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Insolite - Page 20

  • Les drôles de pérégrinations d’une petite roquette

    roquette chalabreil,comité des fêtes chalabre,secteur pastoral du kercorbDepuis sa récente mise à jour, le petit obus retrouvé dans le lit du Chalabreil vit des moments plutôt agités. Timidement résolu à livrer, incessamment, tous ses secrets aux démineurs, l’engin explosif a, par on ne sait quel artifice, quitté son emplacement initial. Pour se retrouver sur un trottoir du cours d’Aguesseau, et devant la devanture de la petite banque verte. Puis, un quidam qui croyait avoir trouvé le contrepoids manquant à sa pendule de salon, l’aura prestement emmené chez lui. Où un ami horloger à ses heures, mais pas dupe pour un sou, préviendra aussitôt les gendarmes, qui feront évacuer la maison sise dans la rue des Bains-douches. Au final, la roquette a fini sa course au poste, enfermée dans une caisse emplie de sable. Dans l’attente de démineurs qui, aux dernières nouvelles, ne savent plus où donner de l’ogive (Photo Aurélien Moralès).      

  • Un obus trouvé dans le lit du Chalabreil

    Cette roquette, de la taille d'une bouteille de vin, a été trouvée par des ouvriers du côté du Quai de l'Abattoir.

    Obus Chalabreil Oct. 2012.jpgL’engin explosif a été mis à jour à l’occasion de travaux (Photo Aurélien Moralès).

    C’est le plus petit des trois cours d’eau qui arrosent la cité chalabroise, mais depuis quelques jours, il dame royalement le pion à ses grands frères. C’est ainsi qu’après avoir accepté de voir partir vers la ferraille sa passerelle préférée (voir édition du mardi 16 octobre), le Chalabreil a réservé une belle surprise au personnel de la société Comeca, chargée des travaux en cours. C’est alors qu’ils préparaient les supports nécessaires à l’installation d’un nouveau pont, que les techniciens ont d’une manière très fortuite, découvert un obus, a demi enterré dans la vase, côté Quai de l’Abattoir.     

    Le périmètre sécurisé     Une munition de petite taille certes, mais qui va entraîner l’intervention d’une équipe d’artificiers, grâce auxquels il faut l’espérer, les Chalabrois en sauront plus sur l’origine de cette roquette, de la taille d’une bouteille de vin. Est-ce un élément isolé ou bien le lit du Chalabreil recèle-t-il d’autres armes similaires ? Cet obus a-t-il été traîné jusque-là au gré des nombreuses crues enregistrées par le passé ? Autant de questions, auxquelles il sera peut-être possible de répondre, après consultation des spécialistes attendus en début de semaine. Pour l’heure, le périmètre a été sécurisé, afin de parer à toute autre surprise.   

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  • Les cigognes font une pause à l’église Saint-Pierre

    cigognes,saint-pierreLes échassiers ont investi le clocher pour la nuit (photos Ginès Lorca).

    Il était l’heure du berger, dimanche 26 août, lorsqu’un vol de cigognes intrigué peut-être par les flonflons de la fête à Sonnac-sur-l’Hers, décidait de s’offrir un break en Terre privilégiée. Une belle vingtaine d’échassiers interrompant leur vol, se sont ainsi posés un à un sur les gargouilles de la flèche de Saint-Pierre. Pour être habituel, ce manège n’aura pas échappé à des touristes du pays lyonnais, en villégiature sous la colline de Roquefère, et qui ont pleinement profité de la beauté du spectacle.

    cigognes,saint-pierre

    Le mardi 29 juillet 1997, cinq de ces grands oiseaux avaient choisi d’atterrir sur les créneaux du donjon de la Famille De Bruyères. Juste le temps de laisser passer un violent orage, avant de poursuivre leur long périple. A l’évidence, la période de migration de ce bel oiseau au long bec, aux pattes rouges et aux rémiges noires, bat son plein. Seule inconnue, le Kercorb est-il un lieu de passage habituel, ou bien cette visite est-elle simplement annonciatrice de futures naissances ? 

    Lundi 27 août au matin, les grands oiseaux blancs ont décollé depuis leur piste d'envol improvisée, en direction de latitudes bénéficiant d'un hiver que l'on imagine clément.

  • La clef du Pont-Rouge

    Chariot.JPGLe Pont-Rouge, alors orné de son char, oeuvre du regretté Jean-Claude Sicre. 

    En mai dernier, les élus réunis en séance afin de voter le budget 2012, avaient également évoqué les projets prioritaires, au premier rang desquels la réfection de la passerelle du Pont-Rouge. Soumise à plusieurs expertises, cette voie d’accès jetée sur le Chalabreil va très bientôt faire l’objet d’une restauration complète, et ce, 126 ans après sa mise en place. C’est en effet après une décision votée en conseil municipal le 23 mai 1886, que les Chalabrois avaient vu leur commune se doter d’une passerelle métallique, créée par les Ateliers Mauguin de Paris. Le fer supplantait définitivement le bois, parce que de fortes pluies conjuguées à la fonte des neiges, avaient emporté le 28 février 1885, une très vieille passerelle en bois.

    Bien des années plus tard, lors du deuxième conflit mondial, certains prisonniers internés dans le camp de concentration établi sur l’ancienne scierie du Moulin de l’Evêque à Rivel, viendront pour ainsi dire, apporter leur pierre à l’édifice. Ces détenus politiques, utilisés comme renfort au sein des effectifs de l’usine Canat, vont en effet bâtir deux rampes d’accès permettant le passage des brouettes. Parmi ces prisonniers, Otto Löwy, Autrichien né le 30 mai 1900, à Vienne. Ce dernier tenait un journal sur lequel il avait noté comment un voisin du quai du Chalabreil, leur avait un jour offert une boîte de conserve contenant du poisson. Une fois le « festin » terminé, la clef ayant permis l’ouverture avait été noyée dans le ciment. Le 12 août 1942, Otto Löwy fut dirigé vers le camp de Drancy, avant un dernier voyage jusqu’à Auschwitz où il mourut le 30 novembre de la même année. Dans le courant des années 1990, sa famille prendra contact avec la ville de Chalabre, grâce à l’aide du consulat d’Allemagne, afin d’en savoir plus sur le parcours de l’un des leurs. Donnant par la même occasion, plusieurs informations consignées dans le carnet de Otto.  

    Le temps a passé depuis, et si le métal de la passerelle est aujourd’hui la proie de la rouille, le béton des rampes adjacentes donne lui aussi certains signes de faiblesse. Signes faibles certes, mais suffisants pour laisser apparaître une clef, que l’on devine lorsque l’on se positionne face au pont, et dos à l’église Saint-Pierre. 70 ans après, le souvenir du citoyen Otto Löwy et de ses compagnons d’infortune a ressurgi de l’oubli, grâce aux effets improbables de l’érosion. En cette année 2012, le Pont-Rouge va être restauré, par nécessité, et il est permis d’espérer que ce vestige d’humanité et de fraternité, n’ira pas se perdre dans un amoncellement de gravats.

    Sincères remerciements à Serge Fournié, pour l’intérêt qu’il porte à la chose historique, et pour son sens aigu de l’observation.