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C'était hier - Page 82

  • Un jour, une image

     

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    Photo Collection Francine Sanchez

    De gauche à droite, accroupis, Jean-Jo Romero, Jacques Roques, Justin Navarro. Debout, Emile Laffont, Louis Bénet, Antoine Escande, Georges Sénié, René Boyer, Pierrot Baby, ?, Paul Bigou 

  • C’était hier : Omar Rincòn quitte le sacerdoce pour la vie publique

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du lundi 8 décembre 2003.

    omar rincònOmar Rincòn prendra ses fonctions de maire le 1er janvier (photo archives, Octobre 2003).

    Juillet 1996 en l’église Saint-Pierre, l’abbé Omar Rincòn officiait une dernière fois à Chalabre aux côtés de Monseigneur Despierre, à quelques heures d'un départ vers sa Colombie natale. Ce jour-là, le bonheur légitime de retrouver les siens n'était pas parvenu à masquer l'immense regret de quitter un pays qui l'avait accueilli et adopté. A la fin du mois de novembre 2003, le pays chalabrais avait renouvelé ses voeux de bienvenue à Omar Rincòn, de retour en Kercorb afin de raviver son énergie auprès de ses nombreuses amitiés. Si elles avaient pris congé d'un frère lazariste évoquant sous la nef de Saint-Pierre, les thèmes de la fraternité et de la tolérance, ses mêmes amitiés ont retrouvé six années plus tard un homme public, premier magistrat fraîchement élu de la commune de Paratebueno, cité riche de 10 000 âmes située à quatre heures de route de Bogota.

    De père à maire, Omar Rincòn a donc franchi le pas, un choix qui ne l'empêche pas de « continuer à pratiquer sa foi catholique auprès de ses semblables ». Avant son retour vers la Colombie et Paratebueno où il doit prendre ses fonctions de maire le 1er janvier prochain, Omar Rincòn avait invité les Chalabrois à venir débattre avec lui des nouvelles orientations données à son existence, et notamment de son engagement aux côtés des plus démunis de la région de Cundinamarca.

    Une fois évoquées les raisons l'ayant amené à troquer la robe pour l'écharpe, le futur maire a présenté « el municipio de Paratebueno » situé dans le centre de la Colombie. En campagne électorale depuis deux ans, Omar Rincòn aura pu recenser les nombreux besoins d'une population très disséminée, vivant essentiellement de la culture du maïs, du manioc et de la banane. S'il nourrit d'ambitieux projets dans le domaine de la culture, de la santé et de l'éducation, il sait surtout qu'il « aura fort à faire avec une corruption élevée au rang d'institution ». Avant de repartir pour le Nouveau Monde, Omar Rincòn a lancé un appel vers la création d'un comité de coopération entre Paratebueno et le Pays Chalabrais. Omar s'est envolé début novembre vers les siens, il sera ensuite joignable à l'adresse postale suivante : Omar Rincòn, Paratebueno, Cundinamarca, Colombia.

  • Au temps des grands prix cyclistes

    robert roncalli,grands prix cyclistes chalabre

    Mai 1943, Allées de la Bâtisse

    De gauche à droite : Lolo Mazon, Antoine Prior (coureur du Tour de France), Simone Bénet (épouse de Roger Raynaud), Fernand Prior (vainqueur du jour) et Juliette Bousquet (épouse de Jacques Roques)

    Photos Maurice Mazon

    Il tenait une place privilégiée dans le programme des fêtes de l’Ascension et c’était un rendez-vous très prisé par les Chalabrois et leurs voisins, le grand critérium cycliste organisé par le Vélo-club-espérazanais drainait toujours les foules. C’était l’un des temps forts d’une fête locale autrefois prestigieuse et il se déroulait le samedi après-midi.

    robert roncalli,grands prix cyclistes chalabre

    Les coureurs à l'approche du sommet du col du Boyer

    Dans son riche et brillant recueil de souvenirs, l’ami Robert Roncalli raconte comment le départ avait lieu sur le Cours National, devant le café Tournois. Les coureurs descendaient le Cours Sully pour franchir le pont du Blau avant de prendre la direction de Rivel, au pied du col du Boyer. Ils se laissaient ensuite glisser jusqu’à Puivert puis Villefort, avant le retour à Chalabre par la métairie de la ville, un circuit à couvrir dix fois.

    « Il y a des vélos devant tous les cafés, les entraîneurs expliquent des tactiques à leurs poulains, des soigneurs font des massages, des connaisseurs examinent les mécaniques, soupèsent les bicyclettes, comparent le nombre de dents des pignons et des plateaux, s'émerveillent des progrès du matériel dans cette discipline sportive. Les haut-parleurs, devant le café de la Liberté appellent tous les engagés pour la remise des dossards ». Comme si vous y étiez, tant les souvenirs d’enfance de Robert sont intacts. Il se souvient aussi de José Martinez, ce coureur d’Espéraza redoutable spécialiste du sprint vainqueur à plusieurs reprises à Chalabre.

    Nous sommes au mois de mai 1943 et l’arrivée du critérium a été jugée sur la ligne droite de la Bâtisse, victoire en solitaire de Fernand Prior, brillant champion audois. Dans la foule qui ovationne les rois de la petite reine, le petit Robert Roncalli ne perd rien du spectacle.

    Robert Roncalli n’avait rien oublié de son enfance en Kercorb, retrouvez ses souvenirs et le quotidien chalabrois d’après-guerre dans le Tome III de l’association « Il était une fois Chalabre », édité en novembre 1997 (disponible en mairie Cours Sully, auprès d'un membre de l'association).

  • C'était hier : Car'Al'Oulo nous a offert « Le silence de la mer »

    L'article mis en ligne avait paru dans l'Indépendant, édition du lundi 7 décembre 1998.

    car'al'oulo

    Superbe performance d'acteur pour Noël Camos

    Photo archives, Décembre 1998

    Le 20 février 1942, quelque part dans Paris, deux résistants de la première heure, Pierre de Lescure et le dessinateur Jean Bruller fondent une maison d'édition clandestine, les éditions de Minuit. Dans le secret le plus absolu et dans le minuscule atelier d'un imprimeur de faire-part, une première publication est réalisée, il s'agit d'une nouvelle intitulée « Le silence de la mer ». Elle est signée Vercors, pseudonyme qui cache Bruller lui-même. Cette nouvelle dédiée à la mémoire du poète Saint-Pol Roux assassiné par les Allemands le 18 octobre 1940 était mise en scène par la compagnie Avant-Quart, invitée vendredi sur la scène du théâtre municipal par Car'Al'oulo, réseau culturel du Chalabrais.

    La voix du maréchal rompt le silence et d'emblée le spectateur se retrouvé plongé dans le climat de la France occupée. Un officier allemand est logé dans une maison dont les habitants, le narrateur et sa nièce, se sont réfugiés au coeur de la bibliothèque. Cultivé et admirateur de la civilisation française, il s'efforce en leur rendant visite tous les soirs, d'établir avec eux un contact humain, mais il se heurte à un silence obstiné, le silence de la mer dont le calme n'est qu'apparent. Dans une France écrasée par le nazisme, l'occupant semble disposé à « collaborer » et à oublier l'intermède militaire. Mais face à lui, nul n'est disposé à distinguer le nazi de l'Allemand, à chercher sous le lieutenant l'étudiant, sous le soldat le paysan ou l'ouvrier. Et en définitive, le monologue de l'officier ne parviendra pas à vaincre le silence.

    Superbement servis par Noël Camos, impressionnant de présence sur scène, les écrits de Vercors dictés par l'esprit de résistance à un moment où l'Histoire n'était pas encore écrite, invitent à espérer, à résister et à croire en la vie, en luttant contre toutes les injustices, les violences du pouvoir et les haines. Le rideau tombe dans un silence troublant, les spectateurs étant ensuite invités à parcourir les tableaux d'une exposition sur la Résistance, où l'on retrouve l'Affiche Rouge et le Réseau Manoukian, où l'on découvre la lettre édifiante d'un délateur...

    Félicitations à Noël Camos, à la compagnie Avant-Quart et au réseau Car'Al'oulo, un rendez-vous est pris pour le jeune public, la pièce sera présentée aux écoles primaires du canton de Chalabre.