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jiel - Page 19

  • Bobine de ma vie

    Avec l'arrivée du mois de décembre, déjà, JIEL est de retour et propose une évocation du temps qui passe. Laquelle ne devrait pas laisser insensibles les soixantenaires de l’année 2020, que l'état-civil indique nombreux en Chalabrais. Ils se reconnaîtront certainement, même un peu.

    jiel,bobine de ma vie

    Bobine de ma vie

    Dans une rue étroite et pleine de vie

    Je découvre le monde et son lot de folies

    Entre soeurs aimantes et parents ravis

    Tout est si simple dans mes rêves jolis

     

    Et l’eau coule sous le pont vieillissant

    Je regarde tourner le monde impuissant

    Que les vieux sont jeunes quand on a dix ans

     

    L’amour s’empare de mon être fragile

    Insouciance coupable d’avenir prometteur

    Nul ne peut m’écarter d’une si jolie fille

    Dans tes yeux enjôleurs je dépose mon coeur

     

    Et l’eau coule sous le pont vieillissant

    Je regarde tourner le monde impuissant

    Que les vieux sont cons quand on a vingt ans

     

    Nous avons su construire le plus bel écrin

    Pour y déposer nos bijoux de bonheur

    Cet amour sans limite qui jamais ne prend fin

    Notre vraie richesse nos uniques valeurs

     

    Et l’eau coule sous le pont vieillissant

    Je regarde tourner le monde impuissant

    Que les vieux sont sages quand on a trente ans

     

    Confort d’existence et métier inquiétant

    Mes limites physiques déjà atteintes

    Un jour tout se transforme devient différent

    Je navigue serein entouré et sans crainte

     

    Et l’eau coule sous le pont vieillissant

    Je regarde tourner le monde impuissant

    Que les vieux sont curieux quand on a quarante ans

     

    L’expérience s’affirme et s’invite sous mon toit

    L’entourage ne voit plus qu’elle à travers moi

    Suis-je vraiment le même ou un être sans foi

    Je m’efforce de paraître pour cacher mon émoi

     

    Et l’eau coule sous le pont vieillissant

    Je regarde tourner le monde impuissant

    Que les vieux sont heureux quand on a cinquante ans

     

    Les rides se creusent mes paupières s’affaissent

    Seuls les regards d’amour embellissent les ombres

    Je ne crois plus en moi qu’à travers la jeunesse

    Je vous ai tant aimé dans ma vie sans encombre

     

    Et je me penche sur le pont vieillissant

    Je regarde sombrer le monde impuissant

    Que les vieux sont vieux quand on a soixante ans

    JIEL

  • Des poèmes et des remerciements

    jieljielAprès la publication de quatre poèmes mis en ligne tout dernièrement, l’ami JIEL « souhaite pouvoir remercier ceux qui ont consacré quelques minutes de leur temps à la lecture de ses strophes ».

    Derrière le voile d’un humble anonymat, de nouveaux textes nous sont parvenus, qui seront très bientôt présentés.

  • Le puits, un poème de JIEL

    Il y avait là une très grande fabrique de savon noir, avant et après la Révolution. De la savonnerie Lasale, rue d'En Plumet, il ne reste aujourd'hui qu'un beau vestige triste (photo). Lequel est parvenu à traverser le temps avant d'inspirer JIEL, pour un poème intitulé « Le puits ».

     

    Puit Savonnerie Lasalle.jpg

    Le puits

    Plus de chaîne sur la poulie rouillée

    Le seau de bois s'est brisé dans ce trou mouillé

    Une mousse noire épaisse sur le fond mystérieux

    Lumière proche et si lointaine de ce coeur pierreux

     

    Nul ne cherche la vie dans ces ténèbres aveugles

    Personne ne vient se pencher sur la chaude margelle

    Céans les cailloux n'agitent plus l'onde profonde

    Le silence fait écho aux silences qui se morfondent

     

    Sombres et prolifiques des guirlandes de lierre

    Vers le soleil s'étirent ultimes tortures de pierre

    Ivre d'une haine morbide l'envahisseur poursuit

    L’oeuvre de destruction lascive tout au fond du puits

     

    L'araignée cruelle dans sa toile a élu domicile

    Piégeant mouches et moustiques devenus dociles

    Cafards et scarabées s'activent dans le cresson

    De cette lugubre ménagerie soudain surgit un frisson

     

    Une chenille perdue se départie de son corps

    De frêles pattes tremblantes vont défier la mort

    Quelques frémissements d'ailes dorées

    Le périple commence vers la lumière adorée

     

    Le courageux trublion à la conquête du monde

    Voltige et virevolte devant la paroi ronde

    La clarté se rapproche la lumière apparaît

    Dans le bec d'une hirondelle le papillon disparaît

    JIEL

  • Quatorze

    En cette journée du souvenir, qui ne permettra pas aux Chalabroises et aux Chalabrois de se joindre à l'hommage officiel rendu aux Poilus, JIEL propose un poème pour ne pas oublier.

    jiel

    Une croix et un poppy déposés au monument aux Morts par la communauté anglophone

    Dimanche 8 novembre 2020

    Quatorze

    Dans cette nuit d’été au ciel de lumière

    Le vacarme des canons a brisé leurs tympans

    Les hurlements bestiaux venus des ténèbres

    Ont changé ces hommes en fantômes rampants

     

    Les rats effrayés ont regagné leur tanière

    Les poilus sont comme eux gris et puants

    Recouverts de poudre de sang de poussière

    A peine savent-ils encore qu’ils sont vivants

     

    Dans ces dernières minutes avant le chaos

    Ils serrent sur leur coeur une photo froissée

    Ou le papier usé de mots d’amour si beaux

    D’une mère adorée ou d’une bien-aimée

     

    A la première lueur de ce jour dérisoire

    Ils bondiront hors de leur refuge misérable

    Pour aller chercher les larmes de gloire

    D’une course éperdue d’un destin pitoyable

     

    Le silence est revenu l’obscurité s’éteint

    Les yeux de mes camarades d’infortune

    Racontent leur vie prédisent leur fin

    Les regards d’effroi leur dernière torture

     

    Ils oublient désormais la misère des jours

    Les blessures du corps les fêlures de l’âme

    La peur de la mort dans les tripes toujours

    Demain pour certains pour les autres le drame

     

    Le soleil va bientôt pointer sur la nature absente

    Serrés comme un seul dans des odeurs confuses

    De merde et de vinasse dans une agitation lente

    La baïonnette au canon quand déjà les balles fusent

     

    Le sifflet retentit les hommes devenus fauves

    Au prix de mille efforts se lancent dans la terreur

    Et courent sans penser et tombent sans cause

    Dans une folie collective de mort et d’horreur

    JIEL