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cine

  • Fête des Mères

    Anodin peut-être, rare certainement, le week-end de Pentecôte 2023 a renvoyé la Fête des Mères de mai à juin. Ce dont a su profiter Cine pour écrire un poème, dont le thème se joue des contraintes du calendrier.

    Le jour me faisait son adieu

    Le ciel déjà perdait son bleu

    Les yeux levés vers les cieux

    Mon âme se perdait avec eux

     

    Un autre jour lui aussi éphémère

    Chuchote « demain fête des mères »

    Je ne sais pas si mon cœur se serre

    Mais mon être cherche ta lumière 

     

    Celle de tes yeux ma chère Maman

    Où je me suis noyée si souvent

    Celle de mon être contre toi enfant

    Et que n’effacera jamais le temps

     

    Restez ! restez là images d’elle qui sourit

    Vivantes, égayez moi jusqu’à l’agonie

    Que je m’endorme sans connaître l’oubli

    De celle qui m’a donné le souffle de la vie

  • « Noël qui approche », un poème de Cine

    Noël qui approche

    cineQuel calme en ce matin pâle et frileux !

    Vivez, moments paisibles et doucereux 

    Bien que la magie de Noël soit à ma porte,

    Vers l'ailleurs mon cœur me transporte.

     

    Pas de silence en ma tête collée au carreau.

    Elle tord et alourdit mon cœur de tant d'échos.

    Je pressens la vague sournoise qui gronde,

    Sous les paupières le regard se voile dans l'onde.

     

    Rien n'y fait, souffle s'écoule et s'évade le temps 

    Reste en moi emmitouflée, mon âme d'enfant. 

    Pourtant, tant de nuits étoilées ornées du mystérieux 

    Ont perdu la fascination qui foudroyait mes yeux.

     

    Tout afflue, ressuscite du plus profond de moi,

    Mon être dans un grand vide se broie, se noie.

    Il cherche en vain à s'engloutir dans la chaleur,

    Des jours enfuis qui n'étaient que vrais bonheurs.

     

    cinePauvre hère, qu'espères tu à sonder ainsi le néant ?

    Te voilà démuni, se sont englouties les joies d'antan 

    L'étoile étincelle, éclabousse d'or le haut des cieux 

    Tu avais un trésor quand ils étaient là, tous les deux.

     

    Le clocher St Pierre tout illuminé finit de me ravager

    Ces voix et regards disparus savaient tant donner.

    Riez, rêvez beaux enfants, ne songez aux lendemains 

    Aimez et abusez de ceux qui vous tiennent la main.        

     

    Notre si belle enfance, dans l'innocence préservée 

    Sous les douces et merveilleuses saisons, s'égrenait     

    On ne la connaît que plus tard, dans ce temps qui passe 

    Qui gifle ou frappe, et vous apprend que tout est fugace. 

     

    Les flocons de neige se sont aussi perdus en chemin 

    Plus de bonhomme pour rougir et engourdir mes mains

    Plus de boules explosées et de luges tirées dans les rues

    La glace seule a figé mon enfance. Elle a bien disparu !

     

    Ce sera quand, sous l'éclat et l'immensité du firmament

    Que s'évanouira et s'éteindra à jamais mon âme d'enfant ?

    Ce sera quand, emportée sous le ciel bas et gris de plomb 

    Que s'envolera et disparaîtra l'âme vers d'autres horizons ?

    Cine

    (Cine a également signé ces deux toiles)

  • Le Noël de Cine

    Avant que la période des voeux ne se termine, et tandis que nos paysages jouent à se mettre au diapason de cartes de Noël toujours plus belles, Cine nous fait part des souvenirs qu'elle garde de cette période qui offre le privilège de prendre congé d'une année et de saluer l'arrivée d'un nouvel an.

    Le Noël de Cine

    Doux, lumineux, chaleureux ! Qu'ils étaient beaux les Noëls de mon enfance. Chaque année, ces Noëls blancs si bien chantés, me reviennent en mémoire. Car l'hiver nous offrait plus souvent la danse des flocons. Ils virevoltaient autour de nous, et la neige emprisonnait le village d'un blanc immaculé. Le temps en était suspendu. Tout était alangui. 

    Le ton était donné avec les crèches aussi belles les unes que les autres. Que sont ils devenus ces très grands rois mages et santons installés à Saint-Pierre, à Notre-Dame et au couvent de  l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques ? Cette dernière m'attirait particulièrement. Nous mettions la pièce dans la boite de l'ange, qui nous remerciait d'un hochement de tête. 

    Les commerces, si nombreux à l'époque, avaient leurs vitrines décorées et les crèches y avaient aussi leur primeur. Leurs guirlandes clignotantes illuminaient nos visages rayonnants et renvoyaient des lueurs festives sur le tour de ville. Nous qui n'avions rien, ou si peu, le nez collé à la vitre, nous admirions les jouets chez Valentin, chez Marthe, les Docks ou la Coopé…

    Il est toujours là, intact dans ses habits, ce gros poupon « Nouvelles Galeries » (je crois) sorti de la vitrine de chez Marthe. Il a pris et garde mon âme d'enfant. Qui pourrait en dire autant aujourd'hui ? 

    Pour dire que cette richesse là, reçue du fond du cœur d'une Maman démunie, ne pouvait que survivre au temps par l'affection et le respect que l'on portait au cadeau que nous avions la chance de recevoir.

    Chez Raymonde, ce n'était que beaux livres (dont des lectures m'ont tant fait rêver), des stylos au milieu de quelques babioles sur tissu blanc et soyeux. Tous les magasins se paraient de boules, guirlandes de lumières ou crépons multicolores. Nos yeux étaient éblouis par tous ces chocolats, pâtisseries, volailles, charcuteries, ornées de banderilles et autres mets qui finissaient de nous mettre l'eau à la bouche… Aucune boutique n'était oubliée. Tous les commerçants s'investissaient dans la magie de Noël. Et même si je ne cite pas tous leurs noms, je ne les ai pas oubliés. 

    Mais mon préféré, je ne sais pourquoi, était sans nul doute la petite boutique de M. Sans, à la place. Elle embaumait le café et les bonbons. Dès l'entrée, un long tapis de neige nous accueillait, et c'était pour moi une explosion de couleurs scintillantes. Dans l'immaculé se perdaient les paquets enrubannés de pralines roses, vertes, blanches. Les Pères Noëls et les beaux sabots tout en chocolat enrubannés. Les petits Jésus en sucre. Quelle merveille ! 

    Et puis, mon esprit revit ces Noëls offerts aux enfants des ouvriers de l’usine Canat. Dernier étage du café de la paix, « au Grenier », ou dans la salle du cinéma (photo), avec le Père Noël descendu rien que pour nous.

    J'y ai connu la distribution de chocolats chauds dans les grands bols, qui ne devaient être grands que par ma petite taille. Et les boites fers de gâteaux secs qui circulaient sur les tables installées pour l'occasion. Le parfum d'une orange ou d'une mandarine… Une et pas deux ! 

    Et parfois la distribution de petits sachets transparents contenants juste quelques pralines.

    Le spectacle sur scène nous ravisait, mais l'animation était aussi dans la salle. Tous les enfants piaffaient d'impatience, le regard fixé sur l'estrade. Car devant leurs yeux éberlués, la scène disparaissait sous une multitude de cadeaux multicolores. Chacun s'activait à reconnaître le sien. Pour moi et les miens, rien de plus facile… D'office, on avait repéré en coin le plus grand, le plus gros… qu'on allait emporter fièrement, avant une autre animation à la maison. Du haut de mes si jeunes années qu'il était énorme ce carton empli de présents. 

    Et puis… !! Et puis, comment ne pas parler de tous ces lotos de fêtes de fin d'année. Qui se souvient des devantures de cafés avec leurs volailles vivantes, les cageots ou paniers garnis, les canards gras suspendus avec leur cravate de crépon. Et les jambons bien gros, bien en chair. Tant de lots qui faisaient profit à tous. Personne n'aura oublié le panier de louis d'Or bien installé dans la vitrine du café Tournois, gros lot bien convoité. Personne n'aura oublié le mouton vivant installé sur le trottoir du café de la Paix, qui devenait malgré lui, le clou du spectacle. Je dis bien vivant !!... car il ne le restait pas longtemps le pauvre !!

    Mon frère m'avait dit « grand loto à la Paix, on gagne un demi cochon vivant ! ». Perplexe et abrutie ! Comment peut-on penser une seule seconde qu'un demi cochon soit encore en vie !!  Juste un jour,… un instant… il m'avait bien eue!! Ah, l'innocence de la jeunesse !! Merveilleux et doux Noël de mon enfance !!

    Tous ces lotos drainaient grand monde, venant parfois de très loin. Les « quines » éclataient dans l excitation et le brouhaha général. On criait QUINE à « 11 zonzon », « ca ca carante quatre 44 », « 13 ma soeur Thérèse », « 1 tout seul », « la queue est en l'air… 6 » ou « la queue est en bas… 9 ». Et j'en passe… qui ramenaient en écho, pour se perdre dans la fumée des cigarettes, une flopée de quolibets. C'est alors que surgissait un grand cri  : « boulègue ! ».

    C'est tout cela qui me tient chaud les jours de Noël. Tous ces souvenirs qui croulent sous l'ambiance de l'époque, faite de chaude amitié et de fraternité que j'y ai connu. 

    C'était cela mon village, si cher à mon cœur : Chalabre

    cine

    Quand  les enfants des ouvriers de l'usine Canat attendaient l'arrivée du Père Noël au théâtre municipal