. 

     

    Quant à Papa, il passait des longues journées, penché sur la meule, 

    Les doigts souvent en sang protégés par des morceaux de caoutchouc 

    Toujours plein d’énergie, bien loin d’être veule,                      

    Pour façonner des quantités de peignes, des camelles ou camellous. 

     

    Il était planeteur, payé à la tâche, au rendement produit,                 

    Et le soir autour de la table, il nous racontait sa journée,                 

    Je suis épuisé, j’ai fait dix grosses aujourd’hui,                       

    Soit douze cent peignes, malgré la quantité, il n’était pas fortuné. 

     

    Les salaires étaient bien maigres gagnés à la force des poignets,         

    Et ils attendaient le quinze pour toucher leur quinzaine,                 

    Et bien souvent Papa, le dimanche et pour quelques billets,            

    Allait au Présent ou chez Delpech terminer sa longue semaine. 

     

    J’allais souvent les voir dans cet atelier, ils étaient méconnaissables, 

    Et avec cette poussière en suspension, ils avaient les yeux rougis,  

    Tous unis, ouvriers et patrons comme les animaux de la fable,   

    Travaillant sans relâche, méritant surement le paradis. 

     

    Dans le bruit strident des meules, j’observais le travail des ouvriers,  

    Le marqueur qui avec ses gabarits profitait du maximum de surface,  

    Le scieur découpant cette corne avec dextérité, sans dévier,            

    Pour que la stadeuse façonne les dents d’un tour de passe-passe. 

     

    Les mains plongées dans la boue grise, je n’enviais pas le ponceur,     

    Il nettoyait les peignes sur une meule garnie de lourds tissus,         

    Mais pour un brillant éclatant, il y avait le polisseur,                               

    Et avec la peau de chamois, il ne manquait pas d’astuce.  

     

    Ils étaient une vingtaine car il ne fallait pas moins de 16 opérations,   

    Pour que d’une corne de vache sorte un objet singulier,             

    Certains ouvriers polyvalents assuraient plusieurs fonctions,           

    Mais d’autres étaient qualifiés pour un travail particulier. 

     

    C’était le cas des biscayeurs, qui assis devant un fourneau ardent,     

    Les bras nus et suant à grosses gouttes, se servant d’une serpette,  

    Découpaient cette corne en forme hélicoïdale avec talent,               

    Pour qu’avec la chaleur du feu, elle devienne plus ou moins nette. 

     

    Avec ces longues pinces, il fallait être rudement costaud,                 

    Pour ouvrir ces cornes venant d’Afrique du Sud ou d’Argentine,          

    Et pour serrer la presse à plateaux, ce n’était pas non plus cadeau,  

    Pour ces hommes fiers de leur métier et dévoués à leur usine. 

     

    Privilégiés devant leur foyer lors des longues journées d’hiver,   

    Quelles souffrances devaient-ils endurer durant les mois d’été,      

    Mais dans cette braise, bien souvent cuisaient des pommes de terre  

    Que Maman ramenait à midi et que nous mangions à satiété. 

     

    Papa jusqu’à son départ à la retraite, toujours avec passion,                  

    A uniquement travaillé dans cette industrie si particulière,            

    Quant à Maman, suite déjà à une délocalisation,                                

    C’est en pointant au chômage qu’elle a terminé sa carrière. 

    bernard cnocquart

    Pourtant si usés, ils n’ont jamais dénigré cette activité,                             

    Et qu’elle fierté de montrer et d’offrir aux amis,                         

    Quelques peignes fabriqués de leurs mains avec habileté,                  

    Des peignes de toutes formes, cadeaux de toute une vie.   

    Bernard 

  • Rencontres artistiques avec Eckco

    eckco chalabre

    L'équipe d'animation communique :

    « Nous sommes ravis d'ouvrir les portes de notre futur Tiers Lieu pour vous donner un « Aperçu » des Espaces Collaboratifs du Kercorb (Eckco). Au plaisir de vous recevoir entre le mercredi 30 août et le dimanche 3 septembre pour cette rencontre artistique 100% Chalabroise ».

  • Lu dans la presse

    Echos relevés dans les journaux le Courrier de l'Aude, La Fraternité et Le Rappel de l'Aude, à la date du 30 août.

    1855 Le Courrier de l'Aude 21 février en-tête.jpg

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    Le Courrier de l'Aude 30 août 1896

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    Le Courrier de l'Aude 30 août 1901

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    Le Courrier de l'Aude 30 août 1906

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    La Fraternité 30 août 1884

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    1886  Le Rappel de l'Aude 30 août 002.jpg

    Le Rappel de l'Aude 30 août 1886

  • Les rendez-vous de l'UPEK

    upek,véronique robigou

    L'Université Populaire en Kercorb propose une nouvelle rencontre le samedi 2 septembre à 17 h au théâtre Georges-Méliès. L'occasion d'évoquer « La vie secrète des volcans de l’océan Pacifique Nord », avec une conférence animée par Véronique Robigou. Il s'agira d'une exploration des fonds marins de l’océan Pacifique grâce aux technologies d’exploration profonde, toujours plus performantes. Comme le précise Véronique Robigou, « Nous plongerons sur la dorsale océanique Juan de Fuca située à l’ouest de la côte des états nord-américains ainsi que de la Colombie Britannique au Canada. C’est sur cette dorsale que se trouve l’observatoire Neptune-Canada. Cet observatoire permet aujourd’hui d’observer et d’échantillonner l’exceptionnel environnement volcanique des sources hydrothermales de cette dorsale en continu et en temps réel ».

    A la faveur de cette rencontre seront examinées quelques unes des découvertes scientifiques faites dans les profondeurs de ces zones abyssales à forte activité volcanique sur la dorsale des Galapagos, de structures minérales riches en sulfure, de communautés animales endémiques qui peuplent cet environnement extrême, privé de lumière solaire et de leur écosystème complexe dépendant entièrement de la chimiosynthèse. Toutes ces avancées poussent les scientifiques à réexaminer les caractéristiques fondamentales de la vie sur terre et inspirent les missions spatiales en quête de vie sur d’autres planètes.

    « Malgré les défis technologiques posés par le travail en mer, la difficile accessibilité de ce milieu profond et de cet écosystème très productif sous des conditions hostiles à la vie, nous essaierons d’apprécier l’importance de ces systèmes volcaniques encore peu connus du grand public et résultant de l’interaction de la dynamique interne de notre planète et de son océan ».

    Véronique Robigou a fait des études de géologie à Toulouse puis à l’Université de Californie à Los Angeles. Elle est géologue marin. Pendant plus de 20 ans, elle a été chercheuse à l’Ecole d’Océanographie de l’Université de Washington à Seattle. Sa carrière s’est concentrée sur l’exploration, la cartographie, et l'étude du contexte géologique des sources hydrothermales des dorsales océaniques. Elle a réalisé de nombreuses campagnes océanographiques dans l’océan Pacifique ainsi que de multiples plongées jusqu’à 3000 mètres de profondeur avec les submersibles Alvin, SeaCliff, et Turtle ou avec des ROVs profonds d’exploration (véhicules sous-marin téléopérés).

    Entrée gratuite pour les adhérents, participation libre pour les non adhérents.

    Contact: upek11@laposte.net Blog : http://upek.over-blog.com