Le sourire de Suzanne Calbo s’est éteint.
L’église Saint-Pierre accueillait dernièrement une nombreuse assistance, venue rendre hommage à Suzanne Calbo, née Rougé, décédée à l'âge de 91 ans. Une disparition venue ranimer le souvenir de la boulangerie du Pont-Vieux, institution sur laquelle Suzanne Calbo veilla plusieurs années durant, aux côtés de Camille son époux. Native de Sainte-Colombe-sur-l’Hers où elle avait vu le jour le 28 juillet 1927, elle était entrée dans la vie active l’année de ses 14 ans, rejoignant les effectifs de l’usine Maubec. Elle quittera son Plantaurel natal en 1945 pour travailler à l'usine Garrouste du Cazal à Chalabre, où elle rencontre Camille, qu’elle épouse le 3 juillet 1946. Quatre enfants naîtront de leur union, Suzanne et Camille porteront hélas le deuil de deux garçons, disparus très jeunes.
Dans les années 1950, Suzanne quitte la chapellerie du Cazal pour rejoindre l’atelier piquage de la manufacture de chaussures Canat. En 1956, elle accompagne Camille dans la succession de Charles Calbo, boulanger de son état et maître es tougnol, ce petit pain à l’anis et au beurre. Tous deux vont pérenniser pour le plaisir des fins gourmets, l’excellente réputation d’une enseigne sise rue du Pont-Vieux, jusqu'en 1967, quand la maladie leur impose d’éteindre le four familial.

Ils poursuivront une activité au sein de l’entreprise Canat-Hutchinson où Suzanne fait valoir ses droits à la retraite en 1982. Après le décès de Camille en février 1983, elle poursuivra le chemin dans son domicile de la rue du Bassin, avant de partir s’établir en Malepère, auprès de ses proches.
En ces tristes circonstances, sincères condoléances à Jean son frère, à Daniel et Gérard ses fils, à ses petits-enfants et arrière petits-enfants, à toutes les personnes que ce deuil afflige.
Le souvenir des victimes des lois d’internement ne s’efface pas.
Cette évocation d’une sombre page de notre Histoire, a permis à Marie-Ange Larruy d’honorer le souvenir de Gaston Delpech (photo 16 mai 2009), disparu le 28 octobre dernier, ardent militant de la mémoire et qui fut à l’initiative de la création de la stèle érigée en 1996, avec son ami Michel Salinas. Patrick Bacot pour l’ANACR, et Annie Bohic-Cortès, conseillère départementale, ont également appelé à une vigilance continue, face à la dangereuse poussée des extrémismes. L’occasion d’évoquer les valeurs pronées par le Conseil national de la Résistance, acte fondateur d'une grande partie de notre modèle social.



La ferme du Roudié a été libérée de ses liens végétaux.




