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C'était hier - Page 603

  • Football : Rouvenac 1 - Chalabre 1

    Souvenirs, souvenirs.

    Ce jour-là et comme à leur habitude, les sportifs du Kercorb avaient hardiment enfourché leur bicyclette afin de basculer de l'autre côté du redoutable col des Tougnets où les attendaient les footballeurs de Rouvenac. C'était un dimanche après-midi de l'année 1941 et cette affiche aujourd'hui improbable s'était soldée par un résultat nul, un partout. Le but du jour pour les jeunes Chalabrois avait été signé par Paul Lagarde, frère de Lucette Théron et parfait homonyme de notre Occitan de la rue Ste Anne. Ces jeunes gens n'étaient alors engagés dans aucune compétition officielle, seul le plaisir de courir derrière un ballon les motivaient. Après la guerre, certains allaient choisir une autre voie, définitivement gagnés par la passion du ballon ovale. Ce sera le cas de Sylvain Saurel, dit "Fioulette", ou de Roger Raynaud baptisé le "Ravageur" par ses amis treizistes, et qui s'illustrera notamment sous le maillot jaune et noir de l'A S Carcassonne XIII. D'autres connaîtront une destinée tragique, à l'image de Christophe Martin, tué en mars 1945 lors du franchissement du Rhin à Obenheim, et de Roger Caux, mutilé à la bataille de Rastatt, dans la partie orientale de la plaine du Rhin.     

    En un peloton étroitement soudé à l'aller comme au retour, armoire à pharmacie sur le porte-bagages, ces jeunes footballeurs ne se déplaçaient jamais sans la compagnie de fidèles supporters, invités à poser avec eux devant l'objectif.

    Debouts de gauche à droite : Jeannot Rey, Roger Tanière, Jules Vernet ? (à demi caché), Joseph Biart, Roger Caux, Paul Lagarde, René Berland, Roger Raynaud, Christophe Martin, Sylvain Saurel.   

    Accroupis : Justin Navarro, Charles Franzone, Louis Amat.

    Assis : Yves Fournès, Louis Bauzil, Jean Carbonne, Auguste Jaud, Emile Pous.   

    Foot 1941.JPG

    Le onze chalabrois et ses supporters.

  • C’était au temps des grands prix cyclistes

    Remise Prix Bâtisse Course.JPGDe gauche à droite : Lolo Mazon, Antoine Prior (coureur du Tour de France), Simone Bénet (épouse de Roger Raynaud), Fernand Prior (vainqueur du jour) et Juliette Bousquet (épouse Jacques Roques). 

    Il tenait une place privilégiée dans le programme des fêtes de l'Ascension et c'était un rendez-vous très prisé par les Chalabrois et leurs voisins, le grand critérium cycliste organisé par le Vélo-club-espérazanais drainait toujours les foules. C'était l'un des temps forts d'une fête locale autrefois prestigieuse et il se déroulait le samedi après-midi.

    Dans son riche et brillant recueil de souvenirs, l'ami Robert Roncalli raconte comment le départ avait lieu sur le Cours National, devant le café Tournois. Les coureurs descendaient le Cours Sully pour franchir le pont du Blau avant de prendre la direction de Rivel, au pied du col du Boyer. Ils se laissaient ensuite glisser jusqu'à Puivert puis Villefort, avant le retour à Chalabre par la métairie de la ville, un circuit à couvrir dix foix.

    « Il y a des vélos devant tous les cafés, les entraîneurs expliquent des tactiques à leurs poulains, des soigneurs font des massages, des connaisseurs examinent les mécaniques, soupèsent les bicyclettes, comparent le nombre de dents des pignons et des plateaux, s'émerveillent des progrès du matériel dans cette discipline sportive. Les haut-parleurs, devant le café de la Liberté appellent tous les engagés pour la remise des dossards ». Comme si vous y étiez, tant les souvenirs d'enfance de Robert sont intacts. Il se souvient aussi de José Martinez, ce coureur d'Espéraza redoutable spécialiste du sprint vainqueur à plusieurs reprises à Chalabre.

    Col du Boyer Course.JPGLes coureurs vont basculer au sommet du col du Boyer.

    Nous sommes au mois de mai 1943 et l'arrivée du critérium a été jugée sur la ligne droite de la Bâtisse, victoire en solitaire de Fernand Prior, brillant champion audois. Dans la foule qui ovationne les rois de la petite reine, le petit Robert Roncalli ne perd rien du spectacle.

    Robert Roncalli n'a rien oublié de son enfance en Kercorb, retrouvez ses souvenirs et le quotidien chalabrois d'après-guerre dans le Tome III de l'association « Il était une fois Chalabre », édité en novembre 1997 (disponible en mairie Cours Sully, chez Bernard Boffy Cours d'Aguesseau et José Sanchez Cours Docteur Joseph Raynaud). 

             

  • Les quinze ans du stade intercommunal

    Article paru dans l'édition de l'Indépendant du vendredi  30 septembre 1994

    Un stade à la dimension du canton

    stade.JPGLe canton de Chalabre a vécu une fin de semaine doublement placée sous le signe de l'engagement  sportif, et si le 24 septembre était proposé par le ministère de la Jeunesse et des Sports pour une journée de sensibilisation et de découverte, le district de développement du Chalabrais proposait pour sa part la mise en service officielle du nouveau stade route de Lavelanet. L'inauguration d'une structure et d'une surface qui n'a rien à envier à certains gazons britanniques s'est déroulée en présence de Jacques Montagné maire de Chalabre, président du district et conseiller général, entouré de MM. Raymond Courrière président du conseil général de l'Aude, Jean-Paul Dupré, député-maire de Limoux, Jacques Talmier, trésorier de la fédération française de rugby à XV, Jean-Claude Baqué pour le comité Midi-Pyrénées, Aldo Quaglio international maintes fois capé, Olivier Carbonneau champion de France en titre avec ses équipiers du Stade Toulousain. Etaient également présents les élus du canton dont le rôle déterminant devait être mis en exergue par le président du district.

    Cette année inaugurale a fourni l'occasion de revoir aux abords d'un lieu riche en souvenirs, les représentants de plusieurs générations de sportifs chalabrois venus fouler du bout des pieds « la moquette du paradis ». Un brin de nostalgie se lisait dans les yeux des vétérans François Lopez et Georges Escande, qui évoluèrent avant les années 1940 sur cette propriété privée mise à la disposition des sportifs du Kercorb par les Comtes de Mauléon. Lesquels donnèrent aussi leur nom au premier terrain de sport chalabrois. Six décennies plus tard, un rêve impossible prend forme grâce à l'efficacité de l'intercommunalité. A l'instar de la Juventus de Turin qui a son « estadio comunale », le Chalabrais possède désormais son « stade intercommunal ».

    Les travaux d'aménagement confiés à l'entreprise  catalane « Paysage synthèse » du Soler ont été réalisés sur une période de trente jours et les techniques utilisées font l'objet d'un brevet français qui s'exporte pour le mieux vers le Canada, l'Italie, la Suisse et même l'Angleterre, ce qui constitue une réelle performance. Seule petite ombre au tableau, qui devrait se dissiper très rapidement, l'enracinement actuel du gazon n'est que de 7 à 8 cm, footballeurs et rugbymen devront par conséquent rester encore un peu dans les starting-blocks.            

    La prochaine réunion de travail du District de développement du Chalabrais devrait permettre de donner le nom de Lolo Mazon, fidèle serviteur du rugby et du sport trop tôt disparu, à ce nouveau et superbe terrain de sport.          

  • La table oubliée

    Table Orient.JPGComme un livre ouvert sur les pics pyrénéens.

    Ils sont certainement très nombreux à passer sans la voir, juste comme si elle n'existait pas, elle qui depuis bientôt cinquante ans aiguille l'oeil du promeneur en direction des premiers contreforts de notre belle chaîne pyrénéenne. Erigée au sommet du col du Bac sur les terres du domaine d'En Roques, la table d'orientation est née au début des années 1960 de la volonté des responsables du syndicat d'initiative du Chalabrais, présidé alors par Yves Fournès.

    Prévue dans un premier temps pour être érigée sur les hauts de Piccolordy, la table sera finalement installée sur une parcelle appartenant à l'époque à un Puivertain bien connu en Kercorb, Félix Cathala. Maîtres d'oeuvre pour la bonne cause, Yves Fournès, Guy Huillet, Victor Teisseire, Henri Contestin et Robert Cabannes monteront patiemment tous les matériaux nécessaires à la construction d'une table en marbre d'Italie sur laquelle figurent tous les pics voisins du Maladetta, du Roc Blanc et du Saint Barthélémy.      

    Seule ombre au tableau, l'accès à la table n'est malheureusement plus indiqué au randonneur de passage, les panneaux d'origine n'ayant pas résisté à l'usure du temps.