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Patrimoine - Page 123

  • Et si Aristide ne venait pas ?

    aristide peyronnie,massat,alambic,brulou de vinAristide Peyronnie à Villefort, auprès de son alambic (photo archives, Janvier 2001).

    C'est bien la question que ne se posent pas les bouilleurs de cru du pays chalabrais qui gardent en réserve leur récolte de fruits, destinée à faire bouillir la cucurbite de maître Aristide. Arrivé avec les premières rigueurs de l'hiver, Aristide Peyronnie est une fois encore descendu de son Couserans natal, accompagné de son outil de travail. En respectant un itinéraire invariable, Aristide pose son alambic à Sonnac-sur-l'Hers d'abord, avant de remonter la vallée du Blau jusqu'à Villefort et Puivert.

    Hôte de marque en pays de Kercorb plusieurs semaines durant, il attellera ensuite sa drôle de machine pour l'emmener vers le Pays de Sault et Roquefeuil. Final d'une tournée qu'il effectue depuis plus d'un demi-siècle, avec une régularité qui se mesure au degré près. Insensible aux caprices du ciel, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige, Aristide ouvre son "atelier public", lieu de rencontre qui remplace le petit café de village dont le rideau a depuis longtemps été tiré. Et les commentaires vont bon train, pendant que notre homme à l'écoute des serpentins dont il est le seul à percevoir le chant, entretient l'espoir du bouilleur de cru. S'il le faut, le précieux liquide va passer et repasser dans ce labyrinthe où l'alchimie fait son oeuvre. Les fruits n'étaient pas de qualité supérieure ? Qu'importe, notre "brulou de vin" sait accomplir de petits miracles, avant qu'un singulier et aromatique goutte à goutte n'annonce la délivrance du divin nectar. Après une courte trêve passée auprès de son épouse dans son village ariégeois de Massat, Aristide s'établira à Villefort, sur les bords d'une rivière Blau qui avait failli l'emporter lui et sa drôle de machine à remonter le temps, un soir de l'hiver 1996.  

    aristide peyronnie,massat,alambic,brulou de vinLe nectar arrive (photo archives Janvier 2005)      

  • Les marguilliers sont de retour au Calvaire

    Sous ce titre, l’article qui suit avait paru dans l’édition de l’Indépendant du dimanche 7 novembre 2004. La chapelle du Calvaire résistait alors à l’usure du temps, dans une grande solitude, exception faite de quelques tentatives ponctuelles, visant à restaurer ce qui pouvait l’être. A présent, et depuis octobre 2007, l’association pour la Rénovation de la Chapelle du Calvaire a initié plusieurs tranches de travaux de réhabilitation.

    chapelle du calvaire,marguilliersLes archives municipales datées du 25 août 1723 signalent que « Monseigneur l’Evêque de Mirepoix doit arriver au premier jour en cette ville pour y faire la visite des églises et comme il est juste de bien le recevoir … », l’assemblée communale décide « la réception dudit seigneur évêque le plus honnêtement et magnifiquement qu’il se pourra ». Un budget de dépenses est alors voté à cette intention, tous les marguilliers des congrégations de Saint Blaise, Saint Roch, du Purgatoire, du Saint Sacrement, du Pain Bény et surtout ceux du Calvaire, s’activent. Mais qui étaient les marguilliers ? 

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    Dignitaires de la « fabrique paroissiale », ces groupes de laïques préposés à certains rôles dans l’église, étaient chargés de tenir des registres où ils rendaient compte de leur gestion, et de coordonner l’entretien des lieux saints. Pour ce qui concerne la chapelle de Réparation (le Calvaire), le registre des marguilliers demeure introuvable. Mais au cours des recherches effectuées dans les archives et par le biais des délibérations du conseil municipal, notre regrettée amie Marie-Louise Saddier, avait pu retracer certaines réalisations accomplies depuis 1723, jusqu’à l’agrandissement actuel datant de 1842. Cette date figurant sur la voûte est la dernière connue officiellement. Plus récemment (1995-1996), la réfection partielle de la toiture avait été réalisée par Frédéric Paillard, artisan et compagnon du Tour de France, lequel espérait secrètement le retour des marguilliers afin de pouvoir poursuivre les nécessaires travaux de restauration. Cette époque n’est peut-être pas révolue et la petite chapelle là-haut sur le Mont Calvaire n’est pas vraiment oubliée, puisqu’elle a fait dernièrement l’objet d’attentions particulières, avec la pose d’une superbe grille en fer forgé réalisée par les services municipaux, et plus précisément par l’ami Francis Amouroux.       

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     Une superbe grille orne désormais le portail de la chapelle (photo archives, Novembre 2004).

  • Frédéric Paillard, le luthier inspiré de La Bâtisse

    frédéric paillard,luthes-paris,kercorb patrimoineLa harpe gauloise, une œuvre d’art, promise à la musique, et créée par Frédéric Paillard. 

    Animateur de l’association « Kercorb Patrimoine », désireux de valoriser certaines pratiques oubliées, Frédéric Paillard entretient plusieurs passions, dans la proximité des potagers du Quartier du Moulin. Ancien artisan ébéniste, Frédéric a profité de ses vacances estivales, et du bois sec entreposé dans son grenier, pour fabriquer une harpe gauloise.

    S’il veut accéder au petit atelier de La Bâtisse, le visiteur doit d’abord saluer une petite ânesse prénommée Molly, laquelle le guidera vers l’artiste, installé tel le Gepetto de notre enfance. Comment lui est venue l’idée de créer cet instrument, se demande le néophyte ? « Je joue d’une petite harpe troubadour depuis une vingtaine d’années, et à la suite d’une rencontre avec Myliane, musicienne, chanteuse et pianiste, nous avons décidé de monter un petit groupe, aidés en cela par ma fille Claire. Ma petite harpe ressemblant plutôt à un jouet, j’ai voulu m’en procurer une de plus conséquente. Après renseignement, il s’est très vite avéré que les prix d’achat étaient simplement inabordables. Et là, j’ai décidé de fabriquer mon propre instrument ». Plusieurs heures de réflexion et autant de croquis plus tard, notre luthier se mettra à l’ouvrage, en commençant par le choix du bois, ce qui n’allait pas être une mince affaire.

    Du bois d'ici

    «Grâce à mes quelques connaissances en la matière, j’ai choisi du frêne pour l’arche avant, de l’ormeau pour l’arche du haut, du cyprès pour la table d’harmonie recevant les cordes, et du cèdre pour la caisse de résonance. Des bois exclusivement collectés autour de Chalabre voilà quelques années, et séchés en planche sur liteau dans mon grenier, depuis pas moins de quinze ans. J’ai même tourné les clefs de tension dans du buis ramassé au-dessus de Puivert».

     Une fois la harpe terminée, il restait un point crucial à résoudre, celui des cordes. « J’ai essayé plusieurs matières, le boyau, que j’ai torsadé moi-même, le nylon, le métal, … sans jamais obtenir le son espéré. L’idée m’est venue de rendre visite à Luthès-Paris, une petite entreprise installée dans le hall de l’ancienne gare de Chalabre ». Cette société commercialise depuis novembre 2004, violons, violoncelles et contrebasses, ainsi que divers instruments, comme la viole de gambe. « J’ai eu la possibilité d’essayer différentes cordes en métal, avant de découvrir que les cordes de viole de gambe, convenaient parfaitement pour les premières cordes basses ». Frédéric Paillard explique ensuite comment il sera obligé de commander en Bretagne, les cordes complémentaires pour les octaves suivantes. Une fois les cordes montées, il ne reste plus qu’à accorder la harpe.

    Cent jours pour un bon accord

    Une phase délicate, car le bois travaille, tout comme les cordes. Il prend conseil auprès de Robert Wolken, facteur en piano domicilié sur le cours d’Aguesseau, qui lui explique comment il faudra accorder cent jours de suite, avant d’obtenir un son juste. Au terme des deux mois impartis, la harpe de Frédéric « tient enfin l’accord ».

    Depuis lors, Myliane, Claire et Frédéric répètent chaque dimanche après-midi, à la chapelle Notre-Dame du Val d’Amour de Bélesta (Ariège). Séances auxquelles le public est cordialement invité à assister. Pour conclure, Frédéric veut bien admettre que la création d’un tel instrument, relève de l’alchimie. Ce qui ne l’empêche pas d’envisager l’organisation de stages de fabrication de harpe, dans le cadre de l’association « Kercorb Patrimoine ».

  • Une nouvelle équipe pour Kercorb Patrimoine

    L'association propose, avec succès, des ateliers autour de métiers et pratiques anciennes, comme la vannerie, la fenaison, etc...

    DSC_0486.JPGL’initiation au dépiquage par piétinement humain fait partie des animations proposées.

    L’assemblée générale annuelle de l’association Kercorb Patrimoine se tenait dernièrement dans les locaux du siège social de la Bâtisse. Le bilan d’activités permettait de revenir sur le réel succès obtenus par les nombreux stages et randonnées régulièrement effectués. Poterie, vannerie, fenaison, ateliers participatifs, promenades à la découverte de l’oppidum de la Terre-Blanche, battage de céréales, autant d’activités qui auront été animées par Frédéric Paillard, chaleureusement remercié par l’assemblée. Après l’annonce d’un bilan financier positif, le bureau démissionnaire confirmait son retrait définitif, à l’exception de Christine Fédérico et Frédéric Paillard, reconduits respectivement aux postes de secrétaire et d’animateur. Mireille Lorrain devient la nouvelle présidente de Kercorb Patrimoine, Eva Kasper se voit confier le poste de trésorière.

    Si le programme 2012 est en cours d’élaboration, une nouvelle activité est d’ores et déjà en place. Chaque jeudi après-midi de 14h à 18h, un atelier de vannerie paysanne est proposé au tarif de 10 € la séance. Les stagiaires qui n’auront pu terminer leur ouvrage durant les habituelles sessions de fin de semaine, pourront le faire gratuitement lors de ces séances hebdomadaires. Par ailleurs, il est rappelé qu’un DVD intitulé « Mystérieux Kercorb », regroupant photos aériennes et photos insolites de lieux méconnus du pays chalabrais, est en vente au prix de 10 €. Un nouveau stage est prévu le dimanche 22 octobre, consacré à la confection d’un petit panier rond en osier. Pour tout renseignement concernant les prochaines activités, les nouveaux tarifs et les conditions d’adhésion, contacter Frédéric Paillard au 06 33 55 14 80 ou à la Bâtisse, 15 avenue de Lavelanet.