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aristide peyronnie

  • C'était hier : L'alambic d'Aristide fait l'objet de convoitises

    L'article mis en ligne avait paru dans l'Indépendant, édition du 26 janvier 2014 

    aristide peyronnie

    Lee Handley Olson, Aristide Peyronnie et Thierry Pas, devant l'objet de tractations insensées

    Photos archives, Janvier 2014

    Au fil des saisons qui se succèdent, une petite fumée blanche s'élève dans le ciel de Sonnac-sur-l'Hers, où Aristide Peyronnie a pris la bonne habitude, l'hiver venu, d'installer son alambic. Depuis soixante-quatre années maintenant, « le brulou de vi » venu de Massat, apporte sa touche personnelle dans le processus de transformation des fruits, sous l'oeil fasciné des bouilleurs de cru des alentours. Et de décembre à février, exposé aux quatre vents, le génial alchimiste du Couserans, scrute ce petit flotteur calibré, qui permet de contrôler la qualité toujours renouvelée de la fine.

    Chemin des Martres, et à l’abri de ce que les habitués appellent « l'atelier public », lieu de rencontre d’autant plus apprécié quand le café du coin a tiré le rideau, les visites multiples et animées, réservent parfois quelques surprises. Comme en ce dernier samedi, lorsque qu'un excursionniste au regard inquisiteur et à l'accent clairement nord-américain, s'est hasardé à soudoyer l'ami Aristide, paisiblement assis aux côtés de son alambic. En présence de Thierry Pas, bouilleur ribouissien médusé, Lee Handley Olson, ressortissant de l'état de Floride, a tout bonnement mis quelques dollars en balance, afin de rapatrier Outre-Atlantique l'étrange machine à remonter le temps. Après avoir rechargé sans sourciller le foyer de sa cucurbite, Aristide se lèvera pour proposer un verre de gnôle à l'effronté, histoire de dissiper l'inconscience du blasphémateur, et parce que l'ami Aristide ne distille que la sagesse. Après Sonnac-sur-l'Hers et avant Puivert, Aristide Peyronnie devrait remonter le cours du Blau, et se poser à Villefort, où il est attendu dans la dernière semaine de janvier.

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  • C'était hier : Aristide « le brulou de vi » est de retour

    L'article mis en ligne avait été publié dans l'Indépendant, édition du samedi 3 janvier 2009.

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    Aristide Peyronnie surveille « la blanche » qui sort du serpentin

    Photo archives, Décembre 1994 à Villefort

    Ce jour-là, Justin Canal présent sur les lieux avait assuré  l'éclairage, à l'aide d'une lampe

    Il est l’un des derniers distillateurs à faire bouillir un alambic, Aristide Peyronnie émigre année après année depuis son Couserans natal pour venir à la rencontre des bouilleurs de cru du pays chalabrais. Accompagné de sa drôle de machine, notre alchimiste prend d’abord position sur le chemin des Martres à Sonnac, puis au bord du Blau à Villefort, il remontera ensuite la vallée vers Puivert, ultime étape avant de rallier le Pays de Sault et Roquefeuil. Et ainsi de décembre à février, exposé aux quatre vents, Aristide scrute ce petit flotteur calibré semblable à un thermomètre, qui lui permet de contrôler au degré près la qualité d’une fine qui fera à coup sûr le bonheur des amateurs.

    Intervention délicate et qui ne présente aucune difficulté pour Aristide, distillateur ambulant depuis 1950 et originaire de Massat, petit village ariégeois au pied du col de Port. En 58 ans de métier, Aristide se souvient d’avoir perdu deux saisons tout au plus, en 1954 et 1955, lorsque son statut de conscrit l’avait emmené vers les rivages de l’Afrique du Nord. Notre « brulou de vi » a vécu la lente évolution des habitudes, depuis 1950 lorsque la croûte de marc sec était distillée par ses soins à Rouvenac, pour les Villefortois et les Puivertains notamment, jusqu’à ce que les vignes disparaissent du décor. Les prunes, les pommes et autres fruits remplaceront alors pépins et peaux de raisin dans la « cucurbite » (bouilloire).

    Trêve du Nouvel An oblige, Aristide et sa machine à remonter le temps ont interrompu un art qu’ils exercent au premier degré. Entracte durant lequel les connaisseurs ne vont pas manquer de goûter à des arômes aussi riches que variés, et que d’aucuns appellent «riquiqui ».

    Retour à présent sur une visite que les élèves de l'école Louis-Pergaud avaient effectué auprès d'Aristide, quand l'alambic faisait escale à Villefort. C'était au mois de décembre 1985 et les écoliers étaient accompagnés par Thérèse Carcy et Jean Plauzolles, leurs enseignants. 

    aristide peyronnie

    Aristide Peyronnie va contrôler la qualité de la fine

    Photos Jean Plauzolles, Décembre 1985

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    Petit Louis et son voisin mettent a main à l'ouvrage

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    La classe de Louis-Pergaud rassemblée aux abords du pont sur le Blau. Au second plan, les ruines du Casteillas 

  • C’était hier : La potion d’Aristide Peyronnie passe au filtre de la caméra

    L’article mis en ligne avait paru dans l’Indépendant, édition du jeudi 30 janvier 2003.

    aristide peyronnieAristide Peyronnie aux côtés des élus du canton (Photo archives, Janvier 2003).

    Faudra-t-il réviser la fameuse ordonnance gouvernementale de 1960 qui supprime la transmission aux descendants, de la franchise donnant le droit de distiller ? C’est ce qu’il était permis d’espérer le jeudi 16 janvier dernier, à l‘heure où le Musée du Quercorb à Puivert accueillait Aristide Peyronnie venu de son Ariège natale, le paradis officiel des bouilleurs ambulants.

    Il était là sans sa drôle de locomotive fumante, mais avec son sympathique sourire et sa gentillesse naturelle, prêt à révéler si on le lui demandait, cette fameuse formule qui ne dit pas son âge. Aristide sait hélas que les années sont comptées pour sa profession, et il a bien sûr été le premier à saluer l’initiative de la Communauté de Communes du Chalabrais, réalisatrice d’un film documentaire sur le métier de bouilleur ambulant. A ne pas confondre avec bouilleur de cru, propriétaire qui récolte les fruits et les confie au bouilleur ambulant qui les transformera en eau-de-vie.

    Présenté en avant-première dans cette ambiance de fête qui coïncidait avec l’arrivée au village du bouilleur ambulant, le film qui retrace un quotidien presque hors du temps a obtenu un franc succès. Trois projections auront d’ailleurs été nécessaires afin de satisfaire la curiosité d’un public venu de l’ensemble du canton, avec le secret espoir d’ajourner encore un peu une fin programmé par l’Etat. Avec l’arrivée de l’été, le Musée du Quercorb s’enrichira d’un nouvel espace témoin du savoir-faire d’Aristide. Soumise à une autorisation préfectorale, la distillation ne pourra pas se faire, mais un verger et un alambic seront en bonne place, témoins avec ce superbe support filmé, d’une époque bientôt révolue.

    Loin des feux de la rampe, Aristide a retrouvé à présent son « atelier public » sur les bords du Blau à Villefort  où il a posé son alambic, comme il a coutume de le faire depuis plus d’un demi-siècle.

    aristide peyronnie

    Photo archives, Janvier 2001

  • C’était hier : L’alambic d’Aristide Peyronnie sous l’objectif de la caméra

    L’article mis en ligne avait paru dans l’Indépendant, édition du mardi 7 janvier 2003.

    aristide peyronnieAristide Peyronnie détient tout le savoir-faire d’un métier qui se perd (Photo archives, Avril 2001, Toques et Clochers à Villelongue-d'Aude).

    Au service des bouilleurs de cru depuis 1950, Aristide Peyronnie fait partie des quinze bouilleurs ambulants répertoriés à la chambre des métiers de Foix. Les quinze derniers peut-être car cette activité qui ne dit pas son âge est de plus en plus menacée par une ordonnance gouvernementale datant de 1960. Jusqu’alors, le droit de distiller était accordé à tout exploitant agricole (pour l’occasion baptisé bouilleur de cru) récoltant des fruits provenant de sa propriété et cotisant à la Mutuelle Sociale Agricole. Or cette ordonnance vise à supprimer la transmission de ce droit aux descendants, exception faite des conjoints. Avec le temps qui file, cette exception prend des allures de sursis, et l’existence du gratifiant métier de « brulou de vin » est bel et bien en péril.

    aristide peyronnie

    Photo archives, Janvier 1994 à Villefort

    Natif de Massat, la patrie des bouilleurs ambulants, Aristide affiche malgré tout, une sérénité aussi limpide que son divin nectar. Fruit d’une sagesse acquise au fil d’un demi-siècle d’expérience à peine troublé par deux années de conscription sur les rivages tunisiens de Carthage. A la nuit tombée sur les rives du Blau ou de l’Hers, Aristide laisse éteindre sa belle machine à remonter le temps, évoquant les riches souvenirs que distillent les serpentins de sa mémoire. La délectable mission de notre maître alchimiste qui continue à relever le défi autant par amour du métier que par nécessité, reprendra demain à la première heure, avec une nouvelle flambée et le retour de subtils effluves d’alcool.

    Ce quotidien presque hors du temps a fait l’objet d’un tournage mettant en scène Aristide Peyronnie et son alambic. Un superbe sujet réalisé avec le concours du conseil général de l’Aude qui sera présenté en avant-première le jeudi 16 janvier prochain à 18 h 30 au musée du Quercorb à Puivert.