Quand Jojo, la musique, et Badaluc le 52e arrivent en ville.

Chimiste, alchimiste, apprenti sorcier ? En ce dernier Lundi de Pâques, une peur rétrospective s’est emparée de la cité chalabroise, tandis que l’exécution de Badaluc le 52e hantait encore l’esprit des 1121 âmes restées au village. Samedi 16 avril pourtant, le pont du Blau avait servi de tremplin à une fête lancée pour durer. Véritable point d’orgue de la réapparition du prince de l’éphémère, la réception assurée sous l’ancienne halle des mesures par le comité de carnaval et son représentant Mestre Refresco Barrals, rendait à chacun joie de vivre et espoir.

Mais à l’image de nombreux sujets de sa majesté hexagonale, les Chalabroises et les Chalabrois obnubilés par les prunelles dilatées de Badaluc, vont en oublier l’essentiel. En l’occurrence, une éprouvette et son contenu, contenu que l’illustre invité un poil arrogant, tardera tant à disperser, qu’il sera in fine confondu.

Il était temps, et le tribunal qui ne s’y était pas trompé aura tôt fait de signifier à notre garçon de laboratoire, la direction de la sortie. Dans un feu d’artifice prenant un malin plaisir à embrouiller la table de Mendeleïev, laquelle snobait jusque là la clef d’eau de Touste le tromboniste, la lumière se fit : Badaluc était soluble dans la mauresque.

Ainsi débarrassé d’un imposteur venu tout bonnement privatiser la grand-place Charles-Amouroux, laquelle est depuis des lustres et chacun le sait, le théâtre de festivités plurielles, la cité chalabroise retrouvait toute sa raison. Toutefois, quelques esprits critiques toujours prêts à agiter l’épouvantail de l’erreur judiciaire ne manquaient pas de soulever une interrogation : Et si Badaluc n’avait été rien d’autre qu’un bon prince ? Rien ne l’empêchait en effet, alors que tout le monde avait le dos tourné, de vaporiser sa mixture. Ce qu’il aura eu la grandeur d’âme de ne pas faire.

Badaluc LII est mort, vive Badaluc LIII ! Félicitations aux artisans de ce nouveau succès, avec une mention pour Hugo, Pierrick et Raphaël.

Un album Fécos 2022 a été mis en ligne

L’article mis en ligne, avait été publié dans l’Indépendant, édition du mardi 22 avril 1997.

Les poussins de Laroque-d’Olmes avec le Trophée Lolo-Mazon (photos archives avril 1997).

Le traditionnel tournoi réservé aux poussins des écoles de rugby du Languedoc et de Midi-Pyrénées se déroulaient dernièrement sur le pré. Une véritable fête du ballon ovale en hommage à la mémoire de celui qui fit ses classes en Kercorb avant de revêtir le maillot frappé du coq tricolore.

Réunis autour de l’oeuvre du sculpteur Yvan Fleissig, symbolisant la vie, le rugby et l’amitié, les petits Chalabrois accompagnés par les anciens de l’US Kercorb ont fleuri la stèle de Lolo Mazon, avant de rejoindre leurs adversaires d’un jour pour de nouvelles joutes amicales.

Cette 12e édition remportée par les poussins de Laroque-d’Olmes, aura revêtu un caractère particulièrement émouvant puisque l’on apprenait dans la matinée, la disparition de Raymond Fort, passionné de rugby qui avait veillé de nombreuses années durant et avec bonheur aux destinées du XV du Kercorb. Une minute de silence à sa mémoire a ouvert un après-midi pas tout à fait comme les autres, au cours duquel les graines de champions et leurs illustres aînés ont partagé avec la même ferveur, une même passion.

Rendez-vous est pris pour 1998, dans l’attente, félicitations à l’équipe du président Francis Routelous pour l’organisation impeccable et le bon déroulement de cette journée.

Les Poussins de l'US Kercorb

Accroupis : ?, Félix Houliat, Nicolas Not, Sylvain Routelous. Debout : Bastien Azzi, Jonathan Franc, Jérémy Amouroux, Mickaël Guirao, Sébastien Routelous, Arnaud Garros, David Benet, Andrée Mazon, marraine de l’école de rugby.

Devant la stèle dédiée à Lolo Mazon

Adultes : Francis Routelous, Aldo Quaglio, Clément Salinas, Roger Raynaud, Edmond Arnou, François Lopez, Georges Escande, Jean Garros, Jean-Joseph Romero, Andrée Mazon. Poussins : Sylvain Routelous, David Benet, Mickaël Guirao, Sébastien Routelous, Jérémy Amouroux, Félix Houliat, Arnaud Garros, Nicolas Not, Bastien Azzi, Jonathan Franc.

L'article mis en ligne avait paru dans l'Indépendant, édition du dimanche 22 avril 2012.

Le vieux donjon a présidé à de sympathiques retrouvailles (photos archives, Avril 2012). 

En l’an 2002, l’association « Millésime 1972 », créée quelques mois auparavant par d’imminents trentenaires, avait choisi les fêtes de l’Ascension pour des retrouvailles sous les acacias de la place Salvador Allende. Ces anciens écoliers de Louis-Pergaud, unis par une même année de naissance, avaient récidivé en 2007, disposés à éclipser la tradition décennale.

Rattrapée par l’irrésistible marche du temps qui passe, cette joyeuse confrérie a donc sonné le rappel à la faveur des fêtes de Pâques 2012. Le point de rencontre étant la vieille demeure de la famille De Bruyères, berceau de l’histoire du Kercorb, et des fantasmes de leur enfance.

Accueillis par Gilles Romero le maître d’un lieu renommé Château-Chalabre depuis mars 2002, Christian Guilhamat maire de Chalabre, et Philippe Cnocquart président de « Millésime 1972 », les jeunes quadragénaires accompagnés de leur petite famille ont investi une cour d’honneur transformée en cours de récréation. Après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes, Sire Romero leur confiait les clefs d’une demeure ancestrale, pour le plus grand plaisir de petits et grands. Mais avant que chacun ne parte à la découverte du donjon du XIIe siècle ou des cachots souterrains, le président appelait à ses côtés, son petit camarade Jean-Marie Laffitte, jeune quadra depuis quelques heures, et auquel une petite surprise avait été réservée.

La joyeuse assemblée était ensuite invitée à partager un excellent repas, dans les anciens appartements de Monseigneur l’évêque, avant la traditionnelle chasse aux œufs, dans le superbe parc du château. Au final, une journée inoubliable pour l’association « Millésime 1972 », qui remercie vivement Gilles Romero pour le chaleureux accueil réservé en cette occasion très spéciale.   

Jean-Marie Lafitte (à droite) a fêté son anniversaire dans les lices

Samedi 16 avril, Chalabre adressait un dernier adieu à Jeannette Laffont née Raynaud, enlevée à l’affection des siens à l’âge de 96 ans. Née à Chalabre le 31 mai 1925, elle s’était retrouvée très jeune orpheline, et avait grandi aux côtés de Roger son frère, et de Simone sa sœur. Cette dernière, future épouse de François Tournois, sera sa deuxième maman, jusqu’à la majorité.

En 1945, elle devient Madame Laffont en épousant Roger et le foyer s’enrichira avec la naissance de six enfants, elle sera plus tard grand-mère de huit petits-enfants. Un naturel généreux certainement hérité de son enfance, l’amène à accueillir Antoine Escande, un cousin de la famille, qui vivra sous leur toit toute sa vie durant.

Généreuse, mais aussi femme moderne, Jeannette décrochera très tôt son permis de conduire, avant de se lancer dans des activités de blanchisseuse, couturière, ou encore épicière à la coopérative Canat, rue du Presbytère. Jeannette est attentive et serviable, elle travaillera également à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques, la maison de retraite de Chalabre, au poste de veilleuse de nuit. C’est là, rue Saint-Pierre, qu’elle mettra un terme à sa vie active.

Si elle est consciencieuse, Jeannette aime aussi la vie, la fête, les amis. De nombreuses images d’un passé joyeux témoignent de ces dispositions qui étaient les siennes, pour se déguiser lors du carnaval et la venue de Badaluc, ou pour chanter avec ses amis de l'ensemble vocal du Kercorb. « Ta voix claire manquera aux sopranos », comme avait pu lui dire en novembre 2016 son ami Maurice, lorsqu’elle avait pris congé de ses compères choristes. Sans oublier les dimanches au stade Jean de Mauléon, car Jeannette fut aussi une fervente supportrice du club de rugby de l’Union Sportive Chalabroise.

Le décès accidentel de Roger survenu en décembre 1992, viendra bousculer cette vie heureuse et rien ne sera plus comme avant. La maison restera toutefois ouverte aux amis, à l’heure du café. Quelques années plus tard, elle retrouvera Jacques Roques, ami d’enfance et veuf lui aussi, avec lequel elle fera un bout de chemin, jusqu’à son départ en novembre 2014.

Le grand âge venu, Jeannette quittera son cher cours d’Aguesseau à 92 ans, pour rejoindre l’Ehpad de Chalabre et les Hauts de Bon-Accueil, dans lequel elle résidera quatre années, avant de s’éteindre en ce jeudi 14 avril. Jeannette laisse le souvenir d’une personne gai, sociable et foncièrement Chalabroise.

En ces douloureuses circonstances, très sincères condoléances à Nicole, Claude et Francis ses enfants, à ses petits-enfants, à toutes les personnes que ce deuil afflige.