Depuis hier, les 198 coureurs engagés au départ de la 99e édition du Tour de France, ont mis les Champs-Elysées dans leur ligne de mire. Avant cela, ils devront franchir la barrière des Alpes, puis descendre vers le sud. Et dans peu de jours, le 15 juillet exactement, le peloton en provenance du col du Portel, traversera le pays chalabrais, puis prendra la direction de l'Ariège, avant d'attaquer les premiers cols pyrénéens. L'article ci-dessous avait paru en juillet 2002, après le passage d'un peloton dominé par le team de l'US Postal. Dans l'équipe du futur vainqueur 2002, se trouvait alors l'Américain Georges Hincapie, lequel sera cette fois aux côtés de Cadel Evans, vainqueur du Tour 2011.
Un tour du Kercorb pour les as du Tour de France
Il était un peu plus de 13 h samedi lorsque Jaja, Millar, Mazzoleni et Boogard déboulaient dans le virage de l’Hôtel de France après avoir largué le gros du peloton sur les pentes de Montségur. Depuis la rue du Capitaine Danjou jusqu’au rond-point de la Croix-des-Missions et les lacets du col de Saint-Benoît, les Chalabrois et leurs invités avaient investi les bas-côtés avec prudence afin d’encourager « Les forçats de la route ».
Au passage du Mazamétain porteur du maillot à pois roulant de concert avec Millar l’Ecossais appelé à vaincre sur les boulevards biterrois, une foule bigarrée a fait monter les décibels comme jamais (photo ci-dessus). Même Roger Pingeon qui était passé en 1967 avec près de demi-heure d’avance sur ses poursuivants lors de l’étape Perpignan-Toulouse, n’avait soulevé pareil enthousiasme. Les nostalgiques des vieux tours d’antan auraient sans doute aimé entendre « Paulo la science » évoquer le croustillant épisode qui mit aux prises un certain jour de juillet le célèbre Robert Chapatte et Barthélémy Guilhem, grand chef cuisinier de l’Hôtel de France. Mais les accords endiablés des solistes de l’OPVC enregistrés par les caméras de FR3 ramenaient tout le monde au direct et cinq minutes plus tard, le train postal emmenant Lance Armstrong vers Béziers franchissait le Pont-Neuf avec la régularité d’un métronome, tractant derrière lui une chenille multicolore. La formidable parade du Tour de France 2002 venait de faire passer le grand frisson sur le pays chalabrais, grâce aux champions cyclistes et à la société du Tour de France qui peut revenir en Kercorb dès qu’elle le souhaite.
Georges Hincapie emmène le train postal sur le Pont-Neuf (photos archives, Juillet 2002. Le port du casque n'était pas encore obligatoire).