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  • Elections municipales du 6 mai 1888... suite

    Résumé de l'épisode précédent : Les citoyens de Chalabre appelés aux urnes le dimanche 6 mai 1888, ont désavoué Paul Bézard, maire sortant, et ses colistiers (voir note du 6 avril dernier), un résultat confirmé par l'écho on ne peut plus clair, publié le 7 mai dans le Courrier de l'Aude : 

    1888 3 juin en-tête Courrier de l'aude.jpg

    1888 7 mai Courrier de l'Aude résultats élections.jpg

    Dès lors, il est permis de penser que la liste conduite par Jacques Tournié se retrouve investie par les électeurs chalabrois, mais le 2 juin 1888, un bref écho paraît dans les colonnes du Courrier de l'Aude : 

    1888 2 juin Annulatioj élections.jpg

    Le lendemain 3 juin, dans le prolongement de cet entrefilet, un compte-rendu de la préfecture paraît dans les colonnes du Rappel de l'Aude :

    1889 18 juillet en-tête Rappel de l'Aude.jpg

    1888 3 juin conseil de préfecture Rappel de l'Aude 001.jpg

    1888 3 juin conseil de préfecture Rappel de l'Aude 002.jpg

    En dépit de la prestation de Maître Frontil, le conseil de préfecture entérine l'invalidation de l'élection, au grand dam des soutiens de Jacques Tournié, qui font paraître une déclaration dans le Rappel de l'Aude du 6 juin 1888 :

    1888 6 juin Rappel de l'Aude Républicains indignés.jpg

    (A suivre)

  • Crise sanitaire et commerces de proximité

    chalabre proximitéL’activité reste de mise dans ce qui fut un atelier voué à la confection, au siècle dernier.

    La supérette de la route de Lavelanet ne pouvait espérer meilleur baroud d’honneur, elle qui était vouée à baisser définitivement le rideau aux environs de mi avril, pour céder la place à une nouvelle enseigne, avenue Auguste-Cathala.

    Avec les contraintes que la crise sanitaire impose, et la restriction des déplacements, ce commerce de proximité reste l’un des rares lieux de vie dans un Chalabre rendu silencieux et morne. Dès la porte franchie, le contraste est saisissant, chacun gérant du mieux qu’il peut la recherche d’un article et le respect des distances avec son semblable. Dans le même temps, les employés s’affairent pour assurer le service avec diligence, tout en enregistrant au quotidien, une demande croissante de livraisons à domicile. Ce service proposé dès le début du confinement, permet notamment aux plus anciens, mais aussi aux habitants des villages voisins, de bénéficier d’un approvisionnement constant. Par ailleurs, et avec l’interdiction des marchés sur la commune, intervenue le 24 mars, certains producteurs locaux peuvent y proposer leurs produits à la vente.

    La vie continue, au ralenti certes, mais elle continue, l’occasion de louer deux valeurs qui sont proximité et qualité du service, et de remercier Loïc, Mylène, Esther, Marine, Jean, Aurélien, mais également, Didier et Mireille, Sébastien et Frédéric, Jean-Paul, Mireille et José, lesquels veillent eux aussi à assurer le service au cœur de la bastide.

  • Bonheurs d’enfance

    Quand les images d'une enfance vécue dans notre voisine Ariège, rappellent également des souvenirs aux grands enfants du pays chalabrais. L'ami Bernard se souvient, juste comme si c'était hier. 

    Bonheurs d’enfance

    De ma tendre enfance, dans Le Peyrat des années cinquante,

    Il y a tant de bonheurs qui me reviennent à la mémoire,

    Des scènes de la vie d’autrefois, de la vie courante,

    Des personnages, des odeurs, et des belles histoires.

     

    Ce n’étaient que des petits bonheurs bien ordinaires

    Pour le petit enfant de l’époque, mais devenu papy

    Il se demande aujourd’hui en faisant l’inventaire,

    Qu’on ne peut et on se doit de ne pas les laisser dans l’oubli.

     

    Je me souviens, mais comme vous aussi sans doute,

    De ces ambulants, on ne parlait pas encore d’artisans,

    Qui chaque année s’arrêtaient au village, sur leur route,

    Pour rendre quelques menus services à ses chiches habitants.

     

    Sa place habituelle était sous le grand platane,

    Ce n’était que de la terre battue, pas encore de goudron,

    Mais ça lui suffisait au rétameur pour qu’il dépanne,

    Et puisse faire fondre l’étain dans un grand chaudron.

     

    Annoncé au son de son tambour par Monsieur Moulins,

    Les femmes lui apportaient casseroles, faitouts et bassines,

    Alors avec quelques sous pour seul gagne pain,

    Il remettait à neuf bien des ustensiles de cuisine.

     

    Pour quelques jours, il était l’attraction des enfants

    Qui contemplaient cet homme au visage bruni, un peu magicien

    Tremper fourchettes et cuillères usagées dans cet étain brillant

    Pour les ressortir belles et éclatantes en un tour de main.

     

    Il passait aussi le rémouleur tirant sa remorque atelier,

    Il aiguisait tout, couteaux, ciseaux et haches sur sa meule

    Qu’il actionnait en pédalant d’un rythme régulier,

    Et nous regardions étonnés s’échapper ces gerbes d’étincelles.

     

    Et ce dentiste ambulant, plutôt l’arracheur de dents,

    Ce petit homme au chapeau qui revenait tous les ans,

    Avec dans sa mallette seulement quelques instruments,

    Un extracteur et deux ou trois pinces pour soulager les habitants.

     

    Comme soins dentaires, il ne fallait compter que sur l’extraction,

    Pas de roulette ni de plombage, et pour atténuer la douleur,

    Un bon verre de gnole qui était aussi radical pour l’infection,

    Et il clamait que cela ne faisait pas mal, un vrai menteur.

     

    Il restait quelques jours, dormait chez Eugène, Monsieur le Maire,

    Sur une paillasse dans la grange, se contentant de peu,

    Avec quelques billets et victuailles comme seuls honoraires,

    Parfois il partageait la table des villageois, c’était bien mieux.

     

    Plus régulièrement car habitant Chalabre, venait le matelassier,

    Surnommé le Nanet car il n’était pas bien grand,

    Il s’installait sous la place pour exercer son métier,

    Et réparer les matelas bien fatigués par l’usure du temps.

     

    Il enlevait alors la toile rayée constellée d’auréoles,

    Et avec une petite machine, une cardeuse, après avoir ôté la laine,

    Il la nettoyait, l’étirait pour la regonfler, et après contrôle,

    Il la disposait entre les ressorts de façon homogène.

     

    C’était toujours un tissu rayé, une toile de coutil

    Qu’il utilisait pour la finition, gris ou bleu sur fond blanc,

    Et puis avec toutes sortes d’aiguilles et du gros fil,

    Il surfilait et cousait ourlets et bourrelets avec talent.

     

    Avec leur roulotte tirée par des chevaux faméliques

    Passaient bien souvent des nomades, des gitanes,

    Ils vendaient des babioles et faisaient des numéros de cirque,

    Et je revois dans le pré de Laffont ce campement de caravanes.

     

    Ils étaient bien pauvres et toujours aussi sales,

    Attention aux poux nous disaient nos parents,

    Ils n’étaient guère appréciés car après leur passage,                              

    Il manquait toujours quelque chose à certains habitants.

     

    Grâce à eux, j’ai le souvenir d’avoir vu sous le préau de l’école,

    Tenu en laisse par un de ces moustachus un ours faire des mimiques,

    Et aussi dans une cage en fer dressée sur une carriole,

    Un gorille tout noir, bien malheureux, loin de son Afrique.

     

    Vous devez vous en souvenir du peilharot, le dénommé Bijou,

    Il venait de Rivel tous les dimanches matin avec sa mobylette,

    Pour récupérer les peaux de lapins et ce pour quelques sous,

    En criant peau de lapin, peau de lapin, au son de sa trompette.

     

    Dans ce village campagnard beaucoup avaient leur élevage,

    Car l’argent manquait sûrement pour aller à la boucherie,

    Et chez mes grands-parents pour préserver ces jolis pelages,

    Les peaux étaient tendues avec des bâtons ou de paille garnies.

     

    Mais Bijou avait un concurrent, le corpulent et célèbre Roncalli,

    Célèbre car il était un cousin du Pape Jean vingt-trois,

    Et avec sa camionnette il récupérait un peu tout, les vieux habits,

    Les cartons, la ferraille et ces fameuses peaux, ça va de soit.

     

    Régulièrement avec tapis et couvertures sur les épaules

    Nous rendaient visite quelques marchands bronzés, les Catalans,

    Il fallait marchander les prix demandés, c’était tout drôle,

    Mais ils étaient bien acceptés ces vendeurs venant de Léran.

     

    On disait que c’était de la marchandise de contrebande,

    Mais il y avait des acheteuses pour compléter les trousseaux,

    Avec draps, couvertures et torchons, sans peur de réprimande,

    Mais avec parfois quelques surprises, la qualité faisant défaut.

     

    Mémé Albanie pensait avoir fait une bonne affaire

    En achetant à un bon prix fourchettes et cuillères en argent,

    Sûr, elle était belle dans son écrin de velours rouge, la ménagère,

    Mais rapidement les couverts avaient perdu de leur brillant.

     

    C’était bien une petite voiture et non pas une barque

    Avec laquelle se déplaçait Monsieur Monnier, le photographe,

    Ce vieil homme avec sa barbichette et chapeau, tel un monarque,

    Venait nous tirer le portrait avant un devoir d’orthographe.

     

    Alors devant l’école, nous étions rassemblés, immobiles et sérieux,

    Pour la photo de groupe avec Mlle Sergolle et M. Pousse,

    Devinant devant nous sous un tissu noir le vieux Monsieur,

    Et espérant voir sortir le petit oiseau de sous cette housse.

     

    Il y a bien longtemps mais les odeurs sont tenaces,

    Dans mon esprit ressortent les effluves de cette époque,

    L’odeur suffocante de l’alambic et cette eau de vie coriace

    Que nous allions goûter en cachette dans la bicoque.

     

    J’ai encore dans les oreilles le son du marteau sur l’enclume

    Donné par le Fantou du fond de son antre toute noire,

    Et cette odeur de corne brûlée, pleine d’amertume,

    Quand il ferrait un cheval ou un bœuf, toute une histoire.

     

    Je ne ressens plus aujourd’hui ce parfum de pain frais,

    Il n’y a plus de fournil, les boulangers épuisés ont abandonné,

    C’est bien propre, plus de rigole rouge devant chez le Pierret,

    Et les odeurs de vin ne chatouillent plus mon nez.

     

    Ah, ce joli bruit de clochettes accompagnant les troupeaux

    Quand après la pâture les vaches rejoignaient leur étable,

    L’odeur du foin fraîchement coupé, le bêlement fragile des agneaux,

    C’était tout cela les petits bonheurs, et non pas une fable.

                                 Bernard (mai 2015)

  • Carnaval : Le « jutge Gafinaïre » tranche les débats à propos de Badaluc 2020

    En ce samedi pascal, qui devait coïncider avec l’arrivée en nos murs de sa Sérénissime Majesté Badaluc LII, et dans le prolongement des saillies publiées ici-même (sous la contrainte), voir éditions du 5 et du 8 avril, on nous écrit depuis les hauts de Tataoubas, siège de la chambre du tribunal du même nom. Ainsi nous vous invitons à prendre connaissance de la déclaration du Jutge Gafinaïre, président qui aurait eu à célébrer en cette année 2020, cinq années à la tête d'un aréopage de gens de robe, de bric et de broc.

    badaluc 2020

    « En préliminaire, merci de bien vouloir vous lever pour lire de vos yeux la présente allocution.

    Ouvrez le ban !

    Moi, Jutge Gafinaïre, président du tribunal du Tataoubas, ex-interne du tribunal de Cornebarrieu, doyen de la faculté de Marrakech, ai choisi de faire honneur à la population chalabroise en s'adressant à elle par voie de presse. Je sais combien vous êtes flattés de me lire et combien vous m'assurez de votre fidélité. Je n'en attendais pas moins.

    Vous avez sans nul doute suivi les joutes épistolaires livrées entre le procureur Dolentizo d'une part, et Mestre Refresco Barral de l'Esturgat, avocat de Badaluc LII, d'autre part. Ces magistrats ont choisi de rendre public un différent qui les oppose depuis plus de 50 ans. C'est indigne de leur statut, et mon rôle consiste ici à mettre fin au débat.

    Bien sûr, à l'image du procureur, j'ai moi-même tendance à ne pas miser un sou sur les promesses de l'avocat. Comme tous les baveux, Refresco Barral est titulaire d'un CAP-BEP de bonimenteur, ce qui lui donne toutes les aptitudes nécessaires pour endormir un chat sur une caisse de poissons. Toutefois, le code pénal du Quercorb est ainsi fait : chacun a le droit d'être défendu pour ce dont il serait accusé. Je me dois donc, sur la forme, de permettre le droit à la parole pour l'accusé. Si Badaluc LII choisi de se faire conseiller par ce mauvais corbeau, c'est son affaire !

    badaluc 2020

    Badaluc supportera-t-il encore longtemps d'être sous le feu des critiques ? 

    Archives Carnaval 2013

    Car c'est effectivement un mauvais choix. J'en veux pour preuve des statistiques éloquentes : 51 procès et 51 condamnations pour son client ! Du 100 % en quelque sorte. Il faut dire que sortent de sa bouche des arguments parmi les plus abracadabrantesques (c'est dur à dire « abracadabrantesque », non ?). Selon ses dires, Badaluc est détenteur d'un antidote au coronavirus élaboré à partir de Suze Tonic, peut faire appareiller un hôpital flottant au pied de la digue du lac et va ouvrir une usine de papier toilette prête à essuyer le monde entier. Croyez-y si vous choisissez de vous faire berner ! Moi, je m'en lave les mains.

    Tout cela n'est que mensonges destinés à masquer la vérité à la population. La vérité, c'est que Badaluc a réservé son hébergement et qu'il le décommande au dernier moment. C'est discourtois et irrespectueux pour l’hôtelier qui héberge généreusement sa famille depuis des lustres. Même moi je me suis fait avoir ! Pour faciliter l'accueil de l'invité, j'ai décrété l'interdiction de la tenue du marché le samedi matin sur la commune. Et me voilà floué ! Vous allez penser maintenant que j'ai interdit le marché pour rien, et vous aurez raison de le penser (ceci dit, impossible maintenant pour moi de revenir sur ma décision au risque de passer pour un couillon).

    Voilà démontré que Badaluc n'est pas une bonne personne.

    Mais pour autant, doit-on lui interdire de venir en Quercorb comme le suggère le procureur ? Je ne crois pas. D'autant plus que, surveillé de près par la Garde des « sots » Mme Belloubet, le tribunal du Tataoubas est en sursis. Si le nombre d'audiences diminue trop, nous risquons de fermer le palais de justice et plusieurs emplois sont en jeu. Alors, quitte à me fâcher avec Dolentizo pendant un temps, je pense que Chalabre doit rester ouverte au report de la visite de Badaluc. A titre d'aménagement toutefois, je suis prêt à consentir que, s'il était reporté, le Carnaval puisse débuter par le procès de l'invité avant de faire la fête.

    Chalabrois, Chalabroises, « poble » de Chalabre, ainsi j'ai parlé. Tenez-vous le pour dit !

    J'ai été heureux de m'abaisser à vous entretenir.

    Fermez le ban !

    Vous pouvez vous rasseoir ».

    badaluc 2020

    Sans successeur déclaré, Badaluc 51e du nom à de quoi rire jaune

    Archives Carnaval 2019

    badaluc 2020

    Et les masques dans tout ça ?

     Ils en pensent quoi ?

    Archives Carnaval 2005