Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Chalabre - Page 2271

  • Football : Le FCC accueille le leader

    FCC II 20 Oct. 2013.jpgLes réservistes bénéficient du renfort de l'école de football du FCC.

    A l'occasion de la cinquième journée de championnat de première division disputée aujourd'hui dimanche 27 octobre, les footballeurs du FCC seront opposés à leurs homologues de l'Entente Naurouze-Labastide, leader de la poule A. Avec un petit point de retard sur leurs invités du jour, les "blanc et bleu" drivés par Philippe Gérard, devront saisir l'occasion de conforter leur position dans le trio de tête. Le coup d'envoi sera sifflé à 15 h au stade Lolo Mazon, le match sera arbitré par Fernand Jardi.

    Les réservistes du FCC II emmenés par le président Olivier Cazas, évolueront également à domicile, face au onze de l'ES Fanjeaux III (13 h). Avec deux victoires et une défaite, les partenaires d'Andy Mamet qui occupent la deuxième place au général de troisième division, devront se méfier de Fanjuvéens qui viendront en Kercorb afin d'abandonner une inconfortable place de lanterne rouge.

    fc chalabre football,entente naurouze-labastide,es fanjeauxRomain Peille et le FCC I ont une carte à jouer face aux représentants du Seuil de Naurouze.

    Lien permanent Catégories : Sport
  • L’hospice au temps jadis

    Antoine Anduze-Faris.jpg

    En ce samedi 26 octobre à 12 h 30, la municipalité chalabroise invite à un rassemblement, place Charles Amouroux, afin de remercier soeur Hélène, soeur Odette et soeur Sarah, pour le travail bénévole accompli durant de nombreuses années, auprès de la communauté du Kercorb. Membres de la congrégation des Soeurs de la Présentation de Marie, elles s'apprêtent en effet à partir vers d'autres missions, sous d'autres cieux. Un départ qui n'est pas sans rappeler celui des religieuses de la congrégation des Soeurs de St Joseph de Cluny, autrefois pensionnaires de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques. Ce dernier, libre aujourd'hui de toute activité, a traversé les siècles et a rejoint la grande Histoire du pays, au travers de certaines décisions prononcées en des temps lointains. Ainsi cette délibération prise le 11 août 1870 par la commission administrative, dont le président était Antoine Anduze-Faris, également député et maire de Chalabre.

    « Vous connaissez Messieurs, les déplorables suites des premières rencontres de notre valeureuse armée avec les colonnes prussiennes qui ont osé envahir notre territoire et les navrants détails de trois échecs qu’elle a subis, accablée par un nombre d’ennemis dix fois plus considérables que son effectif, mais qu’elle a soutenue avec honneur par son sublime dévouement et en demeurant toujours fidèle à la défense du drapeau national. Il y a eu de grandes pertes d’hommes et un plus grand nombre de blessés, pour qui la France doit faire tout le sacrifice que les soins à leurs Hommes pourront exiger et pour qui la charité la plus fraternelle doit tout faire en reconnaissance de ce que les vaillants soldats ont fait pour la Patrie. A nous maintenant Messieurs, incombe l’impérieux devoir de faire tous nos efforts pour contribuer aux actes de bienfaisance qui doivent adoucir la souffrance de nos Frères malheureux. Je vous propose à cet effet d’offrir à l’Administration supérieure Départementale, une salle séparée des salles des pauvres, de dix lits complets pour recevoir les militaires blessés qui nous seront envoyés, et de pourvoir aux soins à leur donner jusqu’à parfaite guérison. J'invite l’assemblée à délibérer sur cette philanthropique autant que patriotique question ».

    La commission adoptera à l’unanimité et avec acclamation, la proposition que vient de faire son président.

    Photo : Antoine Anduze-Faris, président de la commission administrative (Archives Assemblée nationale).

  • Une sortie " dans l'espace " pour le centre de loisirs

    BM Oct. 2013.jpgDécollage réussi pour le centre de loisirs.

    Dans le cadre de leurs activités dédiées à l’espace, les enfants du centre de loisirs ont rendu visite à la bibliothèque municipale où ils ont pu découvrir l’exposition « Espace : voyages extraordinaires ». Sur un thème qui a éveillé leur imagination, les enfants sont ensuite allés à la rencontre de Tintin et des aventures tirées de l'album « On a marché sur la lune ». L'occasion de réaliser de très beaux coloriages. Pour boucler leur passage à la bibliothèque, les enfants ont pu écouter Noëlle et Arnaud, qui ont lu l’histoire de l’escargot et de l’éléphant. Les enfants du CLSH ont ainsi commencé une première semaine de vacances, la tête dans les étoiles.

    BM Oct. 2013 bis.jpg

  • Justin Navarro, l'ultime évasion

    Le lundi 14 octobre dernier, Justin Navarro s'éteignait dans sa 89e année. Josèp, son fils, est l'auteur du texte qui accompagne le portrait du regretté Justin.

    justin navarroJustin Navarro, "compagnon de colère et de combat".

    Chalabre, 15 heures, ce 16 octobre dans le vieux cimetière un rassemblement accompagne Justin Navarro vers sa dernière demeure. Sur le mur d'enceinte, le spectre d'Aloïs* joue à l'équilibriste en marmonnant : «Comm' d'hab' j'ai dû oublier quelque chose» ; 70 ans plus tôt : Roger et Justin n'ont pas rendu leurs vêtements civils et s'évadent du Camp de Jeunesse. Sauvés du STO. D'autres partiront. Marche, longue : Auch, Chalabre, Montfort... Deux bûcherons de plus forêt de la Boulzane, dans des bois de bout de monde ! Une information de Gaston : un maquis est en formation à Picaussel. Le bruit des bottes monte dans la région, le vacarme des pantoufles se fait assourdissant dans les vallées. Justin dort sous les sapins de Sault, les sens en éveil. Dans la lumière matinale tamisée par les épicéas, il écrit «le chant du Maquis de Picaussel» qu'on entonnera plus tard à la fin des banquets commémoratifs.

    La Résistance s'organise, la marée brune reflue, les FFI s'approchent des vallées ; on range les pantoufles, on ressort la pétoire de 14 de derrière les fagots, on se fait coudre un brassard : on va libérer les villages ! Ils sont cohortes aujourd'hui les résistants ! Carcassonne : Le train s'époumone emportant les engagés volontaires vers les bataillons de la 2e DB de de Hauteclocque. Les autres rentrent rechausser leurs charentaises : ils ont fait leur devoir de héros de la résistance. Un devoir, deux mémoires.

    Justin et Jean passent le Rhin. Démineurs ils avancent dans les rues désertées des villes allemandes pour préparer le passage des troupes alliées. Ils passent entre les mines. Fribourg. Le Danube. Fin. Retour au Pays.

    Le cercueil est couvert d'un grand drapeau rouge, «rouge du sang de l'ouvrier» dit la chanson. Dans les allées du cimetière de dessus, Aloïs sous son drap spectral joue à la marelle «Ciel !... Sûr, on a oublié quelque chose...»

    Soixante ans plus tôt : Justin accroche une pétition à la porte de la maison de la presse qu'il gère : "Non à la guerre d'Algérie". Justin a un peu d'avance ; une seule signature dans la journée, la maman du premier qui est parti là-bas, mais des regards pleins de mépris et de menaces. Les injures peintes (de nuit) sur les volets de la boutique. Ensuite... Ensuite la maladie, l'AVC qui foudroie comme une balle perdue, l'aphasie. Il me dessinait un H et un A dans le creux de sa main. Putain. Il fallait deviner Henri Alleg. Tiens lui aussi vient de mourir cette année. Grand silence. Un devoir, deux mémoires.

    Lentement le temps a filé ; le jardin, «le journal que l'on vend au matin du dimanche et l'affiche collée au mur du lendemain», les luttes pour l'usine et les premiers camarades qui partent. Des drapeaux pour tous et des médailles. Des médailles sur des torses fiers que le temps a creusés, des médailles sur des pantoufles... Justin sourit, ses yeux disent mais lui sourit. Justin n'a rien demandé, il n'a rien eu. Trop rouge.

    De défilés en enterrements, de drapeaux en drapeaux, l'horloge a tourné. Aujourd'hui tu es là, parmi les derniers à partir. De drapeaux Bleu-blanc-rouge, point. De plaques «Adieu camarade», point. De médailles, encore moins.

    Aloïs qui goûte le spectacle assis sur les pointes de lances du portail du vieux cimetière s'éclaire soudain : «Merde ! C'était ça ; les drapeaux, on a oublié les drapeaux. Hou Hou, les anciens combattants ! Hou hou les résistants, où êtes- vous ?».

    Mon pauvre Justin, tu seras le premier à partir sans les drapeaux. Même les pantoufles et même certains des ceusses qui chantaient «Maréchal....» y ont eu droit, mais pas toi ! Un devoir, deux mémoires.

    Pourtant, là, au pied du cercueil, il en flotte un drapeau, le tien, rouge, avec la faucille et le marteau. Tu souris Justin, il te suffit. Dans le cimetière, le Chant des Partisans s'élève pour tirer ta dernière larme. Ensuite, avant que tu partes «ensemencer les étoiles», un morceau de Chiffon rouge est descendu s'accrocher à ton cœur épuisé.

    «Compagnon de colère, compagnon de combat, Toi que l'on a fait taire, toi qui ne comptais pas...»

    Tu es parti serein, en paix, ton sourire au coin des lèvres pour dernière arme, dérisoire et redoutable.

    En sortant du cimetière, le spectre d'Aloïs sifflotait l'Internationale, les jambes ballantes, assis sur une branche du vieux cèdre: il avait déjà oublié qu'il avait oublié....

    * Aloïs Alzheimer bien sûr.

    justin navarroJustin Navarro avec les compagnons de Rhin et Danube (Photo archives, Inauguration de la stèle Maréchal de Lattre de Tassigny, Avril 1999).