Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

C'était hier - Page 636

  • La croix de l’Esturgat

    Esturgat.JPGLe vent froid et glacial souffle sur les genêts et les genévriers. 

    Hiver après hiver, là-haut sur la colline de l'Esturgat, une bise froide et glaciale vient balayer genêts et genévriers que les premières neiges recouvrent. Et là, en surplomb des vallées du Blau et du Chalabreil, la ferme inhabitée de l'Esturgat garde le mystérieux secret d'une fin tragique, dont le souvenir est perpétué par une croix érigée au bord du sentier d'accès en crête. Ce monument battu par tous les vents évoque la mémoire d'une jeune bergère assassinée voilà un peu plus d'un siècle, et porte ces mots gravés dans la pierre : «  A la mémoire de Anne Fabié assassinée le 7 mai 1854. Passant priez pour elle ».

    Un meurtre pour lequel le véritable coupable ne fut en réalité jamais inquiété. Rapidement soupçonné puis accusé, le fiancé de Anne Fabié sera condamné pour homicide et envoyé au bagne de Cayenne, payant ainsi pour une faute qu'il niera toujours. Nombre d'années plus tard, l'abbé Casimir Blancard, premier curé de la paroisse de Montjardin fut appelé au chevet d'un mourant. Peu avant d'administrer l'extrême-onction, l'ecclésiastique allait recueillir les confessions de celui qui avait commis le funeste forfait. A St Laurent du Maroni cependant, il était trop tard pour ce fils de Villefort qui, depuis, repose en paix en terre de Guyane. Il y eut réhabilitation certes, mais elle fut posthume.    

  • Catinou et Jacouti ont fêté leurs noces d’or en Kercorb

    (Cet article est paru dans l'édition du mercredi 8 janvier 1997 du journal L'Indépendant. Depuis lors, Catinou et Jacouti ont soufflé beaucoup d'autres bougies d'anniversaire, mais ont également dit adieu à Charles Mouly leur créateur, décédé en cette année 2009).

    Catinou et Jacouti.JPGLa Catinou radieuse avec le Jacouti.

    Accueillir sur les planches du théâtre municipal de Chalabre les comédiens du théâtre de la Rampe et du théâtre de la Carrièra représentait un formidable pari qui a permis à Car'Al'Oulo de débuter sa saison culturelle par un incontestable succès, venu clôturer en beauté l'année 1996. Les acteurs d'Occitanie 39-45 ont offert au nombreux public venu des quatre coins du canton un spectacle à deux visages racontant le coeur de la société occitane et sa lutte pour sa survie face à la tragédie de la guerre. L'atmosphère lourde et tendue de « la Crotz erbosa », drame poignant et fort qui témoigne de l'angoisse des campagnes face à l'exode rural (photo ci-dessous), a ensuite cédé la place à la truculence des célébrissimes Catinou et Jacouti. Les performances de Georges Besombes, Jean-Louis Blenet, Peire Brun, Teresa Canet, Laurent Cavalié, Bruno Cécilion et Véronique Valéry ont littéralement soufflé un parterre friand des avatars de ce couple infernal qui vient de fêter allègrement un demi-siècle de délires.

    Catinou II.JPG

    Au terme de trois heures d'éclats de rire sur les ondes, le public complice a consenti bon gré, mal gré à tourner le bouton de la T.S.F. « Radio Minjocèbos, que bous ajudo a bous mantener aluserpits et regaudits » avait une nouvelle fois tapé dans le mille grâce aux talents de la troupe de la Rampe et de la Carrièra.Catinou I.JPG

     

     

     Tard dans la nuit, les comédiens ont retrouvé leurs hôtes, afin de partager place Charles Amouroux une soupe à l'oignon préparée par l'équipe de Car'Al'Oulo, soucieuse de perpétuer entre autre choses, la convivialité d'antan (photo ci-dessous). Merci à Car'Al'Oulo et bon anniversaire à « Catinou e son arganhol de Jacouti ! ».

    Catinou II bis.JPG

  • Nos soldats du feu bénévoles depuis plus d’un demi-siècle

    En décembre 2000, les hommes de l'adjudant-chef Alain Cayrol recevaient la fourragère des sapeurs-pompiers, pour acte de dévouement manifesté lors des tragiques inondations de novembre 1999, qui avaient durement affecté les « pays bas » audois. Une cordelière aux couleurs de la légion d'honneur que les pensionnaires du centre de secours Charles Jean Cabanier allaient alors dédier à leurs aînés, à la veille des 50 ans d'existence du corps chalabrois. Dans le Tome IV édité en avril 1999 par « Il était une fois Chalabre », Robert Roncalli revient sur les circonstances qui ont amené à la création du premier groupe d'intervention incendie en Kercorb.

    « Le 10 avril 1950, Maurice Samitié alors maire de Chalabre faisait connaître aux membres de son conseil municipal que leur commune avait été désignée comme centre de secours contre l'incendie par la commission spéciale du département, sous réserve qu'elle s'engage : à acquérir le matériel spécialisé représentant une somme globale de 1 902 500 F (anciens), à créer un corps de 18 hommes au moins, 25 au maximum (conformément au décret du 13.08.1925), à créer les points d'eau qui seront demandés par le service départemental d'incendie. Les subventions s'élèveront à 40% de l'Etat et 30% du département. Restera à la charge de la commune la somme de 570 000 F.

    Jean Cabanier est contacté par Maurice Samitié pour voir s'il peut recruter les volontaires.../... Personne à Chalabre n'est plus apte que Jean pour mener à bien cette délicate mission. L'appariteur connaît tout le monde. De plus, c'est lui qui, bien avant que l'Etat et le département ne s'en mêlent a dirigé les batailles contre le feu. Il n'y avait pas de sirène, pas de caserne, pas de pompiers.

    Dans une remise municipale, à côté du corbillard hippomobile et du tombereau des ordures, se trouvait le matériel d'incendie : deux ou trois douzaines de mètres de tuyaux en cuir confectionnés avec des rivets en cuivre, et une pompe à bras.../... Faire monter la pression de cette archaïque mécanique nécessitait la force musculaire de quatre hommes qui s'échinaient en ahanant sur les barres de bois.../... Avec la création du corps, le matériel, les casques et les premiers uniformes furent achetés. Un Dodge, une moto-pompe Hotchkiss tractable et une plus petite que l'on chargeait sur le Dodge furent livrés.../...

    Un petit local fut loué en ville, à côté de l'immeuble Castres Saint-Martin (voir photo), et l'archaïque pompe à bras fut définitivement garée au fond de la remise du corbillard ».

     Jean Cabanier restera aux commandes jusqu'aux environs de 1970, avant de passer le relais à Mario Roncalli qui décèdera hélas en février 1975. Jean Cabanier assurera l'intérim, avant que Roger Laffont n'accepte la responsabilité du centre jusqu'en mars 1984. La même année, le futur adjudant-chef Alain Cayrol se voyait confier la direction du centre, responsabilité qu'il assumera jusqu'en décembre 2001. Avec l'année 2002, le centre de secours accueille à sa tête le sergent-chef Stéphane Ferrier, actuel chef de corps élevé depuis au grade d'adjudant-chef. En souvenir de son fondateur, le centre de secours porte aujourd'hui le nom de Jean Cabanier. (A noter que près de cent ans auparavant, le 11 janvier 1852, le maire Anduze-Faris avait déjà créé à Chalabre un corps de sapeurs-pompiers, fort de 24 « hommes de feu »).

    Hommage aux anciens, sur la photo ci-dessous, les soldats du feu de la première heure posent devant la « caserne » du Cours Docteur Joseph Raynaud (de la gauche vers la droite):

    Sur la pompe à bras : Joseph Biart, Roger Laffont, Léo Abat.

    Debout : Jean Cabanier, Mario Roncalli, Lucien Dumons, Albert Durand, Marcel Triat, Antoine Escande, Alban Faure.

    Accroupis : Georges Pendariès, André Conte, René Vernet, Georges Subreville, Aimé Catrier, Eloi Alabert.

     Absents sur la photo, René Salinas et Pierre Fournié.     

    Pompe à bras bis.JPG  N.B : Un nouvel album photo "Il était une fois Chalabre" a été mis en ligne.

  • La vierge miraculée de l’Hôtel de France

    hôtel Burnt.JPGL'hôtel après sa destruction.

    Au mois de mai 1908, un violent orage provoquait l'incendie qui allait entièrement détruire l'Hôtel de France, sur le Cours National. La foudre tombée sur les écuries remplies de foin réduisait à l'état de ruines fumantes un édifice appartenant alors à Joseph Courrent, chef cuisinier renommé.

    S'il n'y eut par bonheur que des dégâts matériels,  un fait troublant allait pourtant susciter bien des interrogations. Au beau milieu des décombres retirés après le sinistre, la statue d'une vierge à l'enfant  en bois polychrome fut retrouvée intacte, épargnée par un brasier qui avait eu raison d'une construction contemporaine de la Révolution de 1789. Cet événement dans l'événement ne manqua pas d'être diversement interprété tandis que l'hôtel assuré depuis 1857 auprès de la Cie Phénix allait renaître de ses cendres, reconstruit de façon plus moderne et confortable, dans sa forme actuelle.

    Vierge 1908.JPGLa statue épargnée.

    Lors de la journée inaugurale  du « Modern Hôtel de France », Henri Rascol qui fut maire de Chalabre de 1905 à 1919 devait prononcer un discours chaleureux qu'il concluait en s'adressant aux jeunes filles de l'assemblée : «Quant à vous, Mesdemoiselles, qui par votre gracieuse présence, augmentez la vision du printemps que la nature inclémente nous refuse, je bois à vos plus douces espérances. »