Taille, vendange, cueillette,... les aficionados du hameau en connaissent un rayon
Le vieil hameau qui excelle dans l'équilibre entre labeur et festivités, accueillait le jeudi 17 juillet dernier, une brigade de bénévoles équipés de leurs paniers d'osier (dernière génération). Très vite, les silhouettes se sont éparpillées entre des rangs irréguliers de pruniers, ces sentinelles qui veillent depuis bien longtemps sur les hauteurs de Roubichoux. Le fruit étant mûr à point, il fallait le cueillir, et Pierre avait donc battu le rappel quelques jours auparavant.
Ces prunes-là, gorgées de sucre et de soleil, ne sont pas destinées à la table, mais à une alchimie plus secrète : elles rejoindront bientôt les cuves sombres où naît, à l’abri des regards, L’Eau Bleue du Verger de Roubichoux : « Un nectar limpide aux reflets d’orage, dont les anciens disent qu’il réchauffe le cœur, rajeunit les souvenirs, et rallume dans les veines un peu du feu de juillet ».
Mais Pierre n'en dira pas plus, car le secret dort dans les carnets raturés de Papy Jeannot, lesquels font référence à son complice d’antan, Aristide Peyronnie. Et Roubichoux, le temps d’une cueillette, redevient le théâtre discret d’un savoir ancestral, transmis avec ferveur, « de la branche au fruit, du fruit à la flamme, et de la flamme au verre ».