Un écho publié dans les colonnes du journal Le Bon Sens, édition du 2 septembre 1882.

Elle vous attend au numéro 16b Avenue du Soularac à Saint-Quentin-la-Tour, la troupe des Cousins se produira ce samedi 3 septembre à 20 h 30 Au Bon Cœur d'Isabelle, le café associatif du village. Le message est clair, « Venez rire et vous détendre samedi soir, en compagnie d'une famille d'aristocrates déjantés »... Sur des textes de Jean-Claude Grumberg, les conversations décalées enveloppent l'absurdité du monde et la solitude humaine, dans de grands éclats de rire.

Le cachet de la Deutsche Bundespost fait foi, mais il n'était pas écrit que la lettre ci-dessus arriverait à destination. Ce qui pourtant a bien été le cas du courrier envoyé par une famille de touristes allemands de retour à la maison, et désireuse d'adresser un salut amical à une famille rencontrée au hasard d’une visite dans la capitale du Kercorb. A l’aide d’une photo du destinataire, glanée sur un prospectus publicitaire ramené dans les valises (reproduit ci-dessous), et collée sur l’enveloppe, ces citoyens astucieux suggéraient un indice de taille, avant de s’en remettre à la perspicacité des employés de la Deutsche Bundespost d’abord, puis à celle des préposés de La Poste Française ensuite. 

C'était il y a quelques années, le code postal n'était pas encore en vigueur, mais chacun à son poste « avait fait le boulot », situant Chalabre en France, en Occitanie, puis dans l’Aude, pour enfin trouver la bonne boîte aux lettres,… sur le Cours Sully. Au final, une belle démonstration d'imagination, et beaucoup de conscience professionnelle à mettre à l'actif des services postaux de France et d'Outre-Rhin.

Albert Houssaille a évoqué le souvenir de ses compagnons du Maquis de Picaussel (Photos archives).

Un hommage a été rendu dernièrement aux combattants du Maquis de Picaussel et aux habitants du hameau martyr de Lescale, à la faveur d’une cérémonie célébrée en plusieurs temps. Au sommet du col de Babourade, devant la stèle érigée en souvenir d’Auguste Escriva, puis dans les lacets qui s’élèvent au-dessus du hameau, au pied du monument à la mémoire de Jean Carbou et Joseph Lebret. Trois jeunes maquisards tombés le 6 août 1944, lors d’accrochages intervenus avec les hommes de la 11e panzer division. Lesquels incendieront le hameau de Lescale, le 9 août suivant, une exaction menée en représailles après l’échec enregistré face aux partisans du Maquis de Picaussel, organisés aux côtés de Lucien Maury (Franck) et Marius Olive (Simon).

Soixante et dix-huit ans après ces événements tragiques, le hameau de Lescale s’est retrouvé devant la « Baraque du Souvenir », inaugurée en août 2011. Réunies en cette journée anniversaire, les autorités civiles et militaires au premier rang desquelles Olivier Ferrier, maire de Puivert, Albert Houssaille, partisan du maquis de Picaussel, Eliane Argelès, présidente de l’association des Amis de Lescale, Joëlle Chalavoux conseillère départementale, Michel Salles (photo), président de la FNACA et colonel de réserve à l'Etat-Major de la 11e Brigade Parachutiste, Julien Rancoule, député de l'Aude, et les porte-drapeaux des associations d’anciens combattants, ont pris part à ce rendez-vous du souvenir.

Après un retour vers ce que furent les conditions d’existence des maquisards de Picaussel, évoquées avec émotion par le doyen Albert Houssaille, chacun des intervenants a salué l’esprit de la Résistance, ainsi que toutes les actions entreprises afin que le devoir de mémoire survive aux derniers témoins. Le Chant des Partisans et les sonneries ont suivi le dépôt de gerbes, puis un vin d’honneur partagé dans l'ancienne école de Lescale a clôturé la cérémonie.