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  • Raymonde Castres n’est plus

    Raymonde 2000.JPGEn décembre 2000, et à l’orée d’un nouveau siècle, Raymonde Castres avait planté un olivier aux côtés de ses amis de « Il était une fois Chalabre ».

    L’église Saint-Pierre accueillait lundi 12 décembre dernier, une nombreuse assistance venue adresser un dernier adieu à Mlle Raymonde Castres, décédée à l’hôpital local à l’âge de 97 ans. Avec la disparition de la doyenne des Chalabrois, dont le souvenir restera étroitement associé à la boutique du cours d’Aguesseau, une page du quotidien en pays de Kercorb s’est définitivement refermée.

    Née à Chalabre le 11 novembre 1914, Raymonde Castres s’était initiée à la vie active aux côtés de Claire sa maman, veuve de guerre et propriétaire d’un débit de tabac sur les cours. Au fil des années, cet incontournable lieu public évoluera pour accéder au statut de maison de la presse, institution aux destinées de laquelle Raymonde continuera à veiller après le décès de sa mère en 1951. Et ce jusqu’en 1983, date à laquelle elle passera définitivement le relais. Le décès subit en avril 1967 de son frère Charles, « Grande médaille d’art » aux jeux floraux de 1964, la marquera profondément.

    raymonde castresRaymonde et Claire sur le pas de porte du magasin familial.

    Passionnée par la marche et les promenades à bicyclette, Mademoiselle Castres s’échappait dès qu’elle le pouvait pour quelques brèves escapades, qui ne l’éloignaient jamais longtemps de sa fidèle clientèle. Plusieurs générations d’écoliers se souviendront avec nostalgie des rayons de sucreries multicolores, promptement visités entre les deux coups de sirène qui rythmaient alors la vie de la cité.

    raymonde castresLes regrettées Raymonde, Camille et Malou (photo archives Décembre 2000).

    Mémoire vive de l’histoire de la cité chalabroise et personnalité très active de l’association « Il était une fois Chalabre », Raymonde avait manifesté le souhait de faire don de sa bibliothèque à la Ville de Chalabre, afin d’exaucer le voeu formulé par son frère Charles. Elle avait pris ses quartiers à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques, puis à l’hôpital local des Hauts-de-Bon-Accueil où elle s’est éteinte le samedi 10 décembre.

    Recueillis sous la nef de St Pierre, parents et amis ont partagé le touchant hommage qui lui a été rendu par l’abbé Bruno Garrouste, assisté de l’abbé Raymond Cazaban, avant son inhumation dans le caveau familial où elle repose aux côtés de Charles et Claire. En ces douloureuses circonstances, sincères condoléances à Yves son filleul, à toutes les personnes que ce deuil afflige.

  • Le mécano de "La General"

    Mécano SNCF.JPG

    Cette photo prise au début des années 1940 par M. Monier, photographe rue d'En Plumet, évoque les grandes heures du chemin de fer, lorsque les trains effectuant la liaison Lavelanet-Moulin-Neuf passaient par Chalabre. Embarqué sur sa vieille voiture Rosengart, notre photographe avait rejoint l'équipage de la locomotive "140 A Midi", stoppée à hauteur du passage à niveau de Daurat, à quelques centaines de mètres du village ariégeois de Camon. Le mécanicien répondant au nom de Dupin (à gauche), était assisté d'un chauffeur dont nous n'avons pu établir l'identité. Belle image d'un passé hélas révolu, voilà maintenant 38 ans, pratiquement jour pour jour (16 décembre 1973), que le train ne siffle plus à l'approche de la source de la Picharotte (Un grand merci pour la photo et les informations, à Robert Voltes, petit-fils du photographe et qui fut lui aussi un mécano hors-pair, exerçant sur les axes ferroviaires de Midi-Pyrénées jusqu'en 2003).

  • Le Père Noël à la clinique Christina

    clinique christinaLes enfants ont vécu un nouvel instant magique.

    Comme tous les ans, les salons du centre de convalescence et de soins de suite Christina, étaient le cadre d’une belle animation, à l’occasion de la visite annoncée d’un invité de marque. En présence des patients, du  personnel et des enfants, le Père Noël a honoré le rendez-vous, amenant avec lui une multitude de cadeaux à l’attention de l’ensemble de ses hôtes. Avant l’arrivée du vénérable patriarche, « Nanard le clown » et ses facéties, avaient parfaitement réussi à contenir l’impatience d’enfants très sages car très respectueux des consignes. Un goûter de clôture a ensuite été partagé, dans une ambiance très fraternelle.

  • 314 ans après : « Bei fan les ans que tuèron Fluris »

    L'article qui suit a été rédigé par Patrick Lasseube, également auteur dans les années 1980, d'un excellent travail de recherche sur le charivari de Fluris. En décembre 2007, ce dernier était revenu en pays chalabrais afin de présenter images et témoignages sonores, collectés auprès de Chalabrois aujourd'hui disparus.

    Mardi 13 décembre dernier, à l'heure fixée pour célébrer un nouveau "chirbilhi", Patrick Lasseube, dépositaire d'un fabuleux trésor, était une nouvelle fois aux côtés des petits "arrosegaïres"   

    Fluris 2011.jpgPetit « arrossegaïre » deviendra grand.

    Les jeunes n’ont pas oublié la Sainte Luce et l’anniversaire de la mort de Jacques Fleury un 13 décembre 1697. Une tradition bien ancrée en Kercorb depuis 314 ans. Le mérite en revient aux jeunes et plus particulièrement à  Clément, Pierre, Thomas et Hugo qui depuis plusieurs semaines ne ménagent pas leur peine dans les préparatifs : réalisation d’une affiche pour les vitrines des commerçants, distribution d’un tract d’information aux écoles, collecte de boîtes vides de conserves  métalliques  à la cantine…sans oublier l’achat de quelques pétards. A l’heure du tout plastique, du tri sélectif  et du dépôt à la déchetterie des objets usagés, les jeunes nous font part des difficultés à confectionner les fameux traîneaux  qu’ils traînent  dans les rues de la ville. Et le son des objets métalliques est irremplaçable car il est le plus intense. Ainsi casseroles, pelles, tuyaux de poêle étaient encore présents, cette année. Plus d’une trentaine de jeunes « arrossegaïres », nom donné à ceux qui tirent les traîneaux de ferraille, ont pris place en tête de cortège - le plus jeune n’avait pas trois ans, mais il tirait avec fierté une boîte de conserve attachée à un bout de ficelle - suivis par autant d’adultes parmi lesquels quelques barbes et cheveux blancs heureux d’apporter  leur soutien inconditionnel à cette tradition dont ils ont été les animateurs il  y a plus de cinquante ans.

    Fluris 2011 bis.JPGClément, Pierre, Thomas et Hugo, prêts pour un nouveau rendez-vous avec la tradition.

    De temps en temps le cortège bruyant stoppe sa marche. A ce moment là,  jeunes et  aînés associent leurs voix pour crier : « Bei, fan les ans, que tuèron Fluris ».

    Grâce aux travaux de recherche réalisés en  1984,  nous savons que Jacques Fleury était receveur à la chambre à sel  de Chalabre qu’il fut assassiné dans la nuit du 13 décembre 1697 pour avoir mis enceinte une jeune veuve d’une famille de notables chalabrois, les Duranat. Des recherches dans les archives publiques sont en cours pour essayer d’avoir une meilleure compréhension de ce charivari populaire unique en Europe.

    Ainsi sur les registres de l’état civil de la commune figure bien la naissance de Jeanne,  fille naturelle de Toinette Duranat. Née un 10 décembre 1696, elle décède trois jours plus tard le 13 décembre 1696. Son père supposé, Jacques Fleury âgé de 48 ans sera quant à lui, assassiné un an après jour pour jour un 13 décembre 1697. Ceci n’est pas un hasard. Cette année encore, la magie du bruit et de la lumière des pétards a encore une fois résonné dans les rues de Chalabre. Les Chalabrois sont sortis sur les pas de porte ou ont prodigué depuis leur fenêtre des encouragements à la joyeuse troupe bruyante. Le tour de ville s’est achevé sous la halle où éclatèrent les dernières détonations dans l’amoncellement de tous les traîneaux métalliques. Avant de se disperser les jeunes, qui revendiquent leur droit à perpétuer cette tradition ancestrale,  se sont publiquement engagés pour préparer  Fluris en 2012.