Le vendredi 11 juin dernier, Christian Garcia était présent en Kercorb afin de présenter son film documentaire long métrage évoquant la Chalabre industrielle, au temps de la manufacture Canat. Un travail de mémoire disponible sur support DVD, mis en vente à la maison de la presse de la rue Capitaine Danjou, et une belle occasion de revenir plusieurs décennies en arrière, au temps d’un Kercorb alors prospère.
Cette incursion dans le passé propose des témoignages recueillis auprès d’anciens ouvriers et employés, nostalgiques d’une époque certes difficile, mais si riche en souvenirs. De belles et précieuses archives sonores, émanant d’acteurs ayant vécu ces décades, archives illustrées avec une succession de photos et d’images filmées. Si un grand nombre d’entre elles, glanées à la volée sur Internet, n’ont que très peu de lien avec la mémoire chalabroise, d’autres, et c’est plus fâcheux, loin de restituer la réalité, la falsifient.
2006, rue d'Empaute à Limoux
Ainsi Chalabre, et on pourra le regretter bien sûr, n’a jamais connu de ligne de montage de véhicules électriques, même si une information s’en était fait l’écho en 2017, mais c'était un samedi... 1er avril (voir liens ci-dessous)
http://chalabre24hactus.blogspirit.com/archive/2017/04/01/une-ligne-de-montage-automobile-sur-les-friches-de-t2l-et-ca.html
http://chalabre24hactus.blogspirit.com/archive/2017/04/02/une-ligne-mal-montee-et-le-poisson-ne-mord-pas.html
Vendredi 13 novembre 1987, incendie de T2L Chimie, usine de résines synthétiques
Un peu plus loin dans le reportage, une voix off explique comment « le 13 novembre 1977, l’explosion d’une partie de l’usine précipitera la fin inéluctable d’une aventure humaine et industrielle ». Cette information est illustrée par des photographies manifestement prises un 13 novembre, mais de l'année 1987, soit dix ans plus tard. Car ces images rendent compte de l’incendie qui venait de détruire non pas l'usine Canat, mais l’usine T2L Chimie. Comme évoqué dans l’article paru le lundi 13 novembre 2017 (voir lien ci-dessous)
http://chalabre24hactus.blogspirit.com/archive/2017/11/13/c-etait-un-vendredi-13.html
Cette profusion d’images, par ailleurs diffusées sans concertation ni consentement aucun, conduit son auteur à commettre une regrettable caricature de la réalité. L’initiative visant à œuvrer pour la mémoire est honorable, mais pour accomplir un travail digne de ce nom, un minimum de rigueur aurait été le bienvenu, qui aurait permis d’éviter de telles incohérences.
Par anticipation, pourquoi ne pas avoir une pensée à l'endroit de celles et ceux qui auront le loisir de visionner ce film dans dix, vingt ans ou plus, et qui pourront soutenir sans sourciller que jadis, des voitures électriques étaient assemblées sur une ligne de montage à Chalabre. Le temps aura passé, les temps auront encore changé, la mémoire pourra alors se recharger comme un simple portable.