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Rencontres - Page 184

  • Aristide, « brulou de vi », se languit de son Couserans natal

    aristide,massat,brulou de vi,couseransAristide, « brulou de vi » depuis plus d’un demi-siècle.

    Il avait installé sa drôle de locomotive fumante en bordure du Chalabreil, Aristide Peyronnie « brulou de vi » depuis plus d’un demi-siècle, a bouclé une nouvelle campagne au service des bouilleurs de cru du Kercorb. Comme chaque hiver, de Sonnac à Puivert en passant par Villefort, Aristide a distillé son savoir-faire à l’attention des amateurs de fine. Avant de repartir vers de nouveaux horizons, et remiser au final sa machine, là-bas au pied du Port de Lers, patrie des bouilleurs ambulants.

    Des déplacements très règlementés     Habitué à parcourir les routes par tous les temps, Aristide doit soigneusement préparer chacun de ses déplacements pour satisfaire à un règlement strict et incontournable. Il établit ainsi plusieurs demandes d’ouverture « d’atelier public » (lieu de distillation), avant de solliciter le droit de circuler avec son alambic. Une belle et rutilante machine plombée par les douanes qui procèdent à son descellement à chaque départ. Pendant que la cucurbite monte en température, Aristide raconte comment l’invention de l’alambic et du principe de distillation, furent élaborés il y a mille ans, par le peuple arabe. Conscrit au début des années 1950 sur les rivages tunisiens de Carthage, il a appris toutes les subtilités du métier.

    Du "khôl" à la fine     Les premiers alambics servaient à fabriquer le fard à paupières, connu sous le nom de « khôl ». Quand ils commencèrent à distiller le vin, les créateurs allaient garder le même nom « al khôl », la chose subtile. Goutte après goutte, les serpentins cuivrés laissent filtrer la chose subtile, il ne reste plus qu’à contrôler le degré d’alcool. Avant de préparer une nouvelle distillation, et dans un nuage de vapeurs enivrantes, Aristide glisse à l’oreille que « tout le monde peut acheter un alambic pour s’installer distillateur sans plus de formalités ». Peut-être, mais qu’en serait-il alors du plaisir de retrouver le personnage d’Aristide, sympathique et attachant « brulou de vi » dont chacun guettera le retour, à l’hiver prochain. 

    aristide,massat,brulou de vi,couseransAprès chaque distillation, Aristide rince sa cuve à grand eau.   

  • Il y a 100 ans, Brindejonc des Moulinais posait son avion en Kercorb

    Voilà bientôt un siècle, la commune vivait déjà au rythme des "nuisances sonores" : l'un des plus beau specimens fut "l'oiseau tapageur".

    brindejonc des moulinais

    Avant Védrines, Brindejonc des Moulinais avait fait « brounziner » le moteur de son Morane Saulnier, dans le ciel du Kercorb.

    Il y a cent ans, les voitures automobiles investissaient les cours en nombre croissant, et les trains entrant en gare du côté de la plaine de Saint-Pierre, sifflaient à plusieurs reprises en l’espace d’une seule journée. Un "background" sonore qui traduisait à lui seul, la belle vitalité du pays chalabrais. 

    Culs rouges et culs blancs     Politiquement parlant, c’était à peine différent, puisque deux clans s’opposaient en permanence : le premier était celui des « Culs rouges », dont le siège était au café de la Paix. Ces derniers se manifestaient bruyamment et régulièrement, si bien que le maire, Henri Rascol, considéré alors comme le chef de file des « Culs blancs », leur avait imposé entre autre interdiction, l’usage des pétards. Par contre, l’harmonie-fanfare, classée « blanche », était autorisée à répéter tous les jours après vingt heures, dans la rue du presbytère. Afin d’asseoir un peu plus leur autorité, le maire et son équipe décidèrent de s’accorder un peu de réclame, en invitant un pilote et son avion en Kercorb. De fait, ils allaient frapper là un grand coup, puisque leurs concitoyens n’avaient jamais vu l’oiseau voler.

    Explosion d'allégresse     Le jeudi 15 février 1912, en début d’après midi, un bruit sourd venu d’on ne sait où, se rapprocha d’une ville, déserte. Et pour cause, malgré le grand froid, l’ensemble de la population du canton s’était donné rendez-vous sur un terrain d’aviation improvisé. C’est ainsi que Brindejonc des Moulinais se posa à Chalabre, à coté de la ferme Saint Martin, devant l’actuelle ruine de la ferme de Saint Antoine qui était alors une tuilerie. Le pilote allait donner un aperçu de son savoir-faire, devant une foule médusée.

    La presse se fera l’écho de cette journée, et "Le Télégramme" du 20 février écrit : "Seuls peuvent comprendre l'explosion d'allégresse de la foule, ceux qui ont vu de pareils spectacles. Il faut avoir vécu ces minutes impressionnantes pour en éprouver l'imposante grandeur". Cette brillante démonstration de voltige fera des émules puisque le Comte Jean Amaury Hyacinthe Mauléon Narbonne de Nébias, né à Chalabre le 5 mars 1889, ne tardera pas à prendre lui aussi le manche.

    Brindejonc des Moulinais descendra ensuite la vallée de l'Aude, survolant Quillan, Espéraza, Couiza, et Limoux. "L’Echo de l'Aude" écrit  le 25 février 1912 : "Tout Limoux est sorti ; sur les terrasses, sur les toits, sur les ponts. Toutes les têtes en l'air admirent l'oiseau tapageur".

    brindejonc des moulinais

    Issu d’une famille de marin, originaire de Nantes, Brindejonc des Moulinais était pilote au sein de l’entreprise Morane. Le 17 juin de la même année, au circuit d’Anjou et malgré l’opposition de son patron, le constructeur Léon Morane, il se classa 3e d’une course remportée par un certain Roland Garros.

    Abattu par erreur     Brindejonc des Moulinais devint célèbre dans toute la France et fut fait chevalier dans l’ordre de la légion d’honneur à l’âge de 23 ans, faisant de lui le plus jeune récipiendaire. Appelé pour accomplir son service militaire le 10 octobre 1913 au 1er groupe aéronautique à Versailles, puis affecté au 2e groupe d’aviation à Lyon, il reçut la Croix de guerre le 2 juin 1915. Son avion fut abattu par erreur dans l’après midi du 18 août 1916 à Vadelaincourt, près de Verdun, et il fut cité à l’ordre de l’armée, à titre posthume. Ainsi disparaissait tragiquement, celui qui, quatre ans plus tôt, avait fait battre le cœur de plus d’une Chalabroise.

    Un grand merci à Serge Fournié pour le texte et les photos.

  • La solution éolienne fait toujours débat

    Lundi 23 janvier à 18h 30, le théâtre municipal de Chalabre accueillait une réunion publique organisée à la demande du collectif le « Cri du vent » et de certains élus du canton. L’objectif de ce débat contradictoire piloté par Jean-Jacques Aulombard, conseiller général du canton, étant de permettre l’expression de tous les avis sur le thème de la solution éolienne. Un sujet qui passionne et divise, comme constaté lors de la manifestation du 13 septembre 2009 et de la réunion publique du 20 novembre de la même année, à Sonnac-sur-l’Hers.

    Eolien III.jpgUne vue de la tribune.

    En présence de nombreux maires du Chalabrais, du Val d’Ambronne et de l’Ariège, Jean-Jacques Aulombard médiateur de la soirée siégeait à la tribune, avec à sa droite les intervenants pro-éolien, et à sa gauche, les opposants à l’extension de cette énergie. Jean-Louis Patisson président du « Cri du Vent » présentait le schéma régional éolien, avant de s’étonner qu’aucun élu ou syndicat (agriculture, viticulture, tourisme) n’ait été consulté sur ce thème par la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Il proposait au final de refuser un schéma infondé, appelant à « ne pas succomber aux sirènes des businessmen de l’éolien ». Un avis tour à tour partagé par Didier Jocteur-Montrozier, président d’une association pour la défense des paysages, et Jean Baudoeuf, maire de Pomy et éleveur ovin à la retraite, adepte d’une réduction de la consommation.

     Eolien II.jpgMM. Cabanillas et Werner.

    Il revenait à Franck Turlan, coordinateur de l’association Pole Energie 11 et mandataire du Syaden (Syndicat audois d’énergie), d’assurer la transition, et de préciser que le pays chalabrais se trouve dans une zone modérément ventée. Prenaient ensuite la parole Paul Cabanillas, salarié de la Société Raz Energie qui détaillera les atouts de l’éolien, et Mlle Nagy et Fabien Werner de la Compagnie du Vent. Ce dernier présentant le Chalabrais comme une zone particulièrement favorable.

    Après 90 minutes de cours semi-magistral, l’assistance pouvait enfin intervenir, mais le débat verra chaque partie camper sur sa position. Certains regrettant l’absence des élus ayant accepté l’implantation de champs éoliens sur leur commune Avec le mot de la fin (provisoire), pour cet intervenant ariégeois : « Les moulins à vent existaient bien avant le XVe siècle, et si l’éolienne était utile et efficace, Léonard de Vinci l’aurait inventée ». Le débat prenait fin à 21h 30, sur un nouveau statu quo.  

    Eolien V.jpgLe théâtre avait réuni une nombreuse assistance. 

  • Décorations de Noël : les lauréats ont été primés

    Décos Noël 2011.jpgLa boulangerie de Gérard et Catherine Denis a décroché le 1er prix.

    En novembre dernier, le comité des fêtes et la municipalité proposaient un concours de décorations de Noël auprès des commerçants et des habitants de Chalabre. Tout dernièrement et au terme de la traditionnelle période festive, un jury a livré le résultat de ses délibérations, salle du conseil municipal, cours Sully.

     Jean-Jacques Berthelot, président du comité des fêtes soulignait combien chacun des membres avait peiné à se déterminer, tant les décorations ayant égayé rues et quartiers de la capitale du Kercorb rivalisaient d’imagination. Au final et dans la catégorie « Particuliers », deux lauréats se partagent le 1er prix,  Jean et Etoile Ferrier, domiciliés Quartier de la Gare, et Reine et Cyril Beauvois, domiciliés à Bon-Accueil. Le prix réservé aux commerçants est décerné à Catherine et Gérard Denis, boulangers-pâtissiers du cours Colbert, le deuxième prix revenant à leurs voisins Didier et Marielle Antonio, charcutiers-traiteurs.

    Après avoir félicité l’ensemble des candidats, heureux ou malheureux, l’assemblée a levé le verre de l’amitié, et s’est donné rendez-vous en décembre 2012, pour un nouveau festival de lumières et de créations.