Un poème de JIEL, à découvrir, 80 ans après le débarquement sur les plages de Normandie.
Ils étaient nos enfants
En ce jour noir de juin choisi par le destin
Une aurore vermeille écrivit l’Histoire.
Jeunes hommes perdus au sentier de la gloire
Dans le feu dévorés en ultime festin.
Déjà quatre-vingts ans, ils n’avaient que vingt ans.
Ils connurent l’enfer dans ce petit matin,
Plages de sable fin pour cibles expiatoires,
Avenirs sacrifiés offerts pour la victoire.
Sans n’avoir rien vécu, leur flambeau s’est éteint.
Déjà quatre-vingts ans, ils n’avaient que vingt ans.
Unis, tels les alliés dans les mêmes prières,
Les croix, les étoiles et les croissants de lunes
Ne faisaient qu’un dans le ciel au dessus des dunes,
Allégeant le fardeau des âmes en colère.
Déjà quatre-vingts ans, ils n’avaient que vingt ans.
Le cœur brisé par tant d’horreur et de souffrance,
Au soir d’un jour sans fin dans leur vie de fierté,
Héros venus d’ailleurs sauver la liberté
Par leur sang répandu sur la terre de France.
Déjà quatre-vingts ans, ils étaient nos enfants.
JIEL