Le poète JIEL a partagé des tranches de bonheur avec les pensionnaires de l'Ehpad
Lundi 18 mars et à la faveur de la célébration du Printemps des poètes, une animation littéraire réunissait à l'Ehpad des Hauts de Bon-Accueil, un cercle de pensionnaires que la magie des mots et de la poésie anime. A l'initiative de Valérie Taurines, aide médico-psychologique de l'établissement, les mots de JIEL sont parvenus jusqu'au pied de la colline de Roquefère, pour très vite captiver un auditoire ravi.
Regards et sourires entendus auront accompagné l'interprétation des poèmes de Jean-Louis Sanchez (JIEL), chantre du Kercorb établi aujourd'hui en Montagne Noire. En préambule, notre visiteur avait avoué son penchant pour l'écriture, avant de proposer aux pensionnaires de se prêter à la lecture d'un texte de leur choix. Ainsi le poème L'exilé sera-t-il dit à deux voix, dans un silence particulièrement émouvant, par Jeannine et Jean, en français puis en langue espagnole. Après cette évocation de la Retirada, les lectures croisées se sont enchaînées, chacun des résidents cédant au plaisir de l'exercice.
Pourvoyeur de mots qui emmènent sur des chemins où espoir, désillusion, humour, amour passent, JIEL aura ranimé des instants de vie au cœur de mémoires intactes. Dans l'intervalle, et invité le temps d'une fable, La Fontaine cédera très vite la place à un fabuliste nouveau, auteur de la véritable histoire du lièvre et de la tortue. De l'émotion, de la bonne humeur, des textes interprétés avec justesse, des pauses pour laisser au silence le temps de parler, les vertus de la poésie venaient de faire leur oeuvre sur les Hauts de Bon-Accueil.
Pour prolonger l'instant, « Madame », un poème nouveau de JIEL
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Madame
Douceur de ton regard, le charme d’un sourire,
Chaude larme perdue aux sillons de la peau ;
Par la vie sublimée, en faisant fi du pire,
Tu es impassible, si digne dans le repos.
Gauche, du bout des doigts, je caresse ta main.
Les yeux racontent tout de l’amour à écrire ;
Ta bouche ne dit rien, mais parle de demain,
Dans la grâce suprême de ce coeur qui chavire.
Que de belles phrases tu m’as dites soudain
Dans l’étreinte ultime de tes bras suppliants.
Les plus beaux mots d’amour comme au premier matin
Mouillent mon épaule en un flot de diamants.
Éperdument belle et forte au-delà des maux,
Du nuage douillet où repose ton âme,
Le poète blessé ne trouve plus les mots
Pour conter l’histoire d’une si Grande Dame.
JIEL