L’article mis en ligne avait paru dans l’Indépendant, édition du lundi 24 décembre 2001.
Un « arrossegaïre » inconnu a bien essayé de ranimer la flamme (Photo archives, Décembre 2001).
C’était il y a quelques heures, à la vitesse d’une comète filant vers des gouffres cosmiques, le fantôme de Fluris a traversé la cité du Kercorb dans un silence assourdissant. Il était 21 h à l’horloge et les cloches de Notre-Dame engourdies par la neige, essayaient vainement de réveiller le « Fluris spirit », de sonner l’heure du charivari, en deux mots, de battre le rappel des « arrossegaïres » (du verbe arrossegar, traîner). Mais ce soir, l’ancienne halle au blé va rester désespérément déserte et silencieuse, tout comme les rues Saint-Antoine, Sainte-Anne ou Sainte-Luce. Le pavé chalabrois a beau se débattre dans sa camisole de neige, le vacarme étincelant d’un charivari tricentenaire ne viendra pas perturber la nuit chalabroise, paralysée par le froid et la neige.
Habitué à plus ou moins d’honneurs depuis 1697, il faut imaginer le Sieur Jacques Fleury se retournant dans son linceul, et pour cause. Manquer un rendez-vous avec la tradition pour un peu de neige sur le pavé peut paraître rageant, aux yeux de celui qui fut contrôleur de la Chambre à sel de Chalabre.