Du bon usage des points, tel est le propos qui obsède JIEL en cette fin d'été. « En mettre ou ne pas en mettre, that is the... » ou mieux vaut-il dire, « ... telle est la question ? ». Car point n'est notre dessein, de froisser les sujets atteints d'anglophobie chronique (ceci est une parenthèse).
Sans ponctuation ? : « , ! ; ».
Un poème est une chanson
Mais chacun écrit sa mélodie
Nulle place pour la ponctuation
Qui installe trop d’interdits
Ne vous en laissez point conter
Allez donc vagabonder soyez libre
Haussez le ton ou osez vous apitoyer
Comme bon vous semble il faut lire
Le point cette petite tache sans raison
Quelles que soient vos envies
Vient dicter sa loi vous interrompt
Peu soucieux de la cadence choisie
La virgule discrète au détour d’un mot
Vous alerte sur votre souffle qui baisse
Vous prend-elle vraiment pour un sot
Qui seriez sans elle pris de faiblesse
Le point virgule ce mystérieux intrus
N’a d’autre dessein que de vous molester
Car en sa présence le lecteur est perdu
Devez vous ralentir stopper ou sauter
Droit dans ses bottes le point d’exclamation
Ce tapageur révolté se pose la question
Car près de son cousin d’interrogation
Est-ce là sa place dans la conversation
Les deux points comme majordome
Sont là pour vous annoncer les guillemets
Puis malgré vous ça papote et fredonne
Que vous aimiez ou pas il faut s’accoutumer
Cessez de nous importuner signes égarés
Retournez vers la prose votre maison
Ne nous en veuillez pas de vous remercier
Mais votre présence bride notre passion
Un poème est une chanson
Mais chacun sa partition
La mélodie est plus belle sans ponctuation
Chers lecteurs ne soyez point troublés !
Le poète ne se plait-il pas à provoquer ?
Car je vous le dis sans ambages :
« En vous penchant délicatement
Sur des poèmes parfois capricieux,
Vous dévoilerez un secret ! la certitude
Que privé de ces charmants petits signes,
Le vers est pareil à une fleur sans parfum ;
Et que le mot se languit sans ponctuation ».
JIEL