Sous ce titre, l'article qui suit avait été publié le jeudi 3 avril 2003, dans le journal L'Indépendant. Sa Majesté Carnaval venait d'en terminer avec la visite annuelle qu'elle effectue en pays chalabrais. L'occasion de rappeler que le digne descendant de la Dynastie des Badalucs, sera en nos murs les 19, 20 et 21 avril prochain.
Aladin et sa lampe n'ont rien pu faire pour Badaluc (photo archives mars 2003).
La nouvelle en a surpris plus d'un, sa majesté Badaluc le XXXVe a péri dans les flammes de l'enfer, dimanche peu avant le coucher de soleil. Que dire de plus sinon que rien ne laissait présager cette issue fatale pour celui qui, la veille, avait conquis la confiance des gens du Kercorb.
Bâti comme un chêne, ce digne descendant de Saint-Louis avait non seulement la prestance de Salomon mais aussi le bagout du célèbre juge Roy Bean, représentant de la loi à l'ouest du fécos. Ainsi, depuis les hameaux des Tataoubas jusqu'à la Borde des Défabaïres, tous étaient venus pour réserver un accueil triomphal à Badaluc. Mais ce dernier, chargé expressément de traquer les "cerca rambalh" qui fourmillent sur les cours chalabrois, a tout au contraire filé la parfaite entente avec les musiciens de l'OPVC.
Un agissement coupable au demeurant très compréhensible, au regard de la maestria avec laquelle ces virtuoses de la croche et du contre-ut auront animé les artères chalabroises, constellées de superbes masques. Enivré par ce tourbillon carnavalesque, ce qui devait arriver arriva, Badaluc tombait sur une patrouille, en l'occurrence un quintet de bric et de broc en robe rouge et noire. Il n'en fallait pas plus à Mestre Doulentizo pour faire envoyer ad patres sa sérénissime seigneurie, malgré la brillante intervention de la défense, en la personne de Mestre Refresco Barrals. Trahi par ses pairs et emporté par de divines volutes de fumée, Badaluc XXXV trône désormais aux côtés des siens, même pas en colère.