23 mai 1944, 6 juin 1944. Quelques jours, quelques heures,... le jour le plus long pour Auguste Cathala, le jour le plus long sur les plages de Normandie.
En cette journée du 78e anniversaire du Débarquement, « Larmes de sang », un poème de JIEL, est mis en ligne. Poème qui vient de se voir décerner le 5e prix dans le palmarès de 10 prix attribués, parmi les 294 poèmes en compétition provenant de 29 pays, qui ont participé au « Grand Prix de l'Académie Française de poésie Louis Brauquier » (Bouches-du-Rhône), portant sur le thème de la Liberté.
Larmes de sang
Seul sur cette plage de sable mouillé,
Flâne le voyageur perdu à l’âme âcre ;
De ce magnifique paysage dépouillé,
Il ne voit rien de cette côte de Nacre.
... Ce matin là ! Dans une houle diabolique,
Sous un ciel noir, la nature pressentait le deuil.
Transis et ballotés dans leurs barges métalliques,
Avec la mer rougie de colère, pour unique linceul.
En ces lieux empreints de triste mémoire,
Les vagues ramènent les souvenirs égarés,
Ceux que l’Histoire a su colorer de gloire,
Que seuls les vents du large osent murmurer.
... Ce matin là ! Sautant des rampes des péniches,
Dans un vacarme insupportable de feu et de fer,
Des maisons de béton campées sur la corniche,
La mitraille crache la mort et sauve de l’enfer.
Dans les dunes fleuries, sur les belles plages,
Le voyageur au coeur meurtri est amer,
Dans sa quête du passé, son pèlerinage,
Le soleil à nouveau illumine la mer.
... Pourtant ces matins là ! Des bords de la Volga
Aux confins des rivages du Levant désertés,
Des côtes d’Afrique, de Provence, au charnier d’Omaha,
Dans la douleur renaissait enfin la chère, si chère Liberté.
JIEL
Adresse du site : https://www.artcollector-saint-mitre13.fr/