Sous ce titre, JIEL le poète vigneron, propose un poème faisant écho à ces temps de vendanges qui depuis Roubichoux jusqu'au « Bas pays », donnent le tournis de septembre à mille pressoirs. « Et tout là-haut, la jeune vigne de la Montagne Noire n’est pas en reste, avec les premières grappes de Pinot et de Merlot, annonciatrices de belles récoltes à venir… et peut-être de bon vin ».
Vigne d’un jour pour toujours
La lumière pastel d’une aurore orangée
Caresse le vignoble engourdi qui s’étire ;
Dans la douce senteur que le zéphyr attire,
Le feuillage mouillé s’ébroue dans les rangées.
Sur le versant baigné de la lueur dorée,
Les vieux ceps tortueux exhibent par devoir
Les lourds sarments tressés, les grains charnus et noirs.
Nul n’est insensible à ces grappes adorées.
La guêpe butine sans faiblir à la tâche,
Le merle tapageur adore la fredaine,
Le sanglier gourmand profite de l’aubaine,
Avant que vendangeurs surviennent et se fâchent.
Armés de sécateurs, de grands seaux bien pointus,
Au son des cliquetis et des rires joyeux,
Malgré le dur labeur, la joie au fond des yeux,
Les coupeurs s’activent sous les branches feuillues.
Les porteurs vigoureux vont et viennent sans fin,
Ils plaisantent gaiement se donnant du courage,
Sans jamais se plaindre ni pester sur l’ouvrage
Qui bientôt donnera, jus sucrés et vins fins.
La lumière fanée du crépuscule bleu
Délaisse la vigne, dénudée sans ses baies.
La vendange du jour cajolée dans le chai,
Emplira les tonneaux du vigneron heureux.
JIEL