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C'était hier - Page 604

  • Elle était là depuis 1833…

    Cheminée Cazal.JPGDans un grand fracas à peine étouffé par un nuage de poussière blanche, la cheminée de l'usine Garrouste s'est majestueusement effondrée, entraînant dans sa chute la couronne qui trônait fièrement depuis 165 ans dans le ciel du Kercorb.

    C'était en 1999 et c'était il y a dix ans, mais la silhouette de la dernière cheminée continue à se profiler à l'horizon des Petites Pyrénées. En pays chalabrais comme en d'autres lieux, l'âge d'or de la chapellerie a vécu, seuls quelques vestiges subsistent encore çà et là qui rappellent l'activité florissante mais lointaine de la cité. Erigée en 1833 au Cazal Ste Marie, cette flèche dressée vers le ciel se reflétait dans un canal qui fut en son temps une réserve extraordinaire de truites et d'écrevisses.

    Réfractaires depuis deux siècles ou presque, les briques rouges ont finalement dû se soumettre aux impitoyables coups de boutoir de la pelleteuse.  

    Un pan de mur est tombé

    Si vous passez dans la rue du Presbytère, ne cherchez pas cette façade, vous perdriez votre temps. Seuls les plus anciens entendent encore la paire de boeufs menée par Albert Galaup, rentrer à la nuit tombée pour se repaître d'un repos amplement mérité au pied des « grepios » abondamment fournies en fourrage. Le négociant en grain et fourrage Albert Galaup, père de Juliette Danjou, que les patients du docteur Emmanuel Anduze ont très bien connue, cèdera plus tard l'édifice à Julien et Marie Faure qui installeront là leur négoce en bois et charbon. A l'automne 1993, les pierres sont parties, emmenant avec elles un peu de l'histoire du Quai du Chalabreil.Parking Presbytère.JPG 

    La rue du Presbytère, telle qu'elle n'est plus.

  • «L’Echo du Kercorb», bulletin paroissial

    bulletin interparoissial.JPGVers le milieu des années 1950, le comité interparoissial du Kercorb éditait « L'Echo du Kercorb », bulletin bimestriel sur lequel était consigné le quotidien des paroissiens de Rivel, Ste Colombe, Puivert et Chalabre. Voici quelques extraits du bulletin n° 6 publié en décembre 1950.

    Le 26 octobre 1950, le père Jean-Marie Parrenin avant de partir en Angleterre tient à saluer sa famille et Chalabre. La paroisse le voit avec plaisir célébrer la messe de 7h 30. Le 3 décembre de la même année, solennité en l'honneur de la bienheureuse Anne-Marie Javouhey. Son excellence Monseigneur l'Evêque préside, Mgr Rivière officie. Trente ecclésiastiques entourent les prélats. Le Révérend Père Meunier supérieur de Notre-Dame de Marceille parle à la Grand-Messe et M. le Chanoine Pont à Vêpres. Le choeur paroissial et la schola du Petit séminaire de Castelnaudary exécutent les chants aux deux offices. La foule des grands jours remplit l'église St Pierre. Mgr l'Evêque termine la journée par la visite de l'école tenue par les soeurs de St Joseph.  

    Ste Cécile à Rivel : le 22 novembre a été solennellement célébrée en notre église, la fête de la patronne ardemment aimée de Rivel. Nous avons noté la présence de MM. les doyens de Chalabre et d'Axat, de l'abbé Pic et de M. l'abbé Latorre, curé de Puivert. La chorale exécuta la messe de Gounod et deux fort belles cantates en l'honneur de la Sainte. Substancielle allocution de M. le chanoine Fourtanier.

    La foire fut gratifiée d'une belle journée. Aussi les marchands forains arrivèrent nombreux. Au foirail quelques arrivages mais peu de transactions. Le carré des porcs était bien assorti, mais le marché fut à peu près nul. Par contre, succès pour la volaille notamment les oies et canards, très vite enlevés.

    La rentrée à Ste Colombe : ils avaient belle allure nos gosses en ce clair matin du 1er octobre. Allure de quelqu'un qui « va remettre ça...et comment ! » Et l'on a dû mettre des rallonges à l'école et au catéchisme. Puissent-ils apprendre ici et là qu'ils sont appelés à vivre ardemment.

    Patronage.JPG

    Une journée au patronage, avec Soeur Marie de Nazareth (3e rang sur la droite).

  • C'était hier : Les clefs de la ville ornent l'ancienne halle au blé

    Le promeneur qui prend en enfilade les rues Ste Ursule et St Antoine passe immanquablement devant un petit carré de terre qui a échappé plus de trois siècles durant aux assauts du bitume ou du béton. Ce petit lopin attenant à l'ancienne halle au blé partage son quotidien avec un vieux marronnier à l'ombre duquel des générations de Chalabrois refont le monde depuis l'An XIII de la République Française. Le 17 Thermidor de cette année-là, le conseil municipal de Chalabre doit délibérer à la demande de monsieur le Préfet «sur les moyens à prendre pour faire rentrer dans la propriété communale, les portions de la place publique dont quelques particuliers se seraient emparés».

    Ces particuliers sont MM. Bruyères-Chalabre et Subreville, mais l'assemblée fait aussitôt apparaître que Monsieur Bruyères-Chalabre occupe cette place de droit, son père ayant acquis ces lieux en 1776 et 1777, sauf « douze pans (pouces) en carré de sol, qui furent inféodés à feu Maguelone, boucher, et dont jouit Monsieur Antoine Subreville».

     Le surlendemain (19 thermidor), les possesseurs sont convoqués pour donner leur sentiment : Le Sieur François Jean Bruyères réplique que lui et sa famille ont toujours possédé la place entière tandis que Antoine Subreville défend ses droits de propriétaire des « 12 pans en carré » et sa possession légale d'un banc.

    Une enquête " commodo et incommodo" faite par le juge de paix du canton montrera qu'il n'y a pas dans la commune , de local «plus commodément et plus avantageusement placé pour l'établissement d'une place et d'une halle publique». Et le 14 janvier 1824 en séance extraordinaire, le conseil municipal de Chalabre acquiert la propriété de la future halle au blé  pour la somme de 8.000 francs. 

    Cette brève incursion dans le passé que l'on doit aux précieuses recherches effectuées dans les archives communales par Marie-Louise Saddier (cf. « Il était une fois Chalabre » Tome IV) démontre que l'intérêt du plus grand nombre prime en toute circonstance. Et si le banc qui appartint jadis à Monsieur Antoine Subreville a aujourd'hui disparu, il reste toujours ses douze pans en carré de sol.

    Halle aux Blés.JPG

    Douze pouces qui allaient être délimités en février 2004 par un ouvrage conçu grâce aux talents de Marc Cros et Francis Amouroux (aujourd'hui retraité), employés de la commune qui avaient uni leurs compétences pour une réalisation digne de spécialistes en ferronnerie d'art. L'occasion de renouveler de sincères félicitations à ces deux maîtres artisans (photo).  

  • C'était hier : Les dix ans de la stèle de la Première armée

    Rhin et Danube : Il y a dix ans, les anciens honoraient le maréchal de Lattre de Tassigny.

    Le 24 avril 1945, Colmar célébrait l'alliance des deux fleuves franchis par la 1ère armée au cours du dernier mois de guerre en terre allemande. Voilà donc 64 ans que le général de Lattre de Tassigny employait pour la première fois le terme Rhin et Danube pour désigner l'armée française.

    Le 24 avril 1999, Chalabre avait rendez-vous avec l'histoire en accueillant le 53e congrès départemental des « Rhin et Danube ». Reçus par les membres de la section chalabroise et leur président Georges Pendariès, les anciens de la 1ère armée française ont rendu un hommage appuyé au chef « qui les a conduit à la victoire sur le nazisme », aux compagnons d'armes disparus ou blessés dont le sacrifice a permis à la France de retrouver sa liberté et son honneur. Aux côtés de Georges Pendariès et Raymond Vincent Chésa président départemental, avaient pris place les autorités civiles et militaires, MM Jacques Montagné maire de Chalabre et conseiller général représentant Marcel Rainaud, Blanchi délégué national, J.M. Roquefort, A. Andrieu, A. Séjalon, V. Albas, A. Alquier, M. Bourgeois, présidents des sections audoises, le colonel du DMD de Carcassonne, le colonel Marius Olive, l'adjudant Jacques Escande et le capitaine de gendarmerie Mahé ainsi que tous les porte-drapeaux.Anciens Stèle Rhin & D .JPG

    En avril 1999, les "Rhin et Danube" autour de la stèle fraîchement inaugurée.

     Le souvenir des disparus aura dominé l'essentiel des débats au cours desquels les termes mémoire et avenir auront souvent été associés. En souhaitant la bienvenue aux congressistes, Jacques Montagné  soulignait combien il était fier et heureux d'accueillir à Chalabre les glorieux anciens de la 1ère armée : « Vous savez en effet que cette partie de la terre d'Aude a été très engagée dans la résistance contre l'occupant allemand. Notre mémoire collective est encore vivante. Ici plus qu'ailleurs nous connaissons le prix de la vie, le prix du sacrifice. Chacun de nous, lorsqu'il traverse la nature, nos forêts, nos sentiers, sait qu'il a un peu rendez-vous avec l'Histoire ».

    Mai 99 Rhin & D I.JPGPrécédés par les porte-drapeaux et la musique de l'harmonie mirapicienne, les combattants de la liberté se sont ensuite rendus au monument aux Morts où ils ont rendu hommage à leur camarade Christophe Martin et aux victimes de toutes les guerres, avant de dévoiler une stèle érigée à la mémoire du maréchal de Lattre de Tassigny et de ses hommes. Après le salut aux drapeaux rendu par le piquet d'honneur du 4e R.E, René Subreville recevait des mains du colonel Olive la médaille de guerre 1939-1945. Une magistrale interprétation du Chant des Partisans et de l'Hymne à la Joie par la chorale Eissalabra, et la lecture de l'ordre du jour n° 9 par les élèves du collège Antoine Pons venaient clôturer une cérémonie empreinte d'émotion.

    Depuis ce dimanche d'avril 1999, les anciens de la Première armée déplorent la disparition de leurs compagnons Jean Boussioux, Aimé Manens, Georges Pendariès, Louis Amat et Marcel Ancin.