L'article mis en ligne avait été publié dans l'Indépendant, édition du samedi 15 mars 1997.

Maurice Mazon, André Lacube et Henri Contestin autour d'une table récemment dressée
Photo archives, Collection Jean Ferrier
Ils sont certainement très nombreux à passer sans la voir, juste comme si elle n’existait pas, elle qui depuis bientôt cinquante ans aiguille l’oeil du promeneur en direction des premiers contreforts de notre belle chaîne pyrénéenne. Erigée au sommet du col du Bac sur les terres du domaine d’En Roques, la table d’orientation est née au début des années 1960 de la volonté des responsables du syndicat d’initiative du Chalabrais, présidé alors par Yves Fournès.
Prévue dans un premier temps pour être érigée sur les hauts de Piccolordy, la table sera finalement installée sur une parcelle appartenant à l’époque à un Puivertain bien connu en Kercorb, Félix Cathala. Maîtres d’oeuvre pour la bonne cause, Robert Cabannes, Henri Contestin, Yves Fournès, Jean Gomez, Guy Huillet et Victor Teisseire monteront patiemment tous les matériaux nécessaires à la construction d’une table en marbre d’Italie, sur laquelle figurent tous les pics voisins du Maladetta, du Roc Blanc et du Saint Barthélémy.
Seule ombre au tableau, l’accès à la table n’est malheureusement plus indiqué au randonneur de passage, les panneaux d’origine n’ayant pas résisté à l’usure du temps.

Comme un livre ouvert sur les pics pyrénéens
Photo archives, mars 1997
Contrat rempli pour l’entreprise de Jean-Luc Dijol (au centre), entouré de son équipe (Photo Yves Saddier, archives, Janvier 2007).




La présence de l’antenne ne devrait être que provisoire (photos archives, Mars 2007).
Autre temps autre moeurs, cette chapelle dite de « réparation » n’accueille plus de pénitents, sinon des flâneurs contemplatifs venus là pour s’offrir une vue panoramique de Chalabre. Lesquels auront pu croire, à la vue d’une antenne râteau fixée sur une des deux croix du clocher du Calvaire, qu’une nouvelle génération d’ermites venait d’arriver. Au-delà de son aspect irrévérencieux et inesthétique, certains vont même jusqu’à demander « quel iconoclaste a pu autoriser cela, car accrocher une antenne à une croix tient du blasphème ». Mépris pour le passé, pour la religion, pour l’esthétique, avec encore un dernier grief avancé, le risque d’accident encouru par d’éventuels promeneurs en cas de coup de vent.