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Patrimoine - Page 99

  • C’était hier : Sainte-Luce au pays des Pères Pèlerins

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du mardi 27 janvier 1998.

    Olivia Boston 1998 001 bis.jpgOlivia a fêté Sainte-Luce à Boston (Photo archives Décembre 1997).

    Attachés à leurs traditions, les Chalabrois on s’en souvient avaient célébré avec une passion retrouvée, le Tricentenaire de la mort de Fluris (1697), c’était le 13 décembre dernier, jour de Sainte-Luce.

    Dans le même temps et à quelques milliers de kilomètres du Kercorb, Sainte-Luce était également à l’honneur à Boston (Massachussets), selon une tradition ancestrale établie à la fin de l’année 1620 avec l’arrivée des Pilgrim Fathers (Pères pèlerins), fondateurs du premier des 50 états de l’Union. Ce jour-là au petit matin, les enfants se retrouvent avec bonheur dans la chambre des parents, qu’ils couvrent d’éloges et de compliments, avant d’offrir à Maman et Papa, un plateau de délicieuses friandises. Robe blanche et tête couronnée, selon un immuable rituel, Olivia Paquette-Saddier a poussé la porte derrière laquelle Marie-Françoise et Bill somnolaient en pensant que là-bas, dans le vieux monde, sur le Cours Sully à Chalabre…

    A Chalabre,… peut-être mais aussi à Boston, et comme Olivia entrait accompagnée de sa petite sœur Elodie, Sainte-Luce a réuni par delà l’océan, deux petites-filles et leur grand-mère, par le biais d’une commune tradition fidèlement conservée.

    Le Kercorb et le Massachussets ont fêté Sainte-Luce, de là à conclure qu’un Chalabrois ait un jour de 1620 embarqué à Plymouth (Grande-Bretagne) à bord du Mayflower, il n’y a qu’un seul pas mais nous ne le franchirons pas.

  • Université populaire en Kercorb : Du projet à la réalité

    Culture. Première conférence sur les grottes ornées des Pyrénées, par Jean Clottes.

    université populaire en kercorb,jean clottesJean Clottes (ici au micro de France Culture), sera en Kercorb le dimanche 18 février.

    Le projet de création d’une université populaire en Kercorb avait été présenté l’été dernier, lors de réunions publiques organisées sur plusieurs communes du Chalabrais. L’intérêt alors manifesté, à travers les idées et les propositions de thèmes de conférences, ont permis la naissance de l’association UPEK (Université Populaire en Kercorb), créée le 30 octobre dernier, avec dépôt des statuts (Siège social, Mairie de Chalabre).

    Les conférences sont ouvertes à tous et seront gratuites pour les adhérents de l’association. Le montant de la cotisation annuelle est de 10 €, il est possible d’adhérer dès à présent, ou lors de la prochaine assemblée générale (18 février). Les personnes souhaitant s’impliquer dans l’association sont les bienvenues (administration, réalisation d’un logo, d’un site Internet ou blog,…). Il est également possible de proposer des ateliers (ou autres activités), s’ils peuvent rentrer dans le cadre de l’association, et s’ils n’existent pas déjà ailleurs en Kercorb.

    La première conférence aura lieu place Charles Amouroux à Chalabre (ancien abattoir), le dimanche 18 février à 16 h, après l'assemblée générale (14 h) et le pot de l'amitié (15 h 30). Elle sera animée par Jean Clottes, sur le thème « Les grottes ornées des Pyrénées » ou l'art rupestre des cavernes des Pyrénées. Pour tout renseignement, contacter le comité de pilotage : upek11@laposte.net

    université populaire en kercorb,jean clottes

    Le 29 août dernier, lors d'une première rencontre avec le futur comité de pilotage de l'UPEK

  • Puivert : L’alambic d’Aristide a été délocalisé

    Aristide 7 février 2017.JPGA 84 ans, Aristide a passé le relais à Romain.

    Il n’aura pas réussi à échapper à ce mouvement sournois initié au milieu des années 1975, l’imposant alambic d’Aristide Peyronnie, le bouilleur ambulant de Massat (Ariège), a quitté son emplacement habituel. Posée depuis de nombreux hivers aux portes de Campsaure, dans la cour des bâtiments de la Cuma (Coopérative d'utilisation de matériel agricole en commun), l’étrange machine à remonter le temps se dresse à présent sur l’ancienne école communale de Campbrion, hébergée par Stephen Fermor et sa famille.

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    Aristide Peyronnie à Sonnac, le 17 décembre 2012

    Autre changement de taille pour les bouilleurs de cru habitués à traiter avec Aristide dès l’arrivée des premiers froids, la délicate transformation des fruits en alcool se fait désormais sous la responsabilité de Romain. Le petit-fils d’Aristide maîtrise déjà et parfaitement, toutes les subtilités du métier de « brûleur de vin », grâce à un savoir-faire familial qui se perpétue.

    L’heure de la retraite semble donc avoir sonné, pour celui qui distille sans interruption depuis 1950, à l’exception de deux saisons, en 1954 et 1955, lorsque son statut de conscrit l’avait emmené vers les rivages de l’Afrique du Nord. Après un passage de témoin effectué à l’hiver 2017, les bouilleurs de cru ont maintenant rendez-vous et jusqu’à mi-janvier, à Campbrion, avec Romain.

    aristide et romain peyronnie

    Sur les berges du Blau à Villefort (photo archives, décembre 1994)

    aristide et romain peyronnie

    Aristide fixe le col de cygne (photo archives, Sonnac Janvier 2016)

  • C’était hier : A l’époque des fontaines

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du mardi 6 janvier 1998. Le texte a été écrit sous la plume du regretté Robert Roncalli, qui donnait sa perception de l’utilité des fontaines publiques.

    Fontaine Usine Franzone.jpgL’époque des fontaines avait aussi son charme.

    C’était à Chalabre, il n’y a guère plus de cinquante ans. Chaque cours, chaque rue, chaque « barri » possédait sa fontaine. L’eau fraîche canalisée depuis les sources de nos collines y coulait généreusement toute l’année. Il y avait également, bâties au-dessus de leur puits, la Pompe Royale, cours Colbert, et celle de la Place du marché. Moyennant quelques vigoureux coups sur la barre adéquate, on pouvait y remplir broc et cruches. Plusieurs fois par jour, les femmes et les enfants s’y croisaient, y faisaient un brin de causette, pendant que le jet glougloutait mélodieusement dans le récipient. Au son de l’eau qui devenait de plus en plus aigu, on savait à peu de choses près où en était l’opération. Parfois le brin (de causette) « faisait des petits » et prenait du volume pour atteindre la dimension d’une meule. La discussion se transformait en débat contradictoire, il arrivait même que certains chignons soient malmenés. Aujourd’hui, c’est à cause de « la Marie d’Amont » que la dispute a éclaté. Elle prétendait monopoliser le point d’eau pour pouvoir mener à bien le laborieux et méticuleux nettoyage d’une grande bassine d’escargots baveux. Pendant ce temps, Jules rouspétait en crachant de colère et attendant son tour pour l’entretien indispensable de ses deux « barricots » de vin. Trois enfants faisaient un concours de saut à pieds joints dans la flaque formée par le débordement du trop plein, et riaient en éclaboussant de boue, trois femmes qui s’impatientaient avec leurs cruches vides en voyant s’approcher l’heure du repas de midi.

    fontaines de chalabre

    Ces fontaines, avec les abreuvoirs et surtout les lavoirs, jouaient en ce temps-là outre leurs fonctions vitales, hygiéniques et alimentaires, le rôle tenu de nos jours par les médias modernes. Le progrès est venu, les sources ont été remplacées par une station de pompage, l’établissement municipal des bains douches a fermé ses portes, la municipalité n’a plus de fontainier. Des techniciens spécialisés, d’éminents savants, nous mettent en garde contre le gaspillage. A Chalabre, onze fontaines publiques (seuls points d’eau gratuits concédés par la société d’exploitation) sont encore en état de fonctionnement. Il arrive d’y voir un peloton de cyclistes connaissant les lieux, y remplir leurs bidons. Parfois en été, un camping-car sentant bon les vacances s’y arrête pour refaire le niveau des ses réservoirs. Il est fini le temps de la pénible corvée d’eau !

    fontaines de chalabre