Les ruines du Roudié restent habitées par le visage d’un martyr de la Résistance.
La cérémonie à la mémoire d’Auguste Cathala, assassiné le 23 mai 1944 par les nazis, a été célébrée dimanche 2 juin à Montjardin, face à la stèle érigée à l’initiative des Anciens FTPF. Aux côtés de sa famille, des associations d’anciens combattants, de Jean Tailhan dit Lapébie, vétéran du Maquis Faïta, de Jean-Jacques Aulombard maire de Chalabre, de Michel Molhérat, Patrick Bacot et Henry Garino pour l’ANACR, des drapeaux de la Fnaca et de l’Amicale des Guerilleros Espagnols-FFI section de l’Aude, Francis Routelous maire de Montjardin et Serge Fournié, ont évoqué les dernières heures d’Auguste Cathala, seul face à ses bourreaux venus de Chalabre, conduits par la milice locale.
Après les chants interprétés par l’ensemble vocal Eissalabra, les sonneries et le dépôt de gerbes, l’hommage s’est poursuivi sur les lieux de la tragédie, à la ferme du Roudié. Dans le cadre de verdure entourant les vestiges d’un camp alors occupé par les partisans du Maquis Faïta, Serge Fournié est revenu sur les heures ayant précédé ce mardi 23 mai 1944. Evoquant les mouvements de troupes nazies sur le Chalabrais, puis l’intrusion au petit matin de la soldatesque dans la ferme familiale des Vinsous. Jusqu’au tragique épilogue et le crime atroce perpétré par l’occupant sur un enfant de dix-neuf ans.
Au hasard des inscriptions gravées ça et là sur les murs encore dressés de la ferme, chacun a essayé d’imaginer le calvaire subi par Auguste Cathala, dont le sacrifice préservait la capacité d’action des hommes du Maquis Faïta. Au pied de ce qui fut un escalier, à l’endroit même où le corps mutilé de leur grand frère était retrouvé au soir du 23 mai, les soeurs d’Auguste ont déposé un bouquet de roses.
Francis Routelous, maire de Montjardin
Serge Fournié
Jean Tailhan dit Lapébie, vétéran du maquis Faïta
1946, cérémonie en hommage à Auguste Cathala. Joseph Loupia, alias Blücher, à ses côtés, Victor Tisseyre alias Papa * (Photos Maurice Mazon).

Le souvenir des victimes des lois d’internement ne s’efface pas.
Cette évocation d’une sombre page de notre Histoire, a permis à Marie-Ange Larruy d’honorer le souvenir de Gaston Delpech (photo 16 mai 2009), disparu le 28 octobre dernier, ardent militant de la mémoire et qui fut à l’initiative de la création de la stèle érigée en 1996, avec son ami Michel Salinas. Patrick Bacot pour l’ANACR, et Annie Bohic-Cortès, conseillère départementale, ont également appelé à une vigilance continue, face à la dangereuse poussée des extrémismes. L’occasion d’évoquer les valeurs pronées par le Conseil national de la Résistance, acte fondateur d'une grande partie de notre modèle social.



La ferme du Roudié a été libérée de ses liens végétaux.



