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Chalabre - Page 1358

  • Le temps des fenaisons

    L'heure est à l'incertitude mais l'espoir demeure, avec un printemps égal à lui même et qui jour après jour, « fait le métier ». Pourquoi ne pas lui faire entière confiance, et profiter d'un avant-goût de l'été qui vient, avec un poème écrit par Bernard Cnocquart.

    bernard cnocquart

    Photos Maurice Mazon

    Le temps des fenaisons

    Il est bien loin le temps des fenaisons,                                              

    quand dans les près pentus de Constantine,                            

    tous ces hommes robustes écoutaient pépé Léon,                

    avec deux jolis bœufs comme seule machine.

     

    Métayers de M. Marty, avec des terres ingrates,                              

    la famille Lapasset n’était pas trop aisée,                                        

    du côté de la scierie un grand champ de patates,                      

    et dans la plaine quelques parcelles d’avoine et de blé.

     

    Point d’aides de la PAC, seulement celle des voisins,                              

    ils travaillaient durement pour un maigre salaire,                                

    un troupeau de quelques vaches, les légumes du jardin,                  

    les volailles et le cochon pour agrémenter l’ordinaire.

     

    Je revois alors le grand père, grand et solide,                            

    saisissant le lourd joug poli par les années,                                      

    pour rassembler ces bœufs gascons placides,                              

    avec des lanières de cuir quelque peu usées.

     

    Il n’oubliait pas de leur mettre « les mourials »,                        

    ces muselières de grillage pour les empêcher de paître,    

    puis il accrochait la faucheuse et donnait le signal                                  

    pour rejoindre Constantine par ce chemin champêtre.

     

    Assis sur le siège métallique percé de trous,                  

    j’accompagnais bien souvent le convoi, fier comme Artaban,

    mais au pied du Plantaurel, à la fin du parcours,                    

    Léon prenait alors les rennes pour commencer le champ.

     

    Fasciné, je regardais le va et vient de la longue lame,                    

    et ces hautes herbes qui s’écroulaient en se couchant,

    mais combien de pas, d’aller et retour pour arriver en dame,                

    sous le soleil avec un peu d’eau comme seul remontant.

     

    Et le lendemain, ils revenaient pépé et les tontons,                    

    pour retourner cette herbe séchée par le soleil ardent,        

    et passer l’imposant râteau toujours tiré par les gascons,                          

    pour rassembler le foin en longues rangées odorantes.

     

    Puis, à coups de fourches, ils confectionnaient  les gaysous, 

    ces grands tas d’herbe, protection utile pour la pluie,            

    et moi petit garçon, je participais mais pas beaucoup                

    en tirant le râteau en bois parfois jusqu’à la nuit.

     

    Après quelques jours ils remontaient avec la charrette,                      

    ce char étroit de couleur bleu délavé et écaillé,                            

    pour redescendre bien à l’abri dans la grange douillette                        

    ce foin durement gagné par ces chiches métayers.

     

    Il fallait voir le grand père et son habilité,                                    

    qui juché sur la charrette et à coups de brassées,                            

    équilibrait harmonieusement la charge avec dextérité,                        

    pour que ce lourd chargement ne verse dans le fossé.

     

    Souvent, ils faisaient un autre charroi selon le temps,            

    et dès le lendemain, à l’aube, il en fallait plus de trois,                        

    pour décharger et entreposer ce nouveau chargement                          

    et remplir cette grange et la bourrer jusqu’au toit.

     

    Papa et maman avant de rejoindre leur usine,                          

    donnaient aussi un coup de mains bien nécessaire,                        

    alors quant tout était à l’abri pour les vaches limousines,      

    Léon était alors heureux, bonheur bien ordinaire.

     

    En ce temps là, chaque vache avait son petit nom,                      

    dès octobre et les premiers froids, elles restaient à l’étable,

    et c’est plus tard, vers avril, qu’elles repassaient le pont,                  

    pour paître dans les prés de Constantine, lieu bien agréable.

         Bernard Cnocquart (Mars 2017)

  • Avec la Confrérie des Pénibles

    les péniblesAux premiers rousillous, les Pénibles montaient à Picaussel.

    « Peniblo es, peniblo restaras ». Telle était la devise d'une joyeuse équipe de Chalabrois qui se fédérait il y a à peine cinquante ans, pour le meilleur. Un seul tour allait suffire afin de porter Roger Caux à la présidence de la Confrérie des Pénibles. Cette toute nouvelle association accueillait une majorité de quinquagénaires qui cultivaient un certain art de vivre et privilégiaient les rencontres conviviales. Les Pénibles se retrouvaient régulièrement en leur siège du café de la Paix, Cours Colbert, où ils étaient reçus comme il se doit par François et Ginette Lopez, maîtres des lieux. Animés par une belle complicité, ils étaient en réalité de vrais épicuriens dont nous sommes heureux d’évoquer le souvenir, en ayant une pensée pour tous ceux qui nous ont hélas quittés.

    Au chapitre des anecdotes il y en eut mille bien sûr, dont une est revenue à la mémoire d’un Pénible terminant son noviciat : « Un jour les Pénibles décident de faire un repas Chez Milou à Puivert. Avant de passer à table l’ami Bicoca propose de faire un tour de passe-passe : Vous allez voir, je vais vous montrer un truc que vous n’avez jamais vu, je vais faire tourner une pièce de monnaie dans un bol. Ce faisant il demande un bol à Milou, ce dernier lui précise que c’est un souvenir et qu’il y tient. Bicoca prend le bol, met une pièce à l’intérieur, et « patatrac »,... le bol se retrouve par terre en mille morceaux. Sous les rires de l’assistance, et devant un Milou déconfit ».

    les pénibles

    Chaque membre cotisant présentait sa carte, mais cette distinction n'était pas héréditaire

    Cliché ci-dessous, debout de gauche à droite : Christian Amouroux, Raymond Fort, Gabriel Gallardo, Pedro Molina, Jean Salvat, Roger Raynaud, Jacques Montagné, Roger Caux (assis), Louis Gimenez, Jacques Arcizet, François Sanchez, François Lopez, Victor Baro (assis masqué), Jean-Claude Cazettes (assis). Absent sur cette photo, Pepe Villena, qui a remplacé Jacques Montagné, chargé de prendre la photo ci-dessus (Photos Collection Francine Sanchez-Gayet).

    les pénibles

  • Le Grand prix cycliste de la Ville

    Col du Boyer Course.JPG

    Les derniers mètres du col du Boyer

    Photo Maurice Mazon, non datée

    Lors des Fêtes de l’Ascension, les amateurs de cyclisme ne manquaient pas de cocher la case du samedi, date réservée pour le Grand prix cycliste de la Ville. L’organisation en était assurée par l’AMVCE (Auto Moto Vélo Club d’Espéraza), et il y avait foule tout au long d’un circuit incluant l’ascension répétée du col de Boyer.

    Comme le mentionne l'article ci-dessous, publié le dimanche 30 mai 1965 dans l'Indépendant, le champion Antoine Belloc de Montastruc avait remporté l'épreuve.

    Dimanche 30 mai 1965 bis.jpg

    Ascension Course col du Boyer.jpg

    Les coureurs dans le col del Teil, et non dans le col du Boyer, comme indiqué par erreur.

    Pour preuve, et en arrière plan, le remarquable pic de Mède qui surplombe Bélesta

    (merci à Pibul pour ces corrections bienvenues)    

    Photo Maurice Mazon, non datée

    1954 Course Ascension Chalabre-Boyer-Puivert.jpg

    Depuis Campeille, les coureurs opèrent la descente sur Puivert.

    Le leader négocie un virage piégé.

    Photo Maurice Mazon, 1954