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C'était hier - Page 393

  • C’était hier : Les collégiens découvrent un Noël dans les tranchées

    L'article mis en ligne avait été publié dans l'Indépendant, édition du dimanche 25 décembre 2005.

    collège antoine-ponsLes élèves ont été sensibles aux paroles des Poilus (Photo archives, Décembre 2005).

    « L’issue de la guerre ne se jouera pas ce soir. Personne ne nous reprochera d’avoir posé nos fusils une nuit de Noël ». Ces paroles du lieutenant écossais Gordon sont extraites du film de Christian Carion « Joyeux Noël », que les élèves de 3e du collège Antoine-Pons étaient invités à découvrir, quelques heures avant les vacances de fin d’année.

    Cette œuvre de fiction s’appuie sur plusieurs faits qui se sont déroulés autour de Noël 1914 en certains endroits du front, et qui ont vu Allemands, Britanniques et Français, fraterniser le temps d’une courte trêve. Une immersion dans le quotidien des soldats engagés dans le conflit de 1914, qui aura permis aux collégiens de franchir les limites des versions officielles proposées par leurs manuels scolaires et de découvrir les paroles de Poilus.      

    Entre guerre et paix     Visiblement émus par les événements mettant en scène les soldats impliqués dans ces fraternisations (messe commune, match de football, enterrement collectif des morts), les potaches ont très bien relevé que la frontière sur le « no man’s land » n’était pas entre les camps, mais plutôt entre ceux qui faisaient la guerre et ceux qui voulaient qu’elle soit faite. Si le général Mangin chef d’état-major français fit confisquer les clichés montrant ces scènes, de nombreux témoignages sont passés entre les mailles de la censure. A l’image des carnets de guerre du caporal Louis Barthas, écrivant : « Qui sait ! Peut-être un jour sur ce coin de l’Artois, on élèvera un monument pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient l’horreur de la guerre et qu’on obligeait à s’entre-tuer malgré leur volonté » *.

    A la faveur d’une discussion avec Hélène Cortès leur professeur d’histoire, les élèves sont longuement revenus sur cette guerre vue par ceux qui l’ont faite, sans oublier d’évoquer le souvenir d’un chat navigant à loisir entre les lignes et qui aurait été fusillé pour intelligence avec l’ennemi. Les élèves adressent un Joyeux Noël à tous et remercient le cinéma de Lavelanet (séance spéciale), le foyer socio-éducatif et Yannick Callat principal du collège qui leur a offert « la chance d’assister à la projection ».

    * Un monument en l'honneur de ces hommes a été inauguré le 17 décembre 2005 à Neuville-Saint-Vaast (Artois).

  • La mystérieuse clef du Pont-Rouge

    L'article qui suit avait été publié sur le blog le jeudi 14 juin 2012, et pourrait répondre à l'une des deux questions posées dans le commentaire de François. Quant à l'interrogation également émise par Philippe, relative au contrôle des sautes du Chalabreil, je n'ai pas l'information. Je profite de l'occasion pour adresser de sincères remerciements aux lectrices et aux lecteurs de ce blog, et des excuses à celles et ceux dont les commentaires restent souvent sans réponse. Pour Nicole et en ce qui concerne les encarts publicitaires, j'avancerais sans trop de certitude le chiffre 10. Quant aux processions et à leurs bénéfices, il faut accorder la prime à l'espoir. Enfin, tout à fait d'accord avec Thierry, le temps ne pousse pas que les pierres.

    pont rouge chalabreLa clef de Otto

    En mai 2012, les élus réunis en séance afin de voter le budget, avaient également évoqué les projets prioritaires, au premier rang desquels la réfection de la passerelle du Pont-Rouge. Soumise à plusieurs expertises, cette voie d’accès jetée sur le Chalabreil va très bientôt faire l’objet d’une restauration complète, et ce, 126 ans après sa mise en place. C’est en effet après une décision votée en conseil municipal le 23 mai 1886, que les Chalabrois avaient vu leur commune se doter d’une passerelle métallique, créée par les Ateliers Mauguin de Paris. Le fer supplantait définitivement le bois, parce que de fortes pluies conjuguées à la fonte des neiges, avaient emporté le 28 février 1885, une très vieille passerelle en bois.

    Bien des années plus tard, lors du deuxième conflit mondial, certains prisonniers internés dans le camp de concentration établi sur l’ancienne scierie du Moulin de l’Evêque à Rivel, viendront pour ainsi dire, apporter leur pierre à l’édifice. Ces détenus politiques, utilisés comme renfort au sein des effectifs de l’usine Canat, vont en effet bâtir deux rampes d’accès permettant le passage des brouettes. Parmi ces prisonniers, Otto Löwy, Autrichien né le 30 mai 1900, à Vienne. Ce dernier tenait un journal sur lequel il avait noté comment un voisin du quai du Chalabreil, leur avait un jour offert une boîte de conserve contenant du poisson. Une fois le « festin » terminé, la clef ayant permis l’ouverture avait été noyée dans le ciment. Le 12 août 1942, Otto Löwy fut dirigé vers le camp de Drancy, avant un dernier voyage jusqu’à Auschwitz où il mourut le 30 novembre de la même année. Dans le courant des années 1990, sa famille prendra contact avec la ville de Chalabre, grâce à l’aide du consulat d’Allemagne, afin d’en savoir plus sur le parcours de l’un des leurs. Donnant par la même occasion, plusieurs informations consignées dans le carnet de Otto.  

    Le temps a passé depuis, et si le métal de la passerelle est aujourd’hui la proie de la rouille, le béton des rampes adjacentes donne lui aussi certains signes de faiblesse. Signes faibles certes, mais suffisants pour laisser apparaître une clef, que l’on devine lorsque l’on se positionne face au pont, et dos à l’église Saint-Pierre. 70 ans après, le souvenir du citoyen Otto Löwy et de ses compagnons d’infortune a ressurgi de l’oubli, grâce aux effets improbables de l’érosion. En cette année 2012, le Pont-Rouge va être restauré, par nécessité, et il est permis d’espérer que ce vestige d’humanité et de fraternité, n’ira pas se perdre dans un amoncellement de gravats.

    (Remerciements à Serge Fournié, pour l’intérêt qu’il porte à la chose historique, et pour son sens aigu de l’observation)

  • Les crues de juin 1895

    En date du jeudi 13 juin 1895, le journal Le Courrier de l'Aude rendait compte de crues exceptionnelles qui venaient de frapper Chalabre et l'ensemble de l'ouest audois. Au fil de ces lignes écrites voilà 125 ans, la notion de réchauffement climatique apparaît déjà.

    Le Courrier de l'Aude 13 juin 1895.jpg

  • C'était hier : Retour à la maison commune pour les archives

    L'article mis en ligne avait été publié dans l'Indépendant, édition du 24 décembre 2015.

    Les documents anciens du Kercorb ont trouvé une place à la hauteur de leur valeur historique, dans une pièce spécialement aménagée. 

    archives communales chalabrePhilippe Courrieu aux côtés de Jean-Jacques Aulombard et des membres de Il était une fois Chalabre (Photo archives, décembre 2015).

    Le mardi 18 avril 1995, les archives communales de la Ville de Chalabre étaient inaugurées par Jacques Montagné maire, Marie-Louise Saddier adjointe à la culture, et les conseillers municipaux (photo ci-dessous, archives Avril 1995).

    archives communales chalabre

    Egalement présente ce jour-là aux côtés de nombreux présidents d’associations, Sylvie Caucanas, directrice des Archives départementales de l'Aude (CAD), devait insister sur l’obligation d’une sauvegarde vigilante, eu égard à la valeur exceptionnelle de certains documents. Elle avançait notamment « la nécessité de n’ouvrir ces richesses que sous contrôle et accompagnement ».

    Et c’est certainement parce que ces conditions n’étaient plus réunies, que le vendredi 24 avril dernier (vingt ans après), feu vert était donné sans autre forme de procès, pour que la mémoire de la « Prima Kercorbis civitas » ne soit transférée vers le CAD de l'Aude à Carcassonne. Cette décision avait alors ému nos concitoyens, et notamment les membres de l’association « Il était fois Chalabre », qui trouvent dans ces documents, la matière nécessaire à la réalisation de leurs ouvrages.

    Au terme d’un entretien entre Jean-Jacques Aulombard, maire, une délégation de « Il était fois Chalabre », et grâce au précieux concours de Philippe Courrieu, archiviste du CAD, la capitale du Kercorb récupérait tout récemment ses précieux documents. Après la mise à disposition par la mairie d’une pièce plus adaptée avec rayonnages, les volumes ayant bénéficié d’un classement thématique, répartis dans vingt-cinq caisses, sont remontés jusqu’au deuxième étage de la maison commune. Une opération menée avec le renfort très apprécié des membres de « Il était fois Chalabre », et des employés communaux.

    Il revenait à Aurélie Subreville de rédiger l’arrêté portant règlement de consultation des documents, permise gratuitement à tout citoyen, après présentation d’une pièce d’identité valide, le lundi et le jeudi de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h.

    archives communales chalabre

    Le collège Antoine-Pons en visite au cœur de la mémoire de Chalabre, avait été guidé par Robert Roncalli et Malou Saddier

    (Photo archives Octobre 1999)