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Fêtes - Page 14

  • Carnaval d’hier : Le jour où Badaluc IV sauva sa tête

    En ce jour de mars 1955, fait exceptionnel, le prince de l'éphémère ne fut pas brûlé en place publique. On vous explique pourquoi.  

    badaluc 1955Sa Majesté Badaluc IV : un extra-terrestre aux portes de la ville (Photos archives, Maurice Mazon, mars 1955).

    Cette année là, sa Majesté Badaluc IV ne brûla pas. Les archives relatives à ce milieu de siècle dernier n’étant pas encore déclassifiées, comment rétablir les faits et expliquer cette entorse carnavalesque faite à la tradition ? Si l’on s’autorise une brève incursion dans le temps, il apparaît que le 13 mars 1955, les cours chalabrois sont en liesse et la cité du Kercorb se retrouve transportée vers un monde des plus futuristes. Les acacias de l’avenue du Pont-Neuf sont presque de trop, et gênent la foule qui se presse autour d’un étrange visiteur tout de fer vêtu. Il arbore par ailleurs une kyrielle de rivets à faire pâlir les boutiquiers tenant la quincaillerie ferronnerie de la rue du Bassin.

    badaluc 1955

    Francis Pratx est au volant, Badaluc et son escorte motorisée partent à la rencontre des Chalabrois 

    A la lecture des quelques rares photos d’époque, il est permis de penser que la cour de la ferme la Sigalière a été le point de chute de celui que certains qualifieront d’extra terrestre. Affirmations qui ne seront jamais démenties par les notables chargés de le recevoir, Louis Amat, Victor Baro, René Berland, Roger Giroud, Yoyo Huillet, Francis Pratx et Jean-Joseph Romero. Cette année là donc, fait exceptionnel, le prince de l'éphémère ne fut pas brûlé en place publique. Avait-il bénéficié de l’improbable mansuétude d’un tribunal exhibant à sa tête un procureur sorti de la naphtaline une fois l’an et autour de Mardi-Gras ? Avait-il réussi à s’échapper vers on ne sait quel cosmos et par on ne sait quel artifice astronautique ?

    badaluc 1955

    Musique et grosses têtes accompagnent l'illustre invité

    Carcassus V sacrifié     En réalité, il existe bel et bien une réponse à ces deux questions, apparue à la lumière d’un document récemment publié. Sa Majesté Badaluc IV ne brûla pas, non pas parce que sa combinaison était insensible à la chaleur, mais tout simplement parce qu’elle avait rendez-vous quelques jours plus tard à la préfecture de l’Aude, invitée par le comité du carnaval de Carcassonne. Le Badaluc chalabrois défilera ainsi le long des allées Davilla et Iéna (photo ci-dessous), emmené par la musique du Réveil Carcassonnais, avant d’assister en silence au supplice de Carcassus V, son alter ego, condamné, lui, au bûcher (Source Martial Andrieu).

    badaluc 1955

    Badaluc IV s'offre une sortie sur les boulevards de Carcassonne

    Crédit photo Martial Andrieu

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    Le cortège s'engage sur le cours d'Aguesseau

    Photos Maurice Mazon

    badaluc 1955

    Une pause aux abords du pont du Blau

    badaluc 1955

    Le comité d'accueil

    Victor Baro, Roger Giroud, Louis Amat, René Berland, Jean-Joseph Romero, Francis Pratx et Yoyo Huillet

  • C’était hier : Carnaval : Badaluc le XXXIXe va franchir les Pyrénées

    L’article mis en ligne avait paru dans l’Indépendant, édition du samedi 3 février 2007.

    badaluc 2007L’équipe chargée de ficeler le protocole attend le feu vert du vétérinaire (Photo archives, janvier 2007).

    Il aura suffi d’un hiver en pointillé pour que sa majesté Carnaval décide d’abandonner son cocon douillet. Lassée par un rituel qui l’oblige à observer un cycle d’hibernation de 363 jours sur 365 ou presque, sa majesté Badaluc le XXXIXe de la dynastie rendra visite au Kercorb les 3 et 4 mars prochains. Ses émissaires venus d’Aragon et Castille ont déjà rencontré les personnalités qui comptent, seul manque le cachet du zootechnicien. Une paille selon les dires et les indiscrétions glanées ici ou là. Prince de l’éphémère, adepte du chignon et ambassadeur de la véronique, Badaluc le XXXIXe du rang sera accueilli à bras ouverts et en musique, ce qui est plus facile à dire qu’à faire, par les solistes de l’OPVC.

    Pour l’heure, les Chalabroises et les Chalabrois sont invités à coucher une date sur leur calepin, quitte à faire une entorse à l’immuable fête des grands-mères. Rendez-vous est fixé sous la Halle aux Blés, le samedi 3 mars dès 17 h 30, pour accueillir comme il se doit l’illustre visiteur mais aussi et surtout pour être aux premières loges afin d’immortaliser l’événement. Les éternels retardataires ne viendront pas se plaindre, car il faudra certainement jouer des coudes, tout le monde ne pourra pas être sur la photo.     

  • C’était hier : Le traîneau du Père Noël à l’école maternelle

    L’article mis en ligne avait paru dans l’Indépendant, édition du 1er janvier 1997.

    école louis-pergaud chalabreL’école Louis-Pergaud a accueilli un illustre voyageur (Photos archives, décembre 1996).

    Ils attendaient sagement mais ils avaient du mal à dissimuler leur impatience, les enfants des classes maternelles accompagnées par Mmes Nicole Boussioux et Noëlle Candille leurs maîtresses, ont eu le grand bonheur d’accueillir dans une école magnifiquement décorée, le grand et généreux patriarche drapé dans sa belle houppelande rouge. Après s’être assuré que tout ce petit monde avait été très sage, le Père Noël a procédé à la distribution des cadeaux devant des bambins impressionnés et radieux. De nombreux parents et grands-parents qui s’étaient joints à cette petite fête ont pu apprécier les talents de nos petits chanteurs, qui ont interprété un magistral et traditionnel chant de Noël. Avant de profiter d’un excellent goûter, petits et grands n’ont pas manqué d’admirer une très belle et très fidèle reconstitution de l’église Saint-Pierre de Chalabre. Une œuvre réalisée et offerte à l’école maternelle par notre jeune concitoyen Antonio Matas, auquel nous adressons nos félicitations.

    école louis-pergaud chalabre

    L'oeuvre d'Antonio Matas est aujourd'hui visible à l'ancienne salle du conseil municipal

    école louis-pergaud chalabre

    Des enfants sages avec Nicole Boussioux, leur chef de coeur

    école louis-pergaud chalabre

    Aux côtés de Noëlle Candille, les petits écoliers essaient de gérer leur impatience 

    école louis-pergaud chalabre

    école louis-pergaud chalabre

  • Le sapin de Noël

    Avant que la magie de Noël ne cède la place à la frénésie du Nouvel An, un joli conte plein d'espoir, proposé par CC.

    Le sapin de Noël

    conte de noël« Noël était passé depuis une semaine, la neige dans les rues était encore là, je marchais lentement quand soudain j’entendis comme un gémissement au bord de ce chemin. Ces cris que j’entendais me semblaient presque humains, et c’est alors que là, à quelques pas de moi, dans le fond du fossé qui bordait cette route, je vis un tas d’ordures, des papiers de noël aux tons multicolores, des cartons d’emballage, et même quelques restes du repas de la fête.

    Je me suis approché, et là soudain j’ai vu une petite branche d’un sapin de noël, enseveli et meurtri sous ce gros tas d’ordures. Au plus haut de l’arbuste était restée encore une petite étoile. Quand je l’ai regardé, j’ai cru à un miracle, deux petits yeux mouillés qui fixaient mon regard et une petite voix enfantine et plaintive me parlait lentement, alors tout doucement de mes deux bras vaillants, je sortis le sapin et l’emmenais chez moi.

    Les branches tout à coup redressèrent leur port, et soudain le petit résineux de trois ou quatre années se mit à me parler de sa plus tendre enfance.

    J’étais heureux là bas, en haut de la forêt où nous vivions ensemble, mes parents, mes amis et tous mes bons copains, très jeunes comme moi. Quand le printemps venait, la mousse repoussait au pied de nos racines, même les fleurs sauvages aux couleurs chatoyantes sortaient de ça et là, des petits écureuils sautaient de branche en branche, cherchant l’arbre idéal pour y faire leur nid. Lorsque les jours plus longs nous annonçaient l’été, les rayons de soleil qui transperçaient nos branches nous permettaient à tous de refaire les pousses pour l’année qui venait.

    Quand l’automne était là, tous nos amis les arbres revêtaient leurs habits aux couleurs magnifiques, le rouge et le vermeil, le blond des châtaigniers, qui pour remercier notre mère nature, nous faisaient un tapis de succulents marrons, que les gens du village se faisaient un plaisir de venir ramasser. C’était aussi le temps où venaient en grand nombre tous les gens du pays, munis d’un bon couteau et d’un panier d’osier pour cueillir tous ces cèpes, rousillous et bien d’autres, souvent sortis de terre dans le cours de la nuit. C’était un vrai bonheur de les regarder faire.

    Après quelques semaines, le froid vif arrivait. D’abord quelques flocons tourbillonnaient  en haut de la cime des arbres, et puis c’est à grands pas que l’hiver s’annonçait. La neige tombait drue, nos parents bien plus grands et surtout bien plus hauts, nous faisaient comme un toit de leurs branches écartées, pour alléger le poids de la neige trop lourde, qui nous faisait pencher la tête vers le sol.

    Que c’était beau l’hiver, cette blancheur extrême qui nous recouvrait tous d’un joli manteau blanc, faisait de la forêt un si joli tableau, que l’on revoit souvent sur les cartes postales, quand arrivent les fêtes de la nouvelle année.

    Le cœur me fait très mal en pensant à ce jour quand Noël arrivait. De très loin tous ensembles nous avions entendu le bruit de ces moteurs assassins et meurtriers tronçonnant de partout sans aucune pitié et coupant sans relâche les sapins pour Noël. Quand ils vinrent vers moi, j’ai regardé le ciel une dernière fois, et j’ai vu mes parents, leurs yeux étaient remplis de larmes de tristesse, essayant tous les deux dans un ultime effort de protéger l’enfant qui était à leur pied, mais sans pitié la chaîne de cette tronçonneuse me partageât en deux et je tombai à terre. Ces hommes sans scrupules me prirent et me jetèrent sur le tas de sapins mutilés comme moi, nous faisant ressembler aux cadavres gisant sur un champ de bataille.

    Enfin ce fut ce jour où je me suis retrouvé près d’une cheminée dans une grande pièce, une table garnie de mille victuailles me laissant présager le festin de Noël. Des mains douces et légères m’avaient garni de boules multicolores, de guirlandes aux couleurs qu’on ne peut définir, et de mille bougies sur mes frêles aiguilles. Au plus haut de ma tête, on y a mis une étoile et au pied de mon tronc mutilé, on posa alors un grand nombre de cadeaux. Et puis lorsque la fête fut hélas terminée, on me déshabillât et on me jetât là bas, sous ce gros tas d’ordures.

    C’est peut être le Dieu, celui de la forêt qui me poussa ce jour là sur ce chemin de terre où je t’ai ramassé. Quelques frêles racines qui avaient repoussé laissaient croire au miracle. Ca fait plus de trente ans que je t’ai replanté, au milieu du grand champ, tout près de ma demeure, et chaque année quand vient la veille de Noël, ton corps majestueux brille de mille feux, et de tout le pays et des contrées voisines, les gens viennent te voir et même se prosterner. C’est des millions d’étoiles qui brillent de partout faisant comme un soleil illuminant le ciel, des boules par centaines pendent le long des branches, et des guirlandes aux couleurs des plus beaux arcs-en-ciel retombent en cascades. Dans le champ tout entier sortent d’un peu partout des roses de Noël te faisant un parterre d’une immense beauté.

    Merci à toi sapin, merci de me donner chaque année à Noël les plus beaux des cadeaux que l’on puisse m’offrir, amour, respect et fraternité. Sache que grâce à toi, dans toute ta forêt, aucun petit sapin n’a été recoupé pour le jour de Noël.

    Et depuis ce jour là, chaque année pour Noël, des sapins en plastique font partie de la fête, vous laissant vivre en paix dans vos belles forêts,  pour que pour vous aussi, Noël soit jour de fête ».

    C C