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st barthélémy

  • C'était hier : Le Saint Barth est à nous !

    L'article mis en ligne avait paru dans l'Indépendant, édition du dimanche 3 janvier 1999.

    st barthélémy

    Thierry, Jean et Jeannot à la cime du pic Saint-Barthélémy

    Photo archives, Décembre 1998

    Tandis que le Père Noël remisait sa hotte, tandis que les rennes fourbus commençaient à reprendre leur souffle, les randonneurs du Kercorb munis de leur bâton de pèlerin mettaient le cap sur le Saint-Barthélémy. Conservateurs impénitents, nos quatre marcheurs ont entrepris une visite vers leur pic fétiche avec une régularité de métronome qui les a tout simplement emmenés jusqu'au sommet.

    Ce qu'ils ne réussissaient plus depuis longtemps, parce que trop de neige, pas assez de soleil ou trop de brouillard. Mais en ce samedi 26 décembre, 2 348 m ont été prestement gravis en dépit d'une neige tombée en abondance à la veille d'une douce nuit. Et donc tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, hélas l'ami Emile était absent, et avec lui, la bourriche d'huîtres qu'il a l'habitude d'emmener, en cas.

    Arrivés à la cime d'un Saint-Barthélémy givré à merveille, l'oeil rivé sur les vignobles du Cabardès, nos randonneurs ont eu bien sûr une pensée pour leur ami élevé au pays des Mille et un muids. Jeannot, Thierry et Jean ont alors bu le divin spectacle offert par la chaîne enneigée des Pyrénées, du Vignemale au pic des Trois Seigneurs, avant d'entreprendre la périlleuse descente crampons aux pieds, vers le col de Girabal et le Pays-d'Olmes. A présent remisés, les sacs ressortiront en juin, nos marcheurs reviendront sur les pentes d'un Saint-Barthélémy qui aura alors reverdi, sous l'abondance d'un « gispet » aux vertus cachées.

  • Pierres singulières sur le massif du Saint-Barth

    claudius de cap blanc,st barthélémy

    Massif de Tabe, ancienne carrière de la Porteille

    Photo archives, Août 2011

    Au mois d’août de l’année 2011, trois randonneurs du Kercorb reprenaient leur bâton de pèlerin, direction Montferrier, la ferme du Ramier, et l’ancienne mine du Fangas. Sac au dos et béret vissé sur la tête, la cordée se proposait de rallier le pic Saint-Barthélémy, via les lacs. Le fameux Trou du Vent menant à l’ancienne carrière de la Porteille était rapidement atteint, mais arrivé à hauteur de la vieille machine à vapeur, vestige d’une exploitation de talc datant de 1896, l’attention de Daniel, premier de cordée, était attirée par un étrange alignement de pierres (photo ci-dessus). Le trio revenait sur ses pas, un peu contraint, pour découvrir un épigraphe gravé sur dix-neuf pierres, posées à même le sol et surmontées d’une pierre vulvaire. A la lecture, nul doute n’était permis, les Chalabrois étaient en présence d’un « Monument aux Vivantes ».

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    Photo archives, Août 2011

    Renseignements pris dès le retour à la base, 3 cours Docteur Joseph-Raynaud, il apparaissait d’abord que cette structure était l’oeuvre d’un collectif ariégeois, signataire d’une lettre envoyée aux élus des 332 communes ariégeoises, sollicités afin d’accueillir sur leur sol, un monument dédié à « L’autre moitié de l’Humanité ». Visiblement confronté à une fin de non-recevoir, ce collectif avait décidé d’ériger en juillet 2011 et sur une friche industrielle ayant produit par le passé 100 000 tonnes de talc, son « Monument aux Vivantes ».

    Plusieurs hivers viendront blanchir ces pierres, et à la faveur de veillées au coin du feu, l’identité réelle du créateur de l’œuvre posée à 1600 m d’altitude viendra à être connue. Depuis 2007, et après avoir assisté à une conférence de Jean Clottes, le sculpteur Claudius de Cap Blanc, pseudonyme de Jean-Claude Lagarde, peint, dessine et grave en pleine nature, le plus souvent en montagne (sur des rochers, des arbres, des abreuvoirs, des pierres), le signe stylisé d’une vulve (deux demi-cercles et un trait central). Des centaines et des centaines de signes et de pierres auront ainsi été gravés et déposés par notre « vulvographiste », la plupart en Ariège, et en 2017, 1867 signes gravés et 1213 pierres seront dénombrés, qui parsèment la montagne de signes sacralisant le féminin.

    claudius de cap blanc,st barthélémyCes dernières années, et aux abords du Prat d’Albis, un lieu qui parle aux amateurs de vélo, Claudius de Cap Blanc (photo) avait entrepris la construction du « Jardin du vulvolithique », sur un site qu’il avait nommé « Béthylac ». Mais en juillet 2022, l’ONF propriétaire du site l’avait mis en demeure de remettre le site naturel en état, de tout démonter et de tout évacuer. Puis, en octobre dernier, le jardin avait été saccagé à la hache et à la peinture. C’est au pied de ce jardin que le corps de Claudius de Cap Blanc a été retrouvé par des randonneurs, en ce 11 novembre 2022, une arme et une lettre à ses côtés.

    Comme tout artiste, Claudius de Cap Blanc avait de nombreux partisans, il avait aussi de nombreux détracteurs, et cela est un autre débat. Mais en ce 28 décembre 2012, Thierry, Philippe et Titou s’étaient recueillis devant le Monument aux Vivantes du Saint-Barth, en partie recouvert par la neige. Comme s’ils avaient voulu percer le mystère de la puissance évocatrice de trois traits, « symbole mis sous cloche par des millénaires de civilisation patriarcale » (Claudius de Cap Blanc).

    claudius de cap blanc,st barthélémy

    La cordée chalabroise devant le Monument aux Vivantes

    Photo archives, 28 décembre 2012

    Un dernier hommage a été rendu à Claudius de Cap Blanc, le mercredi 30 novembre dernier. L'occasion de rappeler l'existence du Musée de l'Affabuloscope, dont il est également le créateur, et qui peut être visité au Mas d'Azil.

    Lien vers le site : https://museeaffabuloscope.fr/

    Et au gré de la visite, une question qui ne manquera pas d'interpeller l'ami Raymond, Ariégeois lui aussi.

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  • C’était hier : Un Saint-Barth pour la Saint-Sylvestre

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du mardi 7 janvier 1997.

    st barthélémyMoment de détente sur la route des cimes (Photos archives, Décembre 1996).

    Il était une fois une bourriche d’huîtres calée dans un sac à dos, qui montait à dos d’homme sur le chemin de la mine du Saint-Barthélémy. Forts d’un vieux dicton anglais selon lequel « la tradition a la barbe blanche », les randonneurs chalabrois ont une fois de plus sacrifié à la coutume en affrontant en cette veille d‘année nouvelle, le pic fétiche des montagnards du Kercorb. Sur une belle neige givrée, Jean, Emile, Rose, Touste et Jean ont chaussé les crampons à glace afin d’aller chercher à 2.348 mètres d’altitude cet oxygène qui vous tonifie entre deux réveillons. Au terme d’une approche sans encombre sur les hauteurs dominant le « Pog » de Montségur, les huîtres ballottées dans une eau de plus en plus glacée étaient au bord de l’asphyxie, il fallait donc se mettre à table. Le privilège d’ouvrir une huître par une température avoisinant moins dix degrés centigrade est plutôt rare, et n’a d’égal que le plaisir d’avancer sur une neige vierge, avec le secret espoir de croiser au détour d’un sapin, le grand tétras, maître des lieux. Un espoir déçu bien sûr, mais une journée réussie pour nos randonneurs invités par la nuit à redescendre dans la vallée du Pays-d’Olmes, abandonnant ainsi la montagne à sa solitude hivernale.

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     A mi ascension, une pause nécessaire à la hauteur de la « salle à manger » 

  • C'était hier : Rendez-vous sur le St Barth

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du 8 janvier 1996.

    st barthélémyLa pause déjeuner au sommet du pic. De gauche à droite, Jean Plauzolles, Michel Maugard, Francis Amouroux, « Emile » Jalabert, Jean Martinez (photos archives, Décembre 1995).

    Les randonneurs du Kercorb très attachés à leurs vieilles habitudes, ont une nouvelle fois terminé l’année, en se rendant sur les pentes de ce bon vieux pic Saint-Barthélémy. Le peu d’enneigement a grandement facilité l’approche vers la mine désaffectée, et l’utilisation des crampons sur la neige glacée a permis une montée très rapide, le sommet étant rallié en moins de trois heures.

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    La cordée vivra tout de même quelques frayeurs, notamment lorsque l’ami Emile marchant en parallèle sur les traces d’un isard, manquera de disparaître dans une crevasse traîtresse (photo ci-dessus).

    En prenant le temps de souffler, les marcheurs auront eu parfois l’impression d’avoir devant eux le dôme de la fameuse Aiguille Verte, un mirage certainement provoqué par le manque d’oxygène, phénomène pourtant rare à 2.348 mètres d’altitude. Si la descente par les lacs n’a pas été possible, le bon air emmagasiné sur les crêtes ariégeoises a tonifié nos randonneurs chalabrois, qui ont réussi entre deux réveillons, une petite « hivernale » fort salutaire.

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    De retour vers la vallée, les montagnards n’ont pas manqué de signaler le passage critique où leur ami a vu son taux d’adrénaline tutoyer les sommets.