Chemin faisant, et au gré des promenades auxquelles le pays chalabrais invite, le randonneur qui s'enfonce dans des bois de plus en plus touffus, s'offre une incursion dans le passé. Au détour de nulle part, et malgré l'enchevêtrement de ronces qui l'enserre, une ruine vient s'offrir à son regard. "Mémoire des hommes et femmes qui ont travaillé la terre et filé la laine avant de porter leurs regards las vers d'autres cieux" (Eric Fabre, Les Métairies en Languedoc, Editions Privat).
Vestiges d'une époque durant laquelle un maillage de sentiers, permettait de relier une métairie avec une autre, avant que "l'abandon de la charrue ne laisse la place à l'arbre". Les hommes sont partis, et la forêt est revenue, quoi de plus naturel au final.
Ce qui l'est moins peut-être, est l'action entreprise par certains de nos contemporains, dont les manoeuvres peu bienveillantes, viennent aggraver la difficulté de se déplacer sur ces chemins que la végétation s'ingénie (sans aucune arrière-pensée) à effacer. A l'image de ce chemin communal, franchissant le sommet du col de la Flotte, purement et simplement sectionné, avec le renfort certainement non consentant, d'un godet de pelle mécanique. Chemin faisant, le randonneur qui l'a échappé belle, vient de comprendre qu'il existe plusieurs façons de partager l'espace public.
La tranchée n'est nullement signalée.
L'agenda 21 et la thématique énergie respectent le tableau de marche.
La mise en route de cette chaufferie centrale fonctionnant aux plaquettes forestières, première du nom dans les collèges audois, contribue à la sauvegarde de l'environnement, mais aussi à la maîtrise des dépenses. Le bilan de la première saison de chauffe, avec un hiver assez long, laisse en effet entrevoir une économie autour de 50 %, par rapport à l’installation fioul précédente. Comme le soulignait André Viola, "Avec un taux de couverture bois de plus de 95 % pour la première année d’utilisation, cette chaudière, épargnée par les incidents techniques, est donc incontestablement un succès pour le conseil général, au service de l’ensemble de la communauté éducative".
Il concluait son propos en rappelant combien le conseil général est attentif et impliqué dans le bon fonctionnement des 27 collèges du département. "Une priorité dans un contexte budgétaire tendu, réaffirmée, puisque nous n’avons jamais autant investi dans les collèges du département, qu’aujourd’hui".
Les eaux du vieux canal ont également été refoulées par une rivière Hers en furie.
Une situation que les Chalabrois n'avaient plus subie depuis près d'une trentaine d'années, depuis que des aménagements avaient été apportés à l'embouchure des trois cours d'eau qui baignent la cité du Kercorb. Avec le fort débit de l'Hers empêchant les deux affluents de suivre leur cours habituel, le Blau et le Chalabreil ont une fois encore été refoulés (photo ci-dessous), inondant caves et rez-de-chaussée.
Egalement délogés de leur terrier, quelques ragondins se seront aventurés sur des berges plus hospitalières, tandis que du côté de Sonnac-sur-l'Hers, les pommiers des Vergers de la Galante baignaient eux aussi dans un décor marécageux.

La Compagnie du Vent abandonne le projet de ZDE (photos Yves Saddier).