Mai 1943, Allées de la Bâtisse
De gauche à droite : Lolo Mazon, Antoine Prior (coureur du Tour de France), Simone Bénet (épouse de Roger Raynaud), Fernand Prior (vainqueur du jour) et Juliette Bousquet (épouse de Jacques Roques)
Photos Maurice Mazon
Il tenait une place privilégiée dans le programme des fêtes de l’Ascension et c’était un rendez-vous très prisé par les Chalabrois et leurs voisins, le grand critérium cycliste organisé par le Vélo-club-espérazanais drainait toujours les foules. C’était l’un des temps forts d’une fête locale autrefois prestigieuse et il se déroulait le samedi après-midi.
Les coureurs à l'approche du sommet du col du Boyer
Dans son riche et brillant recueil de souvenirs, l’ami Robert Roncalli raconte comment le départ avait lieu sur le Cours National, devant le café Tournois. Les coureurs descendaient le Cours Sully pour franchir le pont du Blau avant de prendre la direction de Rivel, au pied du col du Boyer. Ils se laissaient ensuite glisser jusqu’à Puivert puis Villefort, avant le retour à Chalabre par la métairie de la ville, un circuit à couvrir dix fois.
« Il y a des vélos devant tous les cafés, les entraîneurs expliquent des tactiques à leurs poulains, des soigneurs font des massages, des connaisseurs examinent les mécaniques, soupèsent les bicyclettes, comparent le nombre de dents des pignons et des plateaux, s'émerveillent des progrès du matériel dans cette discipline sportive. Les haut-parleurs, devant le café de la Liberté appellent tous les engagés pour la remise des dossards ». Comme si vous y étiez, tant les souvenirs d’enfance de Robert sont intacts. Il se souvient aussi de José Martinez, ce coureur d’Espéraza redoutable spécialiste du sprint vainqueur à plusieurs reprises à Chalabre.
Nous sommes au mois de mai 1943 et l’arrivée du critérium a été jugée sur la ligne droite de la Bâtisse, victoire en solitaire de Fernand Prior, brillant champion audois. Dans la foule qui ovationne les rois de la petite reine, le petit Robert Roncalli ne perd rien du spectacle.
Robert Roncalli n’avait rien oublié de son enfance en Kercorb, retrouvez ses souvenirs et le quotidien chalabrois d’après-guerre dans le Tome III de l’association « Il était une fois Chalabre », édité en novembre 1997 (disponible en mairie Cours Sully, auprès d'un membre de l'association).