L'article mis en ligne aujourd'hui avait été publié dans l'Indépendant, édition du lundi 23 février 2004.
Marc Cros et Francis Amouroux ont uni leurs compétences.
Le promeneur qui prend en enfilade les rues Ste Ursule et St Antoine passe immanquablement devant un petit carré de terre qui a échappé plus de trois siècles durant aux assauts du bitume ou du béton. Ce petit lopin attenant à l'ancienne halle au blé partage son quotidien avec un vieux marronnier à l'ombre duquel des générations de Chalabrois refont le monde depuis l'An XIII de la République Française. Le 17 Thermidor de cette année-là, le conseil municipal de Chalabre doit délibérer à la demande de monsieur le Préfet « sur les moyens à prendre pour faire rentrer dans la propriété communale, les portions de la place publique dont quelques particuliers se seraient emparés ».
Ces particuliers sont MM. Bruyères-Chalabre et Subreville, mais l'assemblée fait aussitôt apparaître que Monsieur Bruyères-Chalabre occupe cette place de droit, son père ayant acquis ces lieux en 1776 et 1777, sauf « douze pans (pouces) en carré de sol, qui furent inféodés à feu Maguelone, boucher, et dont jouit Monsieur Antoine Subreville ».
Le surlendemain (19 thermidor), les possesseurs sont convoqués pour donner leur sentiment : Le Sieur François Jean Bruyères réplique que lui et sa famille ont toujours possédé la place entière tandis que Antoine Subreville défend ses droits de propriétaire des « 12 pans en carré » et sa possession légale d'un banc.
Une enquête « commodo et incommodo » faite par le juge de paix du canton montrera qu'il n'y a pas dans la commune, de local « plus commodément et plus avantageusement placé pour l'établissement d'une place et d'une halle publique ». Et le 14 janvier 1824 en séance extraordinaire, le conseil municipal de Chalabre acquiert la propriété de la future halle au blé pour la somme de 8.000 francs.
Cette brève incursion dans le passé que l'on doit aux précieuses recherches effectuées dans les archives communales par Marie-Louise Saddier (cf. « Il était une fois Chalabre » Tome IV), démontre que l'intérêt du plus grand nombre prime en toute circonstance. Et si le banc qui appartint jadis à Monsieur Antoine Subreville a aujourd'hui disparu, il reste toujours ses douze pans en carré de sol.
Douze pouces qui allaient être délimités en février 2004 par un ouvrage conçu grâce aux talents de Marc Cros et Francis Amouroux (aujourd'hui retraité), employés de la commune qui avaient uni leurs compétences pour une réalisation digne de spécialistes en ferronnerie d'art. L'occasion de renouveler de sincères félicitations à ces deux maîtres-artisans.
Ce qui était un tour de force parfois, mais toujours rendu possible grâce au concours et à la compréhension de son épouse Raymonde, que les intervenants ont chaleureusement félicitée et remerciée. En sa qualité de nouveau retraité, Claude recevait de la part de ses collègues, un superbe trophé en bronze symbole de dévouement, et Raymonde, se voyait offrir un très joli bouquet de fleurs. L'embarras dans lequel semblait se trouver soudainement le chef de corps Alain Cayrol en intrigua plus d'un : et pour cause, le VTT qu'il était prévu d'offrir à Claude n'ayant toujours pas été livré, une promesse de cadeau sur l'honneur s'imposait. Amusé mais visiblement ému, Claude Fernandez a tenu à remercier l'assemblée et a convié la grande famille des soldats du feu à prendre avec lui le verre de l'amitié. En lui adressant à notre tour toutes nos félicitations, nous souhaitons à Claude une longue et paisible retraite.
Après vingt-quatre années de dévouement et de service rendus à la collectivité au sein de l'équipe du centre de secours Jean Cabanier, Claude Fernandez vient de raccrocher la tenue de cuir, faisant ainsi valoir ses droits à une retraite bien méritée. Les sapeurs-pompiers étaient rassemblés dimanche autour de l'adjudant-chef Alain Cayrol pour fêter l'événement au cours d'une sympathique réunion marquée par la présence de très nombreux anciens. Prenant tour à tour la parole, MM. Alain Cayrol, chef de corps, et Jacques Montagné, premier magistrat, ont témoigné leur reconnaisance et leur admiration à l'adresse de Claude Fernandez qui 24 années durant, a su parfaitement concilier ses obligations professionnelles avec les contraintes du volontariat.