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C'était hier - Page 637

  • C’était un vendredi 13

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    Le stock de résines synthétiques de T2L Chimie est parti en fumée.

     

    C'était en novembre 1987 et c'était un vendredi 13 à 13h, une épaisse colonne de fumée s'échappait du site industriel installé au pied de la colline du Calvaire. Malgré l'intervention immédiate des sapeurs-pompiers de la caserne Jean Cabanier, le sinistre aussi soudain que dévastateur allait rayer du paysage en moins de quatre-vingt dix minutes, une unité de pointe implantée en Kercorb, dix ans auparavant. La nuit tombera sur une vision de ruines et de désolation, il ne reste alors plus rien de T2L Chimie.T2L IV.JPG

    Paul Diatchenko, Patrick Privat et Didier Arnoux rassembleront leur énergie et l'entité au sigle mystérieux renaîtra de ses cendres un mois et demi plus tard, sur la plaine de Quillan. La suite est une autre histoire mais en ce vendredi 13 novembre 1987, le champignon noirâtre visible depuis les contreforts de la Montagne noire avait fait craindre une catastrophe écologique. Inquiétudes vite dissipées puisque le seuil de dilution des fumées toxiques ne fut ce jour là jamais critique. Seul en définitive, le poumon industriel du Kercorb allait souffrir des retombées de ce nuage chimique.

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    L'atelier de fabrication au lendemain du sinistre.

     

  • Les vestiges du Chalabreil

    Chalabreil.JPGA hauteur de la rue du Pont Vieux, les pointes de bois telles qu'elles apparaissaient encore en février 1997.

    Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1996, les trois cours d'eau qui traversent la cité du Kercorb atteignaient l'un après l'autre leur cote d'alerte. Gonflés par les chutes de pluie, l'Hers, le Blau et le Chalabreil charriaient des flots noirs et chargés, provoquant des crues qui allaient se répéter à huit jours d'intervalle. Au lendemain de ces inondations, le cours du Chalabreil débarrassé de ses alluvions par les eaux furieuses devait laisser apparaître les vestiges de piliers de bois semblables à des supports de passerelle ou de pont. 

    D'après les archives conservées en mairie, il est dit que le pays de Kercorb devint après 1210, frontière de la France, du comté de Foix et du royaume d'Aragon. Un pacte fut alors signé entre le Roi de France et le Kercorb, à la condition que les habitants gardent les châteaux forts et les frontières. De ce jour, le Kercorb devint Terre Privilégiée. Plus tard en 1366, mission est confiée au premier Baron de Bruyères-Chalabre « de faire clore la ville d'un mur entouré d'un large fossé, pour la mettre en état de résister aux ennemis du Roy ». Comme le rapporte un document extrait du magazine Chemin-Faisant (n°8 Printemps 1998), ce mur d'un mètre d'épaisseur ceinturait la citadelle et seuls « deux ponts en bois de chêne enchâssés dans des embrasures en pierre de taille » en permettaient l'accès.

    Ces pointes de bois mises à jour en décembre 1996 seraient-elles les vestiges d'un des ponts qui permettaient le contrôle des allées et venues dans la bastide de Chalabre ? Rien n'est moins sûr mais il est permis de le penser. Le mur d'enceinte quant à lui, servit également de protection lors des épidémies de peste. Avant son édification, une première épidémie avait décimé plus de la moitié de la population chalabroise, c'était en 1348. Aujourd'hui et depuis 189 ans, les pierres de cette muraille mise à bas donnent leur force aux racines des platanes qui ornent les cours d'Aguesseau, Docteur Joseph Raynaud, Sully et Colbert.

    Les vestiges quant à eux ont retrouvé leur intimité, cachés sous la végétation qui à la faveur d'un début d'automne des plus cléments, tapisse le lit du Chalabreil.

  • Football : Rouvenac 1 - Chalabre 1

    Souvenirs, souvenirs.

    Ce jour-là et comme à leur habitude, les sportifs du Kercorb avaient hardiment enfourché leur bicyclette afin de basculer de l'autre côté du redoutable col des Tougnets où les attendaient les footballeurs de Rouvenac. C'était un dimanche après-midi de l'année 1941 et cette affiche aujourd'hui improbable s'était soldée par un résultat nul, un partout. Le but du jour pour les jeunes Chalabrois avait été signé par Paul Lagarde, frère de Lucette Théron et parfait homonyme de notre Occitan de la rue Ste Anne. Ces jeunes gens n'étaient alors engagés dans aucune compétition officielle, seul le plaisir de courir derrière un ballon les motivaient. Après la guerre, certains allaient choisir une autre voie, définitivement gagnés par la passion du ballon ovale. Ce sera le cas de Sylvain Saurel, dit "Fioulette", ou de Roger Raynaud baptisé le "Ravageur" par ses amis treizistes, et qui s'illustrera notamment sous le maillot jaune et noir de l'A S Carcassonne XIII. D'autres connaîtront une destinée tragique, à l'image de Christophe Martin, tué en mars 1945 lors du franchissement du Rhin à Obenheim, et de Roger Caux, mutilé à la bataille de Rastatt, dans la partie orientale de la plaine du Rhin.     

    En un peloton étroitement soudé à l'aller comme au retour, armoire à pharmacie sur le porte-bagages, ces jeunes footballeurs ne se déplaçaient jamais sans la compagnie de fidèles supporters, invités à poser avec eux devant l'objectif.

    Debouts de gauche à droite : Jeannot Rey, Roger Tanière, Jules Vernet ? (à demi caché), Joseph Biart, Roger Caux, Paul Lagarde, René Berland, Roger Raynaud, Christophe Martin, Sylvain Saurel.   

    Accroupis : Justin Navarro, Charles Franzone, Louis Amat.

    Assis : Yves Fournès, Louis Bauzil, Jean Carbonne, Auguste Jaud, Emile Pous.   

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    Le onze chalabrois et ses supporters.

  • C’était au temps des grands prix cyclistes

    Remise Prix Bâtisse Course.JPGDe gauche à droite : Lolo Mazon, Antoine Prior (coureur du Tour de France), Simone Bénet (épouse de Roger Raynaud), Fernand Prior (vainqueur du jour) et Juliette Bousquet (épouse Jacques Roques). 

    Il tenait une place privilégiée dans le programme des fêtes de l'Ascension et c'était un rendez-vous très prisé par les Chalabrois et leurs voisins, le grand critérium cycliste organisé par le Vélo-club-espérazanais drainait toujours les foules. C'était l'un des temps forts d'une fête locale autrefois prestigieuse et il se déroulait le samedi après-midi.

    Dans son riche et brillant recueil de souvenirs, l'ami Robert Roncalli raconte comment le départ avait lieu sur le Cours National, devant le café Tournois. Les coureurs descendaient le Cours Sully pour franchir le pont du Blau avant de prendre la direction de Rivel, au pied du col du Boyer. Ils se laissaient ensuite glisser jusqu'à Puivert puis Villefort, avant le retour à Chalabre par la métairie de la ville, un circuit à couvrir dix foix.

    « Il y a des vélos devant tous les cafés, les entraîneurs expliquent des tactiques à leurs poulains, des soigneurs font des massages, des connaisseurs examinent les mécaniques, soupèsent les bicyclettes, comparent le nombre de dents des pignons et des plateaux, s'émerveillent des progrès du matériel dans cette discipline sportive. Les haut-parleurs, devant le café de la Liberté appellent tous les engagés pour la remise des dossards ». Comme si vous y étiez, tant les souvenirs d'enfance de Robert sont intacts. Il se souvient aussi de José Martinez, ce coureur d'Espéraza redoutable spécialiste du sprint vainqueur à plusieurs reprises à Chalabre.

    Col du Boyer Course.JPGLes coureurs vont basculer au sommet du col du Boyer.

    Nous sommes au mois de mai 1943 et l'arrivée du critérium a été jugée sur la ligne droite de la Bâtisse, victoire en solitaire de Fernand Prior, brillant champion audois. Dans la foule qui ovationne les rois de la petite reine, le petit Robert Roncalli ne perd rien du spectacle.

    Robert Roncalli n'a rien oublié de son enfance en Kercorb, retrouvez ses souvenirs et le quotidien chalabrois d'après-guerre dans le Tome III de l'association « Il était une fois Chalabre », édité en novembre 1997 (disponible en mairie Cours Sully, chez Bernard Boffy Cours d'Aguesseau et José Sanchez Cours Docteur Joseph Raynaud).