Musique en tête, le prince de l’éphémère caracole vers son destin.
Tout allait pour le mieux en ce samedi dédié à Saint-Parfait, à l’heure où la ville pavoisée de mille oriflammes, réservait un accueil impérial à sa Majesté Badaluc. C’est que le 47e héritier d’une ardente dynastie, avait revêtu l’insigne costume des musiciens de l’OPVC.
Moins connues peut-être que les musiciens de Brême, les pointures de la fanfare du Kercorb surgissaient enfin en pleine lumière, grâce à l’apparition subite, en la grotte de Saint-Martin, d’un élégant tromboniste. Une fois sautée l’embouchure du Blau, l’accord allait être parfait, entre le fascinant virtuose et un pays chalabrais, jusqu’alors rongé par la mélancolie.
Artisan de ce regain de fraîcheur, le noyau de passionnés qui s’affairait depuis plusieurs jours en coulisses, savait déjà que la fête allait être belle. Et elle le fut, d’autant que les promesses d’un avenir radieux fusaient de toutes parts : réouverture d’une école de musique, classement des solistes de l’OPVC dans la catégorie des espèces protégées, ... Galvanisés par ces perspectives, masques et « carabènes » allaient enflammer la nuit, emmenés par les cuivres, les percussions, et le renfort des éléments de la banda des « Entre-nous ».
Mais au lendemain d’une soirée magique, et juste après que les barriques aient été soigneusement rincées, Badaluc XLVII tombait le masque, et son trombone. A la stupéfaction de tous, et dans un grand fracas de clés de sol et de fa dièses, car tout cela n’était, bien sûr, que du vent. La belle jeunesse d’un tribunal novice mais au final intraitable, allait amener le sinistre imposteur à implorer un piston, que les hommes en robe ne sauraient accorder. Transféré de force en place Charles Amouroux, Badaluc le 47e dégringolait d’un piédestal en flammes, et rejoignait ses ancêtres, « con bravura, ma non troppo ».
Avec le mot de la fin pour le jeune collectif « Badaluc », qui aura maîtrisé le tempo et préservé la tradition. Félicitations !
Les albums-photos Réception Badaluc 2015, Fécos 2015, Jugement Badaluc 2015, ont été mis en ligne.