L'article en ligne avait été publié dans l’édition de l’Indépendant du samedi 7 août 1999.
Ils ont offert la bonne parole, et versé un peu de potion dans le bassin
Photos archives, Juillet 2004
Les festivités annuelles célébrées en l'honneur de Sainte-Marie-Madeleine ont réservé une surprise de taille aux Chalabrois, visiblement stupéfaits de voir débarquer à la tombée du jour, une cohorte de lointains descendants venus tout droit des forêts profondes de Tatauba. Progéniture certainement illégitime de la tribu ders Kercorbates fondatrice en des temps immémoriaux de la cité lacustre d'Eissalabra, ces ancêtres guidés par leur père spirituel et druide centenaire, John Applause Hole, ont posé leur chaudron magique sur les cours Sully, Colbert et d'Aguesseau.
Auparavant, cette clique pacifique avait satisfait au rite des ablutions dans les eaux thermales de la rue Terre-Blanque, chacun nourrissant le fol espoir de renforcer sa ceinture abdominale. Ainsi débarrassés d'une tenace odeur de formol et après avoir refermé un à un les bocaux, l'heure était venue de dispenser la bonne parole à des autochtones médusés mais réceptifs. Ces derniers allaient boire tous les discours sans douter un instant de la bonne foi de leurs aïeux, discrètement surveillés par Jojo Daybon Akoeil le débonnaire, célèbre druide défroqué de la forêt des Carnutes, injustement exclu pour négligence à l'égard du matériel.
Avant de se retirer pour l'office, les prêcheurs ont pris rendez-vous avec leurs ouailles, invitées à participer à une petite sauterie au pied des alignements mégalithiques du Cazal. Une commune libre qui est depuis ce fameux vendredi de juillet officiellement jumelée avec les communes de Thize-les-Gil, Morteau-les-Robert et Stonehenge-sur-l'Ervée.