Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

C'était hier - Page 650

  • La vierge miraculée de l’Hôtel de France

    hôtel Burnt.JPGL'hôtel après sa destruction.

    Au mois de mai 1908, un violent orage provoquait l'incendie qui allait entièrement détruire l'Hôtel de France, sur le Cours National. La foudre tombée sur les écuries remplies de foin réduisait à l'état de ruines fumantes un édifice appartenant alors à Joseph Courrent, chef cuisinier renommé.

    S'il n'y eut par bonheur que des dégâts matériels,  un fait troublant allait pourtant susciter bien des interrogations. Au beau milieu des décombres retirés après le sinistre, la statue d'une vierge à l'enfant  en bois polychrome fut retrouvée intacte, épargnée par un brasier qui avait eu raison d'une construction contemporaine de la Révolution de 1789. Cet événement dans l'événement ne manqua pas d'être diversement interprété tandis que l'hôtel assuré depuis 1857 auprès de la Cie Phénix allait renaître de ses cendres, reconstruit de façon plus moderne et confortable, dans sa forme actuelle.

    Vierge 1908.JPGLa statue épargnée.

    Lors de la journée inaugurale  du « Modern Hôtel de France », Henri Rascol qui fut maire de Chalabre de 1905 à 1919 devait prononcer un discours chaleureux qu'il concluait en s'adressant aux jeunes filles de l'assemblée : «Quant à vous, Mesdemoiselles, qui par votre gracieuse présence, augmentez la vision du printemps que la nature inclémente nous refuse, je bois à vos plus douces espérances. »  

  • C’était un vendredi 13

    T2L III.JPG

    Le stock de résines synthétiques de T2L Chimie est parti en fumée.

     

    C'était en novembre 1987 et c'était un vendredi 13 à 13h, une épaisse colonne de fumée s'échappait du site industriel installé au pied de la colline du Calvaire. Malgré l'intervention immédiate des sapeurs-pompiers de la caserne Jean Cabanier, le sinistre aussi soudain que dévastateur allait rayer du paysage en moins de quatre-vingt dix minutes, une unité de pointe implantée en Kercorb, dix ans auparavant. La nuit tombera sur une vision de ruines et de désolation, il ne reste alors plus rien de T2L Chimie.T2L IV.JPG

    Paul Diatchenko, Patrick Privat et Didier Arnoux rassembleront leur énergie et l'entité au sigle mystérieux renaîtra de ses cendres un mois et demi plus tard, sur la plaine de Quillan. La suite est une autre histoire mais en ce vendredi 13 novembre 1987, le champignon noirâtre visible depuis les contreforts de la Montagne noire avait fait craindre une catastrophe écologique. Inquiétudes vite dissipées puisque le seuil de dilution des fumées toxiques ne fut ce jour là jamais critique. Seul en définitive, le poumon industriel du Kercorb allait souffrir des retombées de ce nuage chimique.

    T2L I.JPG

    L'atelier de fabrication au lendemain du sinistre.

     

  • Les vestiges du Chalabreil

    Chalabreil.JPGA hauteur de la rue du Pont Vieux, les pointes de bois telles qu'elles apparaissaient encore en février 1997.

    Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1996, les trois cours d'eau qui traversent la cité du Kercorb atteignaient l'un après l'autre leur cote d'alerte. Gonflés par les chutes de pluie, l'Hers, le Blau et le Chalabreil charriaient des flots noirs et chargés, provoquant des crues qui allaient se répéter à huit jours d'intervalle. Au lendemain de ces inondations, le cours du Chalabreil débarrassé de ses alluvions par les eaux furieuses devait laisser apparaître les vestiges de piliers de bois semblables à des supports de passerelle ou de pont. 

    D'après les archives conservées en mairie, il est dit que le pays de Kercorb devint après 1210, frontière de la France, du comté de Foix et du royaume d'Aragon. Un pacte fut alors signé entre le Roi de France et le Kercorb, à la condition que les habitants gardent les châteaux forts et les frontières. De ce jour, le Kercorb devint Terre Privilégiée. Plus tard en 1366, mission est confiée au premier Baron de Bruyères-Chalabre « de faire clore la ville d'un mur entouré d'un large fossé, pour la mettre en état de résister aux ennemis du Roy ». Comme le rapporte un document extrait du magazine Chemin-Faisant (n°8 Printemps 1998), ce mur d'un mètre d'épaisseur ceinturait la citadelle et seuls « deux ponts en bois de chêne enchâssés dans des embrasures en pierre de taille » en permettaient l'accès.

    Ces pointes de bois mises à jour en décembre 1996 seraient-elles les vestiges d'un des ponts qui permettaient le contrôle des allées et venues dans la bastide de Chalabre ? Rien n'est moins sûr mais il est permis de le penser. Le mur d'enceinte quant à lui, servit également de protection lors des épidémies de peste. Avant son édification, une première épidémie avait décimé plus de la moitié de la population chalabroise, c'était en 1348. Aujourd'hui et depuis 189 ans, les pierres de cette muraille mise à bas donnent leur force aux racines des platanes qui ornent les cours d'Aguesseau, Docteur Joseph Raynaud, Sully et Colbert.

    Les vestiges quant à eux ont retrouvé leur intimité, cachés sous la végétation qui à la faveur d'un début d'automne des plus cléments, tapisse le lit du Chalabreil.

  • Football : Rouvenac 1 - Chalabre 1

    Souvenirs, souvenirs.

    Ce jour-là et comme à leur habitude, les sportifs du Kercorb avaient hardiment enfourché leur bicyclette afin de basculer de l'autre côté du redoutable col des Tougnets où les attendaient les footballeurs de Rouvenac. C'était un dimanche après-midi de l'année 1941 et cette affiche aujourd'hui improbable s'était soldée par un résultat nul, un partout. Le but du jour pour les jeunes Chalabrois avait été signé par Paul Lagarde, frère de Lucette Théron et parfait homonyme de notre Occitan de la rue Ste Anne. Ces jeunes gens n'étaient alors engagés dans aucune compétition officielle, seul le plaisir de courir derrière un ballon les motivaient. Après la guerre, certains allaient choisir une autre voie, définitivement gagnés par la passion du ballon ovale. Ce sera le cas de Sylvain Saurel, dit "Fioulette", ou de Roger Raynaud baptisé le "Ravageur" par ses amis treizistes, et qui s'illustrera notamment sous le maillot jaune et noir de l'A S Carcassonne XIII. D'autres connaîtront une destinée tragique, à l'image de Christophe Martin, tué en mars 1945 lors du franchissement du Rhin à Obenheim, et de Roger Caux, mutilé à la bataille de Rastatt, dans la partie orientale de la plaine du Rhin.     

    En un peloton étroitement soudé à l'aller comme au retour, armoire à pharmacie sur le porte-bagages, ces jeunes footballeurs ne se déplaçaient jamais sans la compagnie de fidèles supporters, invités à poser avec eux devant l'objectif.

    Debouts de gauche à droite : Jeannot Rey, Roger Tanière, Jules Vernet ? (à demi caché), Joseph Biart, Roger Caux, Paul Lagarde, René Berland, Roger Raynaud, Christophe Martin, Sylvain Saurel.   

    Accroupis : Justin Navarro, Charles Franzone, Louis Amat.

    Assis : Yves Fournès, Louis Bauzil, Jean Carbonne, Auguste Jaud, Emile Pous.   

    Foot 1941.JPG

    Le onze chalabrois et ses supporters.